<!DOCTYPE html PUBLIC "-//W3C//DTD HTML 4.0 Transitional//EN" "http://www.w3.org/TR/REC-html40/loose.dtd">
<html><body><p><span>Provenant de l'expression anglaise <em>s</em><em>lam poetry </em>(où <em>slam</em> est une onomatopée qui imite le son d'un claquement ou d'un coup), <strong>le slam</strong> consiste en une <a href="/fr/eleves/bv/francais/le-genre-poetique-f1074">forme de poésie</a> orale rythmée, urbaine, qui a lieu dans un endroit public et qui prend la forme d'une rencontre ou d'un spectacle. Il s'agit d'un art du spectacle oral et scénique, axé sur les mots. </span></p>
</body></html>
Les rencontres ou les spectacles de slam impliquent parfois des compétitions ou des tournois avec un jury désigné dans l'audience. Ce mouvement poétique prône des valeurs de partage, de démocratie et de dépassement des barrières sociales tout en laissant une grande liberté aux poètes.
Même si le slam s'inscrit dans un mouvement de liberté d'expression, il existe certaines règles qui structurent les spectacles. Ces règles peuvent varier selon les différents milieux :
- Inscriptions ouvertes à tous
- Possibilité de passer seul, en duo, en trio, etc. Il n'y a pas de nombre maximal de participants imposé
- Pas de musique pour accompagner les paroles s'il s'agit d'un tournoi slam
- Pas de décorations lumineuses ou vestimentaires
- Pas d'accessoires excepté le texte si le slameur en a besoin
- Temps de parole de trois minutes maximum
- Un seul texte par passage sur scène
- Texte issu de sa propre création
Voici un exemple d'un texte sélectionné comme étant le vainqueur d'un concours de slam. Le principe du concours était d'intégrer certains mots en particulier, soit les suivants : baladeur, cheval de Troie, crescendo, escagasser, galère, mentor, mobile, remue-méninges, variante et zapper.
SOS d'un SMS en détresse
Né sans intérêt,
D'un pouce baladeur
Et du clavier tapageur,
D'un mobile à clapet.
Je suis un mode d'expression,
Un mode de pression,
De façon répétée,
Sur des touches usées.
Ne me cherchez pas sur Mentor,
Ou même aux abords,
Je n'ai rien d'officiel,
Plutôt superficiel.
Pour l'éducation nationale,
Je suis une déformation anormale,
Une compression de mots,
Que l'on nomme texto.
Tantôt virus,
Cheval de Troie invictus,
J'infecte le quatrain,
Je bafoue l'alexandrin
Et ampute son pied,
En un texte abrégé,
Sorte d'ergot,
Comme de l'argot.
Tantôt rictus,
Deux points sur parenthèse ou plus,
Mélange de symboles
Que l'on prononce LOL.
Je suis sibyllin,
Pour les puritains,
D'un français littéraire,
Issu d'un autre millénaire.
Plus remue-ménage
Que remue-méninges,
Je m'écris en phonétique
Façon tecktonik.
Avec moi, pas de galère,
Je zappe la grammaire.
Et de l'orthographe,
Je suis l'épitaphe.
Pour certains aberration,
Pour d'autres évolution,
Je suis la variante,
D'une langue vivante,
Résidu de langue maternelle,
Réduite à l'essentiel.
J'escagasse le français,
Jusqu'à l'abstrait.
Je sais que j'exagère,
Sur texto ou messenger,
Que je ne respecte rien,
Au grand dam des académiciens.
Pourtant je rêve de mots,
Qui vont crescendo,
Jusqu'à l'extase,
Pour enfin devenir phrase.
Je suis un SMS,
Fait de mots en détresse,
Jetés sur un écran,
Pour les rendre plus scintillants.
Moyen de communication,
Des nouvelles générations,
Pour qui encre et papier,
Font partie du passé.
-Fred de Mai - France