Il existe quatre registres ou niveaux de langue. Ces registres se distinguent par la qualité de l’expression, la richesse du vocabulaire et la complexité de la syntaxe. Chaque contexte de communication est associé à un niveau de langue qui lui est approprié. Les niveaux de langue participent à l'amélioration de la qualité d'un texte et contribuent à le rendre plus crédible, adéquat.
Un même mot peut appartenir à des registres de langue différents selon le contexte dans lequel il est utilisé. Par exemple, le mot char est utilisé dans plusieurs registres.
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J'ai pris mon char pour aller à l'épicerie. (langue familière)
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Le défilé contenait plusieurs chars allégoriques. (langue standard)
La langue populaire s’éloigne des règles de la langue et accepte à peu près tout : anglicismes, termes impropres, termes péjoratifs, termes vulgaires, verbes mal conjugués, mauvais emplois du genre et du nombre, contractions de prépositions et de déterminants, sons remplacés par d'autres, etc.
Ce registre n'est pas conseillé à l'intérieur d'une situation formelle de communication.
On reconnait la langue populaire :
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dans plusieurs anglicismes intégrés dans le parler québécois :
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« chatter » au lieu de « clavarder »;
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« checker » au lieu de « vérifier »;
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« chum » au lieu de « petit ami ».
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dans plusieurs expressions issues de la communauté linguistique adolescente :
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« lol » au lieu de « mourir de rire »;
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« c'est full cool » au lieu de « C'est vraiment agréable »;
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« il s'est fait abuser » au lieu de « il s'est fait avoir, arnaquer, piéger ».
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La langue familière est généralement employée à l’oral. Elle respecte, la plupart du temps, les règles de base de la grammaire, mais permet des écarts qui simplifient la façon de s’exprimer. Malgré cela, elle demeure admise sous certaines conditions. Elle correspond au langage courant; celui qu'on utilise tous les jours.
Comme son nom l’indique, ce registre est surtout employé entre proches, entre personnes appartenant à une même communauté sociale (membres de la famille, amis, camarades de classe, collègues de travail, etc.), ce qui présuppose une absence de hiérarchie entre les interlocuteurs qui se connaissent bien mutuellement.
On reconnait la langue familière :
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dans une syntaxe simplifiée et souvent approximative :
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« Au bureau, un de mes collègues, sa femme, elle a eu un bébé. » au lieu de « La femme d’un collègue du bureau a eu un bébé. »
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dans de nombreuses abréviations pas encore lexicalisées :
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« T’es là? » au lieu de « Tu es là? »;
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« phone » au lieu de « téléphone »;
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« p’tit dèje » au lieu de « petit déjeuner ».
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dans certaines formes interrogatives directes :
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« Tu m'appelles d'où? » au lieu de « D'où est-ce que tu m'appelles? »
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dans le vocabulaire familier :
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« pantoute » au lieu de « pas du tout »;
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« packsack » au lieu de « sac à dos »;
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« placoter » au lieu de « bavarder ».
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dans la suppression du ne dans la négation :
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« J'ai pas bien dormi cette nuit. » au lieu de « Je n'ai pas bien dormi cette nuit. »
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La langue standard est celle qu’on devrait normalement employer à l’écrit pour les documents formels auxquels on attache une certaine importance, comme les lettres et les travaux scolaires. Elle est, entre autres, couramment utilisée à la radio et à la télévision pour les reportages, les documentaires, les nouvelles et, en classe, pour les exposés oraux. Elle porte aussi le nom de français international en raison de son potentiel d’être comprise par tous les francophones.
Tous les textes formels s'adressant à un public large sont écrits dans une langue standard, car ceux-ci sont exempts d'emplois propres à la langue populaire ou familière sans non plus contenir des mots trop savants.
La langue soutenue ou littéraire est un raffinement de la langue standard. Elle implique l'utilisation d'un vocabulaire plus riche, de structures de phrases plus complexes, de figures de style plus élaborées et l’utilisation de modes et de temps de verbes qui sont normalement peu employés. Le langage soutenu est peu utilisé à l’oral, mais fortement employé dans les romans.
On reconnait la langue soutenue :
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dans plusieurs mots plus rares :
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« rarissime »;
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« mythique »;
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« insolite »;
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« isthme ».
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dans l'utilisation de formes verbales plutôt rares comme le passé simple :
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« passâmes »;
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« fîmes ».
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dans les phrases dont la syntaxe atteint un bon niveau de complexité :
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« En ce jour de l’an de grâce 1651, nous passâmes pour la première fois au large de l’isthme de St-Allegro, la terre mythique que nous cherchions depuis le moment où, par un heureux et rarissime hasard, nous fîmes la rencontre de cet insolite, mais aimable humain qu’était Diego de la Marta. »
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