Beijing ou Pékin, selon la prononciation choisie, est la capitale de la Chine. Cette ville est le centre de l’une des plus vieilles civilisations du monde.
La Chine
Bien que plusieurs symboles de l’ancienne civilisation chinoise s’y trouvent encore, Beijing a connu plusieurs changements et bouleversements au cours des dernières années. Le changement de régime politique et l’ouverture à l’Occident et à la modernité ont fait grandement évoluer l’urbanisme et l’architecture de Beijing. Les immeubles modernes côtoient les petites habitations traditionnelles avec leurs cours intérieures et leurs ruelles étroites.
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<html><body><p>La ville de Beijing se situe à moins de 100 kilomètres de la <a href="/fr/eleves/bv/histoire/empire-des-han-notions-avancees-h1033#grandemurailledechine">Grande Muraille</a> de Chine, près du littoral. La région est dans une grande plaine fertile. D’ailleurs, chaque printemps, les vents transportent et déposent sur le sol de toute la région une fine couche de limon, qui assure la fertilité du sol à chaque belle saison. Malheureusement, avec la modernité et les usines construites récemment, le vent printanier propage tout autant la fumée des industries et le charbon des centrales électriques.</p>
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Beijing
Au nord de la capitale, des montagnes ont toujours protégé Beijing des attaques ennemies. La ville est toutefois ouverte sur la plaine au sud de son territoire.
Au début du 13e siècle, une ville existait déjà à l’emplacement actuel de Beijing et était déjà suffisamment importante pour être la capitale de la région. Par contre, en 1215, lors de l’attaque de Gengis Khan, alors empereur de l’Empire mongol, toute la ville fut détruite. Après avoir fait détruire la cité, Khan a fait reconstruire une nouvelle ville pour en faire sa résidence d’hiver.
À l’époque, l’Empire mongol s’étendait sur une vaste partie de l’Asie et il était très puissant. Les Mongols effectuaient de nombreux échanges commerciaux avec le reste du continent et certains pays de l’Occident. Toutefois, le peuple chinois était soumis et brimé. En effet, il n’était pas permis pour les Chinois de détenir un poste important dans l’Empire mongol.
1368 est alors marqué par une révolte des Chinois pour reprendre le contrôle de leur territoire. C’est le début de la dynastie des Ming. Pendant cette période, la civilisation chinoise va entrer dans une renaissance culturelle et économique. C’est également pendant cette période que la Grande Muraille fut agrandie et consolidée.
De nombreux développements se sont faits en ce qui concerne l’irrigation des terres et les techniques agricoles. L’armée était incroyablement puissante et de nombreuses explorations du territoire environnant et lointain ont marqué la période. Les Chinois ont exploré le continent et la mer, se rendant à Madagascar. La population a augmenté rapidement et en 1600, la Chine était peuplée de 150 millions d’habitants.
En plus d’accroître sa puissance et d’explorer le territoire, la civilisation développait tout autant ses sciences et sa technologie. On doit d’ailleurs quatre inventions majeures à cette civilisation : l’imprimerie, la poudre à canon, la boussole et le papier. Les Chinois ont fait avancer considérablement les mathématiques, la physique, la métallurgie, la biologie et la cartographie. Ces connaissances scientifiques pouvaient en plus se propager plus rapidement via des ouvrages imprimés, de plus en plus nombreux.
En 1421, la capitale de l’Empire chinois est transférée à Beijing, qui prend d’ailleurs ce nom qui lui est resté jusqu’à aujourd’hui et qui signifie « résidence du nord ». La dynastie des Ming a duré jusqu’en 1644. À l’époque, une province qui subissait la famine et le chômage a causé une rébellion. 300 000 hommes ont alors attaqué Beijing et ont réussi à la prendre. Les dirigeants Ming ont alors demandé l’aide des nomades mandchous pour chasser les rebelles de la capitale. L’alliance réussit à reprendre le contrôle de la cité, mais les Mandchous n’ont pas voulu quitter la ville. Ce sont d’ailleurs eux qui étaient à la source de la dynastie suivante : les Qing.
Au total, la civilisation chinoise représente 24 dynasties, avec plus de 400 dirigeants. Les premières écritures de cette civilisation datent de plus de 5 000 ans. Depuis la fin de l’organisation en empire, la Chine a vécu sous divers régimes, dont certains imposaient un repli total du pays par rapport au monde occidental. Aujourd’hui, Beijing, sous le régime communiste, est en compétition féroce avec Taiwan qui est sous un régime plus capitaliste. Les édifices de la capitale portent les traces des nombreuses civilisations qui ont marqué son histoire : l’Empire mongol, les Ming, les Qing et l’époque moderne.
Plusieurs bâtiments de Beijing sont de véritables trésors architecturaux et historiques. De plus, tous ces sites appartenant au patrimoine urbain, historique et culturel sont en très bon état encore aujourd’hui. De tout temps, les dirigeants ont protégé, conservé et pris soin minutieusement de leurs plus beaux édifices. De plus, comme l’usage impérial des palais n’a cessé que tout récemment, ces bâtiments n’ont jamais été délaissés ou abandonnés. Aujourd’hui, ils font tous partie de la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO. Tous les bâtiments respectent les croyances, les mythes, les superstitions et la cosmologie chinoise, tant dans leur architecture, leur orientation, leur disposition, les matériaux et les couleurs qui les composent. La religion et la sagesse chinoise imprègnent donc chacun des pavillons construits.
Carte du centre-ville de Pékin, avec ses attractions historiques
Site officiellement reconnu par l’UNESCO en 1987, la Cité interdite, aussi appelée le Palais impérial, fut construite par l’empereur Yongle de la dynastie des Ming. La construction de ce palais a commencé en 1421 et il a toujours été au cœur de Beijing.
La Cité interdite
Demandant aux visiteurs environ une demi-journée à visiter, la Cité interdite est constituée de plusieurs palais, édifices et cours intérieures. Le site s’étend sur un kilomètre de long et sur 760 mètres de large. Cette petite ville au cœur de l’immense capitale est cernée d’une muraille mesurant 7 mètres de haut, elle-même entourée d’une douve (fossé rempli d’eau). D’ailleurs, la terre recueillie lorsque les douves furent creusées fut amassée pour former une colline. La colline de Charbon s’intègre donc parfaitement à l’ensemble de la Cité. Il est d’ailleurs possible de contempler la Cité interdite dans un panorama éblouissant au sommet de cette colline.
La Cité interdite est formée de deux ensembles de 3 pavillons majeurs chacun. La cour intérieure principale pouvait accueillir jusqu’à 90 000 personnes. Ce site a servi à l’hébergement de la famille impériale durant 5 siècles. En tout, ce sont 24 empereurs qui y ont vécu. L’ensemble a été rénové et restauré à plusieurs reprises depuis tout ce temps, ce qui explique l’excellent état dans lequel le site se trouve en ce moment, et ce, malgré que le bois constitue le matériau principal. En fait, il s’agit de l’ensemble de palais le plus vaste et le mieux conservé du monde.
Plan de la Cité interdite
Au début du 20e siècle, le régime politique chinois a changé : la Chine est devenue une république. Dès 1912, la partie sud de la Cité interdite a changé sa vocation de palais royal pour celle de résidence officielle du président de la République. Par contre, la partie nord servait encore à héberger le dernier empereur jusqu’à la mort de celui-ci, après quoi, en 1924, cette section de la Cité fut transformée en musée. Le site est aujourd’hui ouvert aux visiteurs qui peuvent admirer le symbole de la vie impériale chinoise.
Ce temple était le lieu de culte religieux de l’Empire chinois. Il avait été bâti au 15e siècle sous la dynastie des Ming. Depuis sa construction, il a souvent été endommagé par la foudre. La dernière reconstruction date du 17e siècle. Le Temple du Ciel est situé dans un grand parc entouré d’une enceinte. Cette enceinte protectrice est carrée au sud et arrondie au nord afin de respecter les croyances et les superstitions et ainsi favoriser les bonnes récoltes.
À l’intérieur de l’enceinte, il y a plusieurs pavillons d’architecture différente, mais toujours en accord avec la cosmologie. La vocation spirituelle du site accentue fortement cette relation entre la construction humaine et le ciel. Chaque pavillon aspire à représenter l’équilibre et la relation entre la terre et le ciel. Chacun de ces pavillons avait un usage différent. Le cœur du Temple est constitué de trois édifices principaux : la Salle des prières, la Voûte céleste impériale et l’Autel du ciel. Le Temple du Ciel est le plus grand temple autel de la Chine.
Le Temple du Ciel
À l’époque des empereurs, ces derniers allaient au Temple du Ciel deux fois par année. En quittant la Cité interdite, il passait par la place Tien An Men avant d’entrer dans les portes du Temple du Ciel. Une fois sur place, l’empereur se livrait à des jeûnes, des cérémonies, des méditations et des prières. Tous ces rituels servaient à favoriser de bonnes récoltes pour l’empire. Comme les autres bâtiments, les pavillons du Temple du Ciel ont toujours été bien conservés et rénovés en cas de besoin. Ce temple fait également partie de la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, et ce, depuis 1998. Le site est ouvert au public depuis 1949.
Le site du Palais d’été est dominé par la colline de la Longévité et par le lac Kunming. En fait, ce lac occupe la majorité du site. L’ensemble du territoire mesure 2,9 kilomètres carrés, mais la superficie des constructions ne représente que 70 000 mètres carrés.
Un pavillon tout en marbre représentant un bateau construit sur les rives du lac
Ce palais, construit en 1750, comprend un palais, des jardins et d’autres édifices plus petits. Au départ, l’empereur voulait construire ce palais pour offrir une résidence à sa mère. Malheureusement, le palais a été détruit à deux reprises par la guerre. Il fut pourtant reconstruit à chaque fois, sur les anciennes fondations. En 1888, un immense jardin impérial fut ajouté au palais.
Le jardin impérial ajouté en 1888
Le site fait partie du patrimoine mondial depuis 1998 pour souligner la beauté de l’architecture et du jardin, mais également pour l’agencement parfait entre la nature, l’art et les constructions humaines. En effet, le site est mis en valeur par le lac qui constitue son élément central et chaque pavillon est en harmonie avec le paysage.
Le nom de cette immense place publique, Tien An Men, signifie « la Place de la paix céleste ». C’est sur cette place que Mao Tsé-Tung proclama le début de la République populaire de Chine en 1949.
L’histoire de cette place a été marquée par plusieurs évènements. La place Tien An Men a été construite en 1417 et est l’une des plus grandes places publiques du monde. De forme rectangulaire, elle mesure 800 mètres du nord au sud et 300 mètres de l’est à l’ouest. Elle peut accueillir aisément plus d’un demi-million de personnes et elle constitue à la fois un symbole pour la Chine impériale et pour la Chine moderne et révolutionnaire.
Vue panoramique de la partie nord de la place Tien An Men
La place est située à la porte sud de la Cité interdite et seul l’empereur avait la permission de la traverser via la porte centrale. Au sud de la place, une autre porte donnait accès au reste de la cité, dont le Temple du Ciel.
Outre l’époque impériale, la place est marquée par deux autres époques : l’ère coloniale et l’ère de la révolution. Tout autour de la place, il est encore possible de voir des édifices d’architecture coloniale. Autour de la place se trouve également le Palais de l’Assemblée du peuple (servant aujourd’hui de Parlement) ainsi que l’immense portrait de Mao, à l’endroit même où il a proclamé la naissance de la République et le Musée historique. Au centre, la place est occupée par un monument érigé en l’honneur du peuple chinois, émancipé grâce au communisme. Finalement, c’est aussi sur cette place que le Mausolée de Mao se trouve.
La place Tien An Men sert aujourd’hui pour les parades de la Fête nationale, le 1er octobre. Pour assurer la beauté et la pérennité de la place, les autorités ont fréquemment rénové les lieux. La place a d’ailleurs été entièrement rénovée en 1981. Plus récemment, la place fut fermée complètement pour refaire le système d’évacuation des eaux et restaurer quelques parties de la place publique. Malheureusement, la place Tien An Men fut aussi le théâtre d’événements plus tragiques, comme la manifestation de 1989. Le lieu tient un rôle important dans la vie sociale et politique et constitue un endroit fort stratégique pour y manifester son mécontentement. D’ailleurs, des manifestations ont souvent eu lieu à cet endroit, mais aucune d’entre elles n’a autant retenu l’attention que celle de 1989.
Les événements de la place Tien An Men, 1989 :
La tension sociale montait fortement en réaction à la corruption du gouvernement. Des étudiants, des intellectuels et des ouvriers chinois de plus en plus nombreux manifestaient partout à travers la Chine. La place Tien An Men verra elle aussi défiler plusieurs mouvements de revendication qui pratiquent de grandes manifestations et grèves de la faim en faveur de la démocratie. Cette foule compacte, qui comprenait souvent plus d’un million d’individus entassés, devient de plus en plus gênante pour le gouvernement chinois, d’autant plus qu’elle bravait les autorités en allant même jusqu’à bloquer l’accès au Parlement. Après des contre-révolutions de policiers, les politiciens décident de mettre un terme final à l’insulte, en prenant la décision de nettoyer rapidement la place pendant la nuit du 4 juin. Ce « nettoyage » et ceux des jours subséquents ont fait au moins 1 000 morts et plusieurs milliers de blessés. On procédera ensuite à plusieurs milliers d’arrestations qui aboutiront à des peines capitales ou à des emprisonnements à perpétuité. Cette répression demeure encore aujourd’hui un sujet tabou en Chine : aucun livre d’histoire n’en fait mention et on procède à la censure systématique de tous les sites Internet relatant les événements.