En 1956, le président égyptien Nasser nationalisait le canal de Suez en gelant les avoirs de la compagnie qui le gérait.
Une nationalisation survient lorsqu’un État se transfère la propriété ou le contrôle de certains biens, ressources ou entreprises privées. Par exemple, au Québec, Hydro-Québec est une compagnie qui a été créée à la suite de la nationalisation de l’électricité. Elle est donc devenue une propriété publique et est sous le contrôle du gouvernement du Québec.
Cette nationalisation aurait permis à l’Égypte d’obtenir les fonds nécessaires à la construction d’un barrage. Le président égyptien désirait aussi utiliser cette nationalisation pour briser le monopole britannique et évacuer les troupes britanniques des zones voisines au canal. Ce geste a suscité un fort mécontentement puisque la nationalisation du canal menaçait directement le commerce britannique et son approvisionnement. La nationalisation nuisait aussi aux intérêts financiers de la France et d’Israël.
Voulant contester cet acte qui nuisait à leur commerce, la France, la Grande-Bretagne et Israël se sont alliés pour mener une action militaire contre Nasser. Le plan prévu impliquait que les armées israéliennes envahissent l’Égypte alors que la France et la Grande-Bretagne proposaient un ultimatum à l’Égypte. L’invasion en Égypte était prévue pour le 29 octobre 1956. Si l’Égypte refusait l’ultimatum, les armées de l’alliance riposteraient le 31 octobre.
Le 29 octobre, les troupes israéliennes attaquaient l’Égypte, tel que prévu. L’Égypte a par la suite refusé l’ultimatum, provoquant ainsi un bombardement effectué par l’armée britannique. Les troupes britanniques et françaises ont occupé le territoire égyptien. L’URSS menaçait l’alliance d’une riposte nucléaire. L’OTAN menaçait à son tour l’URSS d’une riposte nucléaire.
Pour mettre un terme à la crise, les États-Unis ont exigé un retrait des troupes occidentales en Égypte, en effectuant des pressions économiques sur les pays alliés. La France et la Grande-Bretagne ont plié à ces menaces avant d’être condamnées par l’ONU. Le 15 novembre 1956, l’ONU intervenait entre l’Égypte et Israël.
La Crise de Suez a marqué la fin de l’influence des puissances coloniales, qui ont plié face aux menaces extérieures. Les puissances qui dominaient le monde étaient alors celles qui maitrisaient le nucléaire. Dès cette époque, les États-Unis jouissaient d’un fort capital politique tandis que l’URSS était considérée comme la défenderesse des petites nations.