Pendant la Deuxième Guerre mondiale, le Québec est dans une période de transition. Même si les traditions sont encore très présentes, un vent de modernité souffle sur la province. En effet, alors que le gouvernement de Maurice Duplessis était surtout marqué par le conservatisme et le traditionalisme, celui d'Adélard Godbout est plus moderne et progressiste.
Élu en 1939 sous le Parti libéral, Adélard Godbout propose différentes mesures afin de diminuer le retard entre le Québec et les autres provinces canadiennes. Il sera ensuite renversé en 1944 à cause de son appui au plébiscite pour la conscription.
Dès son arrivée au pouvoir, Adélard Godbout désire octroyer le droit de vote aux femmes québécoises. En effet, la province du Manitoba l'avait accordé en 1916 pour les élections provinciales et les femmes avaient eu le droit de vote au fédéral en 1918. Graduellement, toutes les provinces emboitent le pas, mais ce n'est pas encore le cas au Québec.
Cela s'explique par diverses raisons. D'abord, le gouvernement de Maurice Duplessis et le clergé sont fortement opposés au suffrage féminin. De plus, les valeurs traditionnelles prennent beaucoup de place dans la société. En arrivant au pouvoir en 1939, Adélard Godbout décide de se distancier du conservatisme et accorde le droit de vote aux femmes aux élections provinciales. Le Québec est la dernière province canadienne à permettre le suffrage féminin.
À cette époque, l'éducation est un secteur dominé par l'Église dans lequel l'État n'intervient que très rarement. D'un établissement à l'autre, la qualité des cours varie grandement puisqu'il n'y a pas de programme uniforme. Également, peu d'enfants vont à l'école, surtout dans les milieux ruraux. Parmi ceux ayant la chance de recevoir une éducation, rares sont ceux qui accèdent aux études supérieures. En effet, l'école coute cher et n'est pas une priorité pour une grande partie de la population. Cela est surtout perceptible dans les milieux francophones et catholiques.
Devant cette situation, le gouvernement d'Adélard Godbout met en place différentes mesures afin de rendre l'éducation plus accessible à la population. Dès 1943, l'école devient obligatoire pour tous les enfants âgés entre 6 et 14 ans et les parents qui ne respectent pas cette mesure sont passibles d'une amende. De plus, le gouvernement Godbout met en place une mesure assurant la gratuité de l'éducation dans les établissements primaires publics.
Le gouvernement libéral d'Adélard Godbout est également celui qui met en branle la nationalisation de l'électricité.
La nationalisation est lorsque l'État devient propriétaire d'une entreprise. Les profits effectués par cette entreprise appartiennent alors au gouvernement qui peut les réinvestir dans la société.
Alors qu'auparavant les grandes compagnies d'hydroélectricité appartenaient à des compagnies étrangères, le gouvernement d'Adélard Godbout en achète certaines et fonde Hydro-Québec en 1944. Les tarifs sont alors diminués, ce qui contribue à l'électrification de plusieurs quartiers et villes.
Le gouvernement Godbout mettra également en place un programme d'assurance chômage et d'allocations familiales en partenariat avec le gouvernement fédéral.
De nouvelles techniques agricoles facilitent et augmentent la production. On crée même des fermes expérimentales afin d'essayer de développer de nouvelles semences et des produits pour fertiliser les champs.