Au 19e siècle, l'économie des deux Canadas est en pleine croissance et se diversifie. Le commerce du bois est prospère et les politiques protectionnistes ont mené à la création d'un marché intérieur. Ce développement économique entraine la construction d'infrastructures de transport plus efficaces. Aussi, avec l'accumulation de capitaux dans la colonie, la mise sur pied d'institutions financières devient incontournable.
Les capitaux sont les biens ou les montants d’argent possédés par une personne, une entreprise ou un État. Les capitaux peuvent notamment servir à effectuer des investissements.
La construction de routes et de ponts devient de plus une nécessité dans les deux Canadas étant donné l'augmentation constante de la population et la multiplication des villages. Par exemple, des routes sont essentielles aux loyalistes afin de coloniser les Cantons-de-l'Est. Ces routes favorisent également l'essor du commerce dans la colonie.
En 1815, les autorités coloniales prennent en charge la construction des routes royales (longues routes reliant de grandes villes), tandis que les municipalités s'occupent des petits chemins de campagne.
Chemin rural vers 1830, aujourd'hui l'avenue De Salaberry à Québec
Néanmoins, les routes et les ponts ne sont pas suffisants pour soutenir le développement économique des colonies. Des infrastructures de transport plus rapides et plus efficaces s'avèrent essentielles, ce qui mènera à la construction de canaux et de chemins de fer.
Au 19e siècle, les voies d'eau demeurent les voies les plus utilisées pour le transport des marchandises. Cependant, une section du fleuve Saint-Laurent passant au sud de l'ile de Montréal est difficile à traverser en raison des rapides qui s'y trouvent. Aussi, la présence fréquente de rapides nuit à la navigation sur plusieurs cours d'eau situés au Bas-Canada.
Un bateau tentant de traverser les rapides de Lachine
Comme les rapides causent la perte de marchandises et qu'il est très compliqué de les contourner, les marchands ont tout intérêt à inciter les autorités coloniales à améliorer le réseau maritime, notamment par la construction de canaux et d'écluses.
Un canal est un cours d'eau artificiel créé, entre autres, pour faciliter la navigation. Il est souvent doté d'écluses, qui permettent aux bateaux de passer d'un niveau d'eau à un autre. Sur l'image ci-dessous, le bateau pourra passer d'un niveau élevé à un niveau plus bas
Éclusage à la descente
En 1825, le canal de Lachine est mis en service et permet de contourner les rapides de Lachine. Ce canal, en plus de relier le Bas-Canada au Haut-Canada, offre à Montréal l'occasion de commercer avec la région des Grands Lacs. D'autres canaux seront par la suite construits, ce qui contribuera au développement des échanges commerciaux entre Québec, Montréal et les États-Unis.
Photo actuelle du canal de Lachine
L'apparition des chemins de fer marque le début d'un renouveau dans le domaine des transports. En effet, ils permettent le transport de marchandises à l'année, contrairement aux voies d'eau qui gèlent en hiver.
La première ligne de chemin de fer est inaugurée en 1836. Reliant le village de La Prairie à Saint-Jean-sur-Richelieu, elle permettra l'accès aux États-Unis. Les chemins de fer contribuent donc, eux aussi, au développement économique de la colonie.
À cette même époque, la création de banques devient incontournable dans les deux Canadas. Plusieurs devises (monnaies étrangères) différentes sont en circulation dans la colonie, ce qui rend plus difficiles les opérations financières. Les banques émettront donc du papier-monnaie afin de remplacer les différentes monnaies d'or et d'argent.
Banque de Montréal, aujourd'hui
Les banques permettent aussi la réunion de capitaux, qui pourront ensuite être prêtés, moyennant un intérêt, aux clients. Étant donné que les investissements faits par les marchands sont de plus en plus importants, comme le financement d'un canal, le crédit (argent avancé sous forme de prêt) devient une mesure nécessaire : il permet aux marchands d'avoir l'argent qu'il faut pour conclure leurs transactions. Les banques s'impliquent également directement dans la construction d'infrastructures de transport.
C'est ainsi que seront fondées la Banque de Montréal en 1817 et la Banque de Québec l'année suivante.