Les notions abordées dans cette fiche dépassent celles qui sont vues au secondaire. Il s'agit ici d'un complément pour ceux qui sont curieux d'en savoir plus.
La France a pris plus de temps avant de se lancer dans la colonisation des nouveaux territoires. Avant de manifester la volonté de peupler et de contrôler la région, les Français désiraient surtout découvrir un passage vers l'océan Pacifique et les Indes en contournant le continent américain par le Nord. La colonisation française s'est tout de même étalée sur environ 225 ans en Amérique du Nord.
Pendant les 70 premières années de l'exploration française en Amérique, il n'y a pas réellement eu de réussite coloniale. En effet, entre 1534 et 1608, bien peu de colons avaient fait le voyage vers les territoires de la Nouvelle-France.
En raison du petit nombre de colons français installés en Nouvelle-France, ces derniers n'avaient pas vraiment le choix de s'allier aux Autochtones s'ils voulaient survivre. Dès le début de la colonisation, les Français se sont alliés rapidement aux Algonquins. Cette alliance permettait aux colons de survivre et de s'adapter à un climat beaucoup plus rude que celui auquel ils étaient habitués. De plus, les Français pouvaient apprivoiser un nouveau mode de vie qui serait plus adapté au climat, aux ressources et à l'environnement. En plus des avantages liés à l'adaptation et au mode de vie, les Français tiraient des avantages économiques de leur alliance avec les Algonquins. Ils pouvaient en effet faire de bonnes affaires grâce au commerce des fourrures.
Toutefois, cette alliance entre Français et Algonquins n'a pas eu que des avantages. En effet, puisque ces derniers étaient en guerre avec les Iroquois, les Iroquois sont devenus les ennemis des Français. Les colons français ont donc participé à une guerre qui ne les concernait pas. Les Iroquois considéraient eux aussi les Français comme leurs ennemis. C'est pourquoi l'alliance entre les Britanniques et les Iroquois s'est imposée plus tard.
La situation a quelque peu changé lorsque Samuel de Champlain a fondé la ville de Québec en 1608. En créant cette ville, Champlain affirmait la motivation de faire de la Nouvelle-France une vraie colonie française de peuplement. Toutefois, les colons manquaient encore à l'appel.
Champlain a fait construire cette « abitation » pour fonder la ville de Québec
Par la suite, les Jésuites, un groupe religieux, s'installèrent sur le territoire de la colonie avec la ferme intention d'évangéliser les Hurons et les Iroquois. Quelques années plus tard, en 1642, la ville de Montréal est fondée. Cette ville deviendra le lieu de rassemblement des agriculteurs, des commerçants, des jésuites et des coureurs des bois.
Samuel de Champlain
Jusqu'en 1663, le développement de la Nouvelle-France est assuré par les compagnies de traite des fourrures. Ces compagnies ont deux missions : développer le commerce de la fourrure et recruter des colons. L'ensemble des compagnies ne se concentrent que sur les activités rentables et délaissent le recrutement de colons.
À cette époque, il n'y a environ que 2500 Français qui vivent sur les rives entre Montréal et Québec. Ces colons n'occupent qu'une petite partie du territoire : seulement 34 kilomètres carrés du territoire sont des terres occupées ou défrichées. En 1663, la colonie devient une réelle possession de la couronne française. Le roi de l'époque, Louis XIV, et son ministre Colbert mettent en place des mesures pour favoriser le peuplement de la Nouvelle-France. Ils nomment donc un gouverneur ainsi qu'un intendant.
L'intendant envoyé en Nouvelle-France, Jean Talon, doit veiller à l'administration des affaires courantes de la colonie, assurer une diversification économique de la Nouvelle-France et gérer la justice. De plus, plusieurs mesures sont prises pour augmenter le nombre de colons qui immigrent en sol américain.
Jean Talon
Pendant ce temps, les missionnaires et les coureurs des bois poursuivent leur exploration du vaste territoire de l'Amérique du Nord.
Tout au long du développement du nouveau territoire français, la colonisation a été ralentie par les divisions et les guerres de religion de la Renaissance.
Les colons qui immigraient en Nouvelle-France arrivaient tous pour des raisons et des motivations différentes : les religieux désiraient évangéliser les Autochtones, les commerçants souhaitaient faire fortune grâce au commerce des fourrures, les militaires espéraient gravir plus rapidement les échelons en territoire colonial et plusieurs jeunes personnes voyaient là une occasion de voyager, de découvrir le monde et de travailler.
À ce moment, la majorité de la population vit sur une terre agricole près des trois villes existantes : Québec, Montréal et Trois-Rivières. L'instauration du régime colonial a grandement favorisé le développement de l'agriculture. Au 18e siècle, la Nouvelle-France ne compte pas moins de 250 seigneuries. La production de blé s'avère déjà suffisante pour en exporter.
Tandis que le travail se concentre autour des tâches agricoles, la vie sociale se tisse grâce aux paroisses. En effet, plusieurs églises ont été construites et les paroisses organisent la vie sociale des Canadiens. À cette époque, les groupes religieux bénéficient d'une grande influence sur la population. Ils peuvent même refuser l'accès à la Nouvelle-France aux protestants. Ces groupes religieux n'acceptent pas du tout la dissidence religieuse. Les congrégations religieuses comme les Récollets, les Sulpiciens, les Jésuites et les Ursulinesont une influence déterminante dans la vie sociale et politique de la colonie française.
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<html><body><p>La population a évolué et se définit comme canadienne. Pourtant, cette population ne s'élève qu'à 60 000 personnes au <span class="text-highlight--primary">18</span><sup class="text-highlight--primary">e</sup><span class="text-highlight--primary"> siècle</span>. <span class="text-highlight--secondary">Considérant la vaste étendue de ce territoire, la population s'avérera bien insuffisante pour le défendre.</span> Il faut rappeler que, à l'époque, la Nouvelle-France occupe une bonne partie de l'Amérique du Nord. Le territoire occupe en effet tout l'espace entre les Rocheuses et le golfe du Saint-Laurent, en plus de rejoindre l'embouchure du Mississippi au sud. La population française ne peut repousser la puissance et la densité de la population des Anglais. C'est l'une des raisons pour lesquelles, en <span class="text-highlight--primary">1760</span>, <a href="/fr/eleves/bv/histoire/la-vie-dans-la-province-de-quebec-1760-1791-h1156">la Nouvelle-France est prise par l'Empire britannique</a>.</p>
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