Le 4 juillet 1776, soit un peu plus d’un an après le début du conflit, le Congrès général (aussi appelé Congrès continental) adopte la Déclaration d’indépendance des États-Unis d’Amérique. Bien que les Treize colonies soient déclarées indépendantes, la Grande-Bretagne refuse de les perdre. Les deux camps n’arrêtent donc pas leurs affrontements. Aidés par la France, qui est une rivale importante de la Grande-Bretagne, les États-Unis remportent une bataille majeure à Yorktown en 1781. C’est l’aboutissement de cette bataille qui pousse les Britanniques à négocier la paix. En effet, c’est en 1783 qu’est signé le traité de Paris, document qui confirme l’indépendance des États-Unis.
Les commissaires britanniques ont refusé de poser pour l’artiste, laissant le travail inachevé.
Source : American Commissioners of the Preliminary Peace Negotiations with Great Britain [Peinture], West, B. 1783, The Met, (URL). Droits réservés*
Malgré la perte des Treize colonies, la Grande-Bretagne possède toujours des colonies en Amérique du Nord. Parmi celles-ci, la Province of Quebec (Province de Québec) est l’une des plus touchées par l’indépendance des États-Unis.
Les négociations du traité de Paris permettent aux États-Unis d’obtenir ce qu’ils revendiquent depuis la fin de la guerre de Sept Ans en 1763 : la vallée de l’Ohio. Ce territoire, convoité pour son positionnement stratégique pour le commerce des fourrures, avait été cédé aux Canadiens lors de la signature de l’Acte de Québec en 1774. Ce sont les Grands Lacs qui délimitent la nouvelle frontière. En d’autres termes, la Province of Quebec perd tout territoire situé au sud de ces lacs. Cette réalité pousse les marchands britanniques à explorer l’ouest des Grands Lacs afin de continuer à exploiter le commerce des fourrures. Pour ce faire, ils fondent la Compagnie du Nord-Ouest. Les grands perdants sont les Autochtones, qui ne voient aucun territoire leur être réservé.
Ayant perdu leur territoire avec le traité de Paris, des nations iroquoises de la Ligue des six nations et des Algonquiens vivant auparavant sur le territoire des États-Unis décident de se rendre sur le territoire de la Province of Quebec. Les Micmacs, les Malécites et les Abénaquis se déplacent également à la suite de ce conflit. Plusieurs d’entre eux élisent domicile au sein de communautés autochtones issues de la même nation qui étaient déjà présentes sur le territoire.
À la suite du traité de Paris, certains habitants des États-Unis souhaitent rester fidèles à la couronne britannique. Ce sont les loyalistes. Vus comme des traitres par d’autres citoyens, ils sont victimes de représailles. En conséquence, environ 100 000 d’entre eux quittent les États-Unis.
Certains loyalistes traversent l’océan pour vivre en Grande-Bretagne alors que d’autres s’installent dans différentes colonies britanniques. La majorité d’entre eux choisissent la Nouvelle-Écosse. Pour faire face à cette augmentation importante de migrants, les autorités britanniques fondent le Cap-Breton et le Nouveau-Brunswick.
La Province of Quebec dénombre plus de 8 000 nouveaux arrivants. Les représentants du roi leur offrent de nouvelles terres à l’ouest de Montréal et au nord du lac Ontario principalement.
Source : The Coming of the Loyalists, 1783 [Toile], Sandham, H., (1925), Bibliothèque et Archives Canada, (URL).
Lieux d’établissement des loyalistes en Amérique du Nord
Une fois installés sur les terres qui leur ont été offertes dans les colonies anglaises, les loyalistes vivent des premières années difficiles. Malgré les dons en vêtements, en nourriture, en semences et en bétail de la Grande-Bretagne, le fait qu’ils doivent défricher les terres, construire de nouvelles habitations et mettre sur pied des communautés ralentit le développement économique. Il faudra plusieurs années avant qu’ils profitent d’une certaine prospérité.
Les loyalistes qui s’installent dans la Province of Quebec sont très insatisfaits de constater qu’ils devront non seulement vivre en tant que minorité dans une population principalement francophone et catholique, mais surtout respecter des lois et des institutions qui ne sont pas celles que l’on trouve traditionnellement sur un territoire appartenant à la Grande-Bretagne. Comme les marchands britanniques avant eux, ils sont nombreux à manifester leur mécontentement à cet égard. Ils réclament trois choses :
- l’application de l’habeas corpus, un principe du droit britannique;
- une division des terres en cantons et non selon le régime seigneurial;
- une chambre d’assemblée et la tenue d’élections.
Londres ne tarde pas à répondre à ces revendications. En 1784, l’habeas corpus est appliqué dans la colonie. En 1786, le système de cantons est de retour dans la Province of Quebec. Finalement, le gouvernement britannique commence la rédaction d’une nouvelle constitution pour remplacer l’Acte de Québec en 1790 dans le but d’offrir une chambre d’assemblée à ses sujets.
L’habeas corpus est un principe du droit britannique qui garantit un droit fondamental aux individus. Une personne ne peut être emprisonnée sans avoir été préalablement jugée.
Sandham, H. (1925). The Coming of the Loyalists, 1783 [Toile]. Bibliothèque et Archives Canada. https://www.bac-lac.gc.ca/fra/recherchecollection/Pages/notice.aspx?app=fonandcol&IdNumber=2895488 no d'acquisition 1996-282-7
West. B. (1783). American Commissioners of the Preliminary Peace Negociations with Great Britain [Peinture]. The Met. https://www.metmuseum.org/art/collection/search/656864. *Extrait employé par Alloprof conformément à la Loi sur le droit d’auteur dans le cadre d’une utilisation équitable aux fins d’éducation [https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/c-42/page-9.html].