Le récit psychologique tend à mettre en évidence les mécanismes de la psychologie de l'homme.
Dans un récit psychologique, les personnages sont considérés comme des êtres humains à part entière. Ainsi, ils ont une profondeur, des réflexions, des émotions, des contradictions, des préférences, des peurs, des craintes, des défauts, des maladies, etc. Ils sont en constante évolution et ont été façonnés par les évènements et les êtres auxquels ils ont été confrontés.
Au cours du récit, le personnage principal sera souvent partagé entre l'amour et la vertu, le désir et le renoncement. Ainsi, le lecteur comprendra toute la complexité du personnage et de sa nature humaine en observant ses attitudes, ses réflexions, ses paroles, ses choix, ses actions, le regard des autres personnages, etc.
Les récits psychologiques ont grandement été influencés par les découvertes et les nouvelles pratiques en psychologie. La psychanalyse en est un très bon exemple.
La psychanalyse tend à découvrir les raisons inconscientes qui poussent une personne à agir, à comprendre ses origines cachées.
Le monologue permet d'avoir accès aux pensées et aux réflexions du personnage. Ce type de discours est donc très utile dans un récit psychologique.
Le point de vue du personnage en dit long sur ses valeurs, ses motivations et sa personnalité. L'auteur nous fait voir le point de vue du personnage à travers la modalisation de son discours.
Les auteurs utilisent souvent le narrateur personnage principal dans leurs récits psychologiques. Ainsi, le narrateur et le personnage principal se confondent en une seule et même personne. Il peut donc nous livrer plus facilement son interprétation des évènements et cela empêche le récit d'être pollué par le point de vue d'une tierce personne, c'est-à-dire un narrateur omniscient ou autre personnage.
Il arrive parfois que le style d'écriture de l'auteur (ou procédés stylistiques) reflète la personnalité du personnage. Par exemple, des phrases courtes et fractionnées par de la ponctuation peuvent être le signe d'un personnage impatient, anxieux ou en colère.
Dans un récit psychologique, les objets, les personnages et les lieux sont chargés de symboles. C'est ce qui amène une dimension plus profonde à l'histoire.
Les notions abordées dans la partie qui suit sont plus complexes que celles qui sont enseignées au secondaire. Il s'agit ici d'un complément pour ceux qui sont curieux d'en savoir plus.
Le premier roman psychologique, Le Dit du Genji, apparait au 11e siècle, au Japon.
Le récit psychologique se retrouve, en quelque sorte, dans tous les genres littéraires (romans, nouvelles, contes, etc.), mais c'est vraiment vers la fin du 19e siècle qu'il devient populaire auprès des auteurs. À cette époque, les romanciers veulent se rapprocher le plus possible de l'intériorité du personnage pour comprendre sa psychologie. Ainsi, l'intrigue, les lieux, la description et la société du roman passent, dans certains cas, au second plan.
Le récit psychologique (aussi nommé récit d'analyse) a grandement été influencé par les courants réaliste et naturaliste en littérature. Dans les autres sciences, c'est la psychologie qui remporte la palme, mais l'influence de la philosophie (surtout l'humanisme) et de la sociologie n'est pas à négliger.
Alfred de Musset (1810-1857) : La confession d'un enfant du siècle
André Gide (1869-1951) : La porte étroite
Arthur Schnitzler (1862-1931) : Le sous-lieutenant Gustel
Benjamin Constant (1767-1830) : Le cahier rouge, Adolphe
Louis-Ferdinand Céline (1894-1961) : Voyage au bout de la nuit
George Sand (pseudonyme d'Amantine Aurore Lucile Dupin) (1804-1876) : Indiana
Guillaume Vigneault (1970 - ) : Chercher le vent, Carnets de naufrage
Guy Lalancette (1948 - ) : L'Épivardé, La conscience d'Éliah
Henry James (1843-1916) : Ce que savait Maisie, Les dépouilles de Poynton, Les papiers d'Aspern, Le menteur
James Joyce (1882-1941) : Ulysse
Pierre Carlet de Chamblain de Marivaux(1688-1763) : La vie de Marianne, Le paysan parvenu
Jean Jacques Rousseau (1712-1778) : La nouvelle Héloïse
Madame de La Fayette (1634-1693) : La princesse de Clèves
Madame de Staël (1766-1817) : Corinne
Marcel Proust (1871-1922) : À la recherche du temps perdu
Paul Bourget (1852-1935) : Cruelle énigme, L'étape, Un divorce, Le démon de midi, Un crime d'amour, André Cornélis, Cosmopolis, Mensonges, Le disciple
Pierre Choderlos de Laclos (1741-1803) : Les liaisons dangereuses
Charles-Augustin Sainte-Beuve (1804-1869) : Volupté
Stendhal (pseudonyme d'Henri Beyle) (1783-1842) : Le rouge et le noir, La Chartreuse de Parme, Lucien Leuwen, Armance
Virginia Woolf(1882-1941) : Les vagues, Mrs Dalloway