Pendant longtemps, l’Iran et l’Iraq ont connu plusieurs tensions et les rivalités entre les Arabes et les Perses se faisaient sentir. Les deux pays souhaitaient contrôler la région du Chatt al-Arab, qui permet de contrôler toute la région arabo-persique. En 1975, un traité fut signé entre l’Iran et l’Iraq, concernant la libre navigation sur le Chatt al-Arab et l’accès aux ports. En échange de cette libre navigation, l’Iran devait supporter l’Iraq dans sa lutte contre les Kurdes.
En 1979, une république islamiste fut fondée en Iran, modifiant la nature des relations entre l’Iran et l’Iraq. La nouvelle République islamique d'Iran refusait de revoir le traité signé en 1975, détériorant un peu plus les relations politiques entre les deux pays. Manifestant son mécontentement et souhaitant mettre fin à la révolution islamique, l’Iraq a envahi l’Iran en 1980.
Le 17 septembre 1980, Saddam Hussein déclarait la guerre à l’Iran. Jugeant l’Iran affaibli par la révolution, Hussein était convaincu d’une victoire rapide. Cependant, l’Iran a mieux résisté qu’il ne l’avait prévu et la guerre dura finalement 8 ans.
Les forces s’équilibraient entre les Iraniens plus nombreux et les Iraquiens mieux armés. La guerre fut très violente, marquée par le fanatisme religieux et les armes chimiques. Les combats étaient particulièrement difficiles, se déroulant presque tous dans les zones marécageuses. Les armes étaient vraiment nombreuses. Leur achat étant financé par l’argent du pétrole. Les armées recevaient aussi plusieurs armes des pays européens. Les deux pays épuisaient toutes leurs ressources humaines, militaires et économiques.
Les pays voisins, hostiles à la guerre, ont participé au blocus sur l’Iran, pour mettre fin plus rapidement à ce conflit. Les États-Unis et l’URSS souhaitaient également la fin des hostilités. Ces derniers voulaient surtout assurer leurs intérêts pétroliers. L’Iraq était alors appuyé par la France et l’URSS. L’Iran était appuyé par Israël. Les États-Unis de leur côté fournissaient les armes à l’Iran.
L’ONU a ordonné un cessez-le-feu et le retrait des troupes le 20 juillet 1987. L’Iran a d’abord refusé avant d’accepter le 18 juillet 1988, alors que le pays avait épuisé ses ressources militaires. Le 15 août 1990, Saddam Hussein acceptait de libérer ses prisonniers et de quitter les territoires occupés. Le traité de paix fut signé le 20 août 1990.
Un cessez-le-feu est un arrêt temporaire des combats et des hostilités entre des adversaires en temps de guerre. Pour être réellement efficace et respecté par les groupes impliqués dans un conflit, un cessez-le-feu peut passer à travers un processus de négociations, pour ensuite être officialisé sous forme d’accord.
Avant même la signature du traité de paix avec l’Iran, l’Iraq envahissait le Koweït le 2 août 1990. Cette invasion faisait suite à un conflit entre l’Iraq et le Koweït par rapport à leurs frontières.
L’Iraq souhaitait augmenter son territoire qui avait accès au Golfe persique. Pour que cela se fasse, il fallait que le Koweït cède un peu de son territoire. L’Iraq, fort endetté par la guerre avec l’Iran, ne voyait qu’une solution pour relancer son économie : profiter des ressources pétrolières. Par contre, au même moment, le prix du pétrole chutait de 30 %. Cette chute était causée par certains pays producteurs de pétrole qui n’avaient pas respecté les quotas et avaient produit plus de pétrole.
En envahissant le Koweït, l’Iraq avait plusieurs objectifs en tête : résoudre le conflit frontalier avec le Koweït, augmenter son accès à la mer, augmenter sa production de pétrole et convaincre les pays voisins de cesser de produire trop de pétrole. Saddam Hussein, à la tête de l’Iraq, était convaincu que son invasion ne susciterait aucune réaction internationale. Des conseillers américains ont laissé entendre que les États-Unis n’interviendraient pas.
Aussitôt que les troupes iraquiennes étaient entrées au Koweït, la réaction des pays étrangers a été immédiate. Les États-Unis ont d’ailleurs organisé la réponse occidentale, au nom des Nations Unies.
Le 6 août, l’ONU imposait un embargo total sur l’Iraq. Le 7 août 1990, les troupes américaines se déployaient dans le désert de l’Arabie Saoudite, pour prévenir une possible invasion. Cette opération fut surnommée Bouclier du Désert.
Bien que l’action posée regroupait plusieurs pays, les soldats américains représentaient 80 % des forces étrangères présentes. Ce fut donc les États-Unis qui ont donné le rythme à la guerre, aux opérations et aux négociations. Washington a d’ailleurs refusé toutes les propositions de négociations faites par Hussein. Les interventions armées étaient privilégiées.
La libération du Koweït était une lutte au nom de la liberté et le président des États-Unis, Georges Bush (père), décrivait cette situation comme une guerre entre le Bien et le Mal. À la même époque, les États-Unis connaissaient une période de récession. La guerre était également vue comme un moyen de relancer l’économie américaine.
En octobre 1990, les Américains ont rassemblé une vaste armée de plus de 500 000 soldats et de plus de 2 000 avions militaires. L’opération Tempête du désert s’enclenchait. Le but de cette opération était de s’assurer que le Golfe persique demeure une voie sûre pour l’approvisionnement en pétrole. De plus, les Américains souhaitaient garder le contrôle sur les prix du pétrole. Pour y parvenir, ils voulaient éviter que l’Iraq ne prenne trop de puissance et ne fasse grimper les prix.
C’est pourquoi les soldats ont effectué des opérations militaires visant directement à affaiblir l’Iraq de manière durable. De cette manière, les États-Unis pourraient continuer à imposer ses propres règles, en profitant de l’affaiblissement de l’Union soviétique. D’ailleurs, comme la guerre froide tirait à sa fin et que l’opposition entre les blocs de l’est et de l'ouest s’essoufflait, les États-Unis visaient dorénavant une nouvelle cible, formée par les pays surnommés les États voyous.
L’opération Tempête du désert fut officiellement mise en branle le 17 janvier 1991. À partir de cette date, l’Iraq fut la cible de bombardements massifs. Les cibles étaient les troupes iraquiennes au Koweït et les centres urbains et industriels de l’Iraq. Les bombardements attaquaient autant de cibles civiles que de cibles militaires.
Pendant 46 jours, l’Iraq fut bombardé constamment, recevant au total autant de bombes que l’Allemagne en avait reçues pendant toute la durée de la Seconde Guerre mondiale. Ce bombardement mettait en pratique la volonté de réellement détruire l’Iraq.
Le 22 février 1991, Saddam Hussein proposait une offre dans laquelle il demandait la levée de l’embargo en échange de la soumission de Bagdad. La soumission de l’Iraq aurait entraîné la fin des bombardements. Cette offre fut refusée par les États-Unis.
Le 24 février, les troupes américaines amorçaient l’offensive terrestre. L’armée iraquienne étant déjà affaiblie, il n’y eut que très peu de combats. Les combats prirent officiellement fin le 28 février 1991. Le bilan estimait entre 100 000 et 250 000 les morts chez les Iraquiens alors que chez les pays alliés et les États-Unis, on ne comptait que 466 décès.
L’Iraq n’était pas au bout de ses peines puisque les Kurdes et les chiites se révoltaient (incités par les Américains) en mars. Cette révolte a été réprimée violemment dans le sang par les troupes de Saddam Hussein.
À la fin de la guerre, les États-Unis ont reçu les contrats de reconstruction du Koweït. La Guerre du Golfe confirmait les volontés impérialistes des États-Unis et leurs intentions de contrôler les ressources pétrolières du Moyen-Orient. Leur victoire leur a ainsi permis d’augmenter leur contrôle tant sur le pétrole que sur les régimes politiques de la région.