Sous le gouvernement Duplessis, l’économie québécoise est en croissance. En plus de la création de nouveaux axes de transport pour le commerce, les fermes sont modernisées et les régions sont de plus en plus développées, notamment grâce à l’électrification. Le gouvernement de Maurice Duplessis soutient le libéralisme économique.
Le libéralisme économique est une mentalité selon laquelle les interventions gouvernementales doivent être limitées. Ceux qui y adhèrent considèrent que les compagnies doivent avoir beaucoup de marge de manœuvre. Pour ce faire, le gouvernement doit adopter le moins de règles et de lois possible afin de laisser plus de liberté aux entreprises.

Source : Maurice Duplessis [Photographie], (s.a.), 1938, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, (URL). Droits réservés*[1]
Dans ce contexte, les compagnies étrangères deviennent de plus en plus nombreuses sur le territoire québécois et ont peu de comptes à rendre au gouvernement québécois. Plusieurs de ces compagnies privées arrivent des États-Unis afin d’exploiter les ressources comme le minerai. Plusieurs emplois sont créés pour exploiter cette ressource, ce qui est bénéfique pour l’économie québécoise. Les régions de la Côte-Nord et du Nouveau-Québec (région située près de la baie James et de la baie d’Hudson) sont d’un grand intérêt pour les compagnies minières à la recherche de minerais.
Cependant, la présence de compagnies étrangères fait douter plusieurs opposants de Duplessis. Ils craignent que les profits engendrés se fassent aux dépens de la province de Québec. En effet, puisque plusieurs de ces compagnies proviennent des États-Unis, la majorité des profits générés par l’exploitation des ressources naturelles traversent la frontière sans que la province puisse en bénéficier. De son côté, le premier ministre souligne que ces compagnies contribuent au développement de la province.
Après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, l’économie du Québec et du Canada vit une période de croissance :
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les industries ont besoin de main-d’œuvre,
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les services municipaux (la construction d’infrastructures routières) et sociaux (hôpitaux, écoles, etc.) se développent.
La relance économique touche tous les secteurs : industries, commerce et services.
L’augmentation de la consommation amène des changements. La demande pour des appareils électroménagers, des voitures et des biens courants mène à une hausse de production de ces biens. Ceci entraine une baisse du chômage puisque les entreprises ont besoin de plus d’employés pour produire plus de biens. Entre 1946 et 1956, le nombre d’emplois au Québec passe de 357 000 à 446 000. Le salaire moyen est en hausse.
Les régions minières et pétrolières connaissent un essor, de même que les villes industrielles (comme Toronto, Edmonton et Calgary). Les transports au Canada sont facilités par l’ouverture, dès 1954, de la voie maritime du Saint-Laurent. Elle permet aux bateaux de naviguer sans interruption des Grands Lacs jusqu’au golfe du Saint-Laurent. Les canaux construits au cours du 19e siècle sont réaménagés afin de pouvoir accueillir de plus grands navires. Entre 1949 et 1962, le Canada investit également dans le développement d’un réseau routier. Au cours de cette période, une route de 8 000 km traversant le pays d’est en ouest est construite. On lui attribue le nom de route Transcanadienne.

L’aménagement de la voie maritime du Saint-Laurent est important pour permettre le passage de plus gros navires.
Source : Ouverture de la voie maritime du Saint-Laurent [Photographie], Henri Rémillard, avril 1959, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, (URL). Droits réservés*[2]
Durant la période de l’après-guerre, la proportion de la population qui vit de l’agriculture n’est que de 11 %. La plupart des gens habitent en ville.
Le gouvernement Duplessis tient à soutenir les agriculteurs pour la modernisation de l’agriculture. Ce faisant, il soutient également le développement économique des régions. En 1944, le gouvernement donne un nouvel élan au ministère de l’Agriculture, qui existait déjà mais voit ses responsabilités grandement élargies. Ce ministère devient alors un acteur clé de l’électrification rurale, du drainage des terres et de l’accès au Crédit Agricole, facilitant ainsi le financement des entreprises agricoles. Pour protéger les agriculteurs et améliorer la commercialisation de leurs produits, le gouvernement créée l’Office des marchés agricoles en 1956.
Les terres agricoles produisent plus grâce aux innovations techniques et à la mécanisation. Cette augmentation du rendement aide les agriculteurs à mieux vivre de leurs terres. De plus, l’électrification des campagnes leur donne accès à de nouveaux outils dont des réfrigérateurs, de l’éclairage électrique et des moteurs électriques qui les aident dans leur travail.

L’électrification dans les campagnes contribue au développement de l’agriculture.
Source : Office rural d’électrification [Photographie], Jacques Desjardins, juin 1947, Bibliothèque et Archives nationales du Québec, (URL).[3]
Le développement économique des régions est facilité par leur électrification. C’est en 1945 que le gouvernement Duplessis amorce l’électrification rurale. Le gouvernement investit ainsi 12 millions de dollars pour faire en sorte d’étendre l’accès à l’électricité à travers la province. Entre 1945 et 1955, le pourcentage de fermes électrifiées au Québec passe de 19 % à 90 %.
Les centrales hydroélectriques déjà en place s’avèrent insuffisantes devant cette augmentation de la demande en électricité. La centrale électrique de Beauharnois est refaite en 1948, mais le besoin pour de nouvelles centrales est criant. Pour organiser le développement hydraulique, le gouvernement crée, en 1945, le ministère des Ressources hydrauliques.
Hydro-Québec, la société d’État fondée en 1944, construit sa première centrale, Bersimis-1. Cette centrale, située sur la rivière Betsiamites, est la première centrale installée dans le Québec nordique. Située au nord de Forestville, la centrale annonce le développement de la Côte-Nord. Une seconde centrale est inaugurée un peu plus tard sur la même rivière : Bersimis-2.
Dans les années 1950, Hydro-Québec s’installe aussi en Abitibi en achetant des centrales. La société d’État met au point de nouvelles technologies pour faciliter le transport de l’électricité sur de longues distances. C’est la première compagnie à implanter des lignes de haute tension de 315 kilovolts, et ce, sur une distance de 600 kilomètres. Hydro-Québec permet au Québec de développer son expertise en production et en transport d’électricité. Cette expertise porte ses fruits lors des grands travaux sur la rivière Manicouagan et la rivière aux Outardes annoncés dès 1959.
Les régions du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie profitent aussi des travaux en hydroélectricité.
Le développement des régions au cours de cette période ne se limite pas à l’électrification. En effet, les mines et l’exploitation forestière favorisent elles aussi le développement des régions éloignées. Par exemple, en 1948, la compagnie Quebec Iron and Titanium (QIT) voit le jour dans la région de Havre-Saint-Pierre. Elle poursuit ses activités, encore à ce jour, au nord de Havre-Saint-Pierre.
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(s.a.). (1938). Maurice Duplessis [Photographie]. Bibliothèque et Archives nationales du Québec. (URL)*.
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Henri Rémillard. (avril 1959). Ouverture de la voie maritime du Saint-Laurent [Photographie]. Bibliothèque et Archives nationales du Québec. (URL)*.
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Jacques Desjardins. (juin 1947). Office rural d’électrification [Photographie]. Bibliothèque et Archives nationales du Québec. (URL).
* Extrait employé par Alloprof conformément à la Loi sur le droit d’auteur dans le cadre d’une utilisation équitable aux fins d’éducation [https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/c-42/page-9.html].