Au début des années 1950, les voyages dans l’espace n’existaient que dans les romans de science-fiction. Les scientifiques qui avançaient que ces voyages seraient un jour possibles étaient la risée de leur communauté. Toutefois, plusieurs améliorations technologiques ont permis de rendre les voyages dans l’espace possibles. Les voyages dans l’espace sont devenus réalité grâce aux inventions issues de la Seconde Guerre mondiale.
Au sortir de la guerre, les voyages spatiaux constituaient un rêve, mais un rêve que les gouvernements ne visaient pas à rendre réel. La conquête de l’espace a commencé grâce aux recherches en armement. En effet, des missiles propulsés par des fusées avaient été mis au point pendant la guerre. Ces missiles, les V-2, avaient une longue portée (350 kilomètres) et parcouraient cette distance à une vitesse d'environ 5000 km/h. Dès lors, l’envoi de missiles ne dépendait plus de l’aviation.
Un missile V-2
La course aux armements de la guerre froide a favorisé l’essor technologique des fusées et a ouvert la voie aux voyages dans l’espace. Comme l’URSS ne maîtrisait pas le nucléaire au sortir de la guerre, ce pays a organisé sa course aux armements en misant sur l’utilisation des fusées. L’un des premiers objectifs de l’URSS était de mettre au point un missile intercontinental.
Le 4 octobre 1957, l’URSS envoyait dans l’espace Spoutnik-1, le premier satellite artificiel. L'exploration de l’espace était amorcée. L’URSS venait d’accomplir un immense exploit technologique. Tout le monde en a pris conscience.
Le lancement de Spoutnik-1
Les États-Unis ont vécu l’envoi de Spoutnik-1 comme une humiliation. Dès lors, les deux puissances mondiales se sont lancées dans une course à l’exploration spatiale. Cette course exprimait les tensions de la guerre froide. En fait, la conquête spatiale était l’un des premiers enjeux de la guerre froide. Les succès aérospatiaux étaient vus comme des symboles de la suprématie du régime politique et économique de la nation.
Les États-Unis et l’URSS ont tous deux lancé de vastes programmes d’exploration spatiale. La course effrénée qu’ils ont menée a permis un développement rapide des technologies spatiales.
L’URSS vivait ses exploits comme la consécration du communisme. Ne perdant pas leur avance technologique, les Soviétiques ont envoyé un nouveau satellite, Spoutnik-2, le 3 novembre 1957. À l’intérieur se trouvait le premier être vivant à voyager dans l’espace.
Devenue célèbre, Laïka mourut environ 7 heures après le lancement, de stress et de surchauffe, probablement due à une défaillance du système de régulation de température de la capsule. L’Union soviétique a alors constaté qu’elle n’était pas prête à envoyer un humain dans l’espace.
Laïka
Dès le lancement de Spoutnik-1, les États-Unis ont mis sur pied une équipe pour accomplir un premier lancement dans l’espace. Ce dernier a eu lieu le 31 janvier 1958, avec le lancement de Explorer-1.
Le lancement de la sonde Explorer 1
Malgré les efforts de l’équipe américaine, les scientifiques soviétiques jouissaient de leur avance importante. L’URSS a mis sur pied le programme Luna, destiné à étudier la Lune. Ces missions ont favorisé la suprématie des Soviétiques : le 2 janvier 1958, la sonde Luna-1 survolait la Lune et le 13 septembre 1958, Luna-2 se posait sur le satellite naturel de la Terre.
La sonde Luna-1
Fin septembre 1958, la mission Luna-3 surprenait toute les humains: la sonde envoyait des images de la face cachée de la Lune. Pour la première fois, il était possible de voir à quoi ressemblait cette face.
L’une des photos de la face cachée de la Lune, prise par Luna-3
Dès lors, l’URSS relançait son projet Spoutnik. L’objectif était d’envoyer des humains dans l’espace. Plusieurs nouveaux essais avec des chiens se révèlent concluants, puisque les animaux survivaient à leur périple.
Pendant ce temps aux États-Unis, le gouvernement investissait de très grandes sommes dans l’exploration spatiale. En 1958, le gouvernement mettait sur pied son agence spatiale : la NASA. Souhaitant également envoyer une personne dans l’espace, les Américains ont mis sur pied le programme Mercury. En janvier 1961, un chimpanzé était envoyé dans l’espace.
Un chimpanzé du programme Mercury
Par contre, malgré les efforts américains, ce fut les Soviétiques qui accomplirent l’exploit. Le 12 avril 1961, Youri Gagarine était le premier homme à voyager dans l’espace. Il a effectué un vol d’une durée d’1h48 à une altitude de 250 kilomètres. Cet événement confirmait une fois de plus les avancements de l’URSS dans le voyage spatial.
Youri Gagarine
Le 5 mai de la même année, le premier astronaute américain, Alan Shepard, effectuait un premier vol d’une durée de 15 minutes.
Le 24 mai 1961, le président américain John F. Kennedy faisait le pari que l’Homme irait sur la Lune avant la fin de la décennie. Par cette annonce, il lançait le programme lunaire, Apollo. Les États-Unis travaillaient sur deux programmes spatiaux : Apollo et Gemini. Le premier était consacré à la Lune alors que le second explorait les voyages en orbite.
Pendant ce temps, l’Union soviétique poursuivait son programme Luna. Les deux pays étaient en féroce compétition : quelle nation allait réussir à envoyer des hommes sur la Lune avant l’autre? Le 20 février 1962, un astronaute américain effectuait trois fois le tour de la Terre en orbite, et ce, en moins de cinq heures.
En mars 1965, un astronaute soviétique effectuait une première sortie dans l’espace. Quelques mois plus tard, les Américains accomplissaient le même exploit. À la même époque, les Américains commençaient à envoyer des sondes pour étudier le système solaire. Le programme Mariner a permis aux sondes de survoler Vénus en décembre 1962 et Mars en janvier 1965.
Lancé par Kennedy, le projet Apollo s’est réalisé au cours de plusieurs missions, toutes vouées à mener les astronautes sur la Lune. La toute première mission, Apollo 1, a toutefois connu une fin abrupte lorsqu’un incendie a éclaté dans la navette lors d’un entraînement. Les astronautes y ont malheureusement laissé leur vie.
La navette d’Apollo-1, après l’incendie
L’une des premières grandes réussites du programme Apollo fut celle d’Apollo 7 en octobre 1968. Cette mission a permis aux astronautes d’effectuer un séjour de 10 jours en orbite autour de la Terre.
Apollo 7
À la fin de la même année, l’équipage d’Apollo 8 réussissait à voyager dans l’orbite lunaire.
Image de la Terre, prise pendant la
mission Apollo 8
Les réussites de ces deux missions permettaient aux États-Unis de devancer l’URSS dans la course vers la lune.
Photo prise à bord de la navette Apollo 8
D’ailleurs, l’avance des Américains s’est concrétisée dans les missions suivantes. Apollo 9 et Apollo 10 ont effectué des tests d’alunissage qui ont mené à la plus grande réussite du programme, la mission Apollo 11. Parti le 16 juillet 1969, l’équipage alunissait le 20 juillet. Neil Armstrong mettait les pieds sur la Lune. Cet événement, suivi attentivement par tous, consacrait la supériorité américaine sur l’URSS. De plus, le pari de Kennedy était gagné : l’Homme avait marché sur la Lune avant la fin de la décennie.
L'Homme marche sur la Lune
Après les missions réussies, les Américains ont poursuivi leurs missions sur la Lune. Les missions Apollo se sont d’ailleurs poursuivies jusqu’à la 17e mission. De toutes ces missions, seule la 13e n’a pas abouti. Les astronautes soviétiques ne se sont pas posés sur la Lune.
La Détente a mis fin à la compétition féroce entre les deux nations. De plus, la crise économique des années 1970 a ralenti les exploits spatiaux. Certains projets spatiaux, dont Apollo, ont été abandonnés, car ils coûtaient très cher à faire fonctionner.
La coopération américaine soviétique s’est concrétisée dans l’espace par la poignée de main entre deux astronautes. Ces derniers avaient provoqué la rencontre de leurs navettes. Les deux nations ont d’ailleurs mis de côté les missions sur la Lune. Les États-Unis visaient plutôt la réalisation d’allers-retours fréquents en orbite autour de la Terre. De leur côté, les Soviétiques développaient les stations orbitales.
La fin de la guerre froide n’a toutefois pas mis fin aux exploits spatiaux. En 1984, des astronautes réussissaient la toute première sortie dans l’espace sans être reliés au vaisseau. Cet exploit était possible grâce à une invention : le MMU (Manned Manoeuvering Unit). Les astronautes avaient effectué une sortie de cinq heures, à plus de 100 mètres de la navette.
Le MMU permet aux astronautes d’aller dans l’espace sans être attachés au vaisseau
Malgré les exploits accomplis, les missions spatiales représentent toujours un risque.
- Le 28 janvier 1986, la navette Challenger a explosé moins de deux minutes après son décollage, causant la mort des sept astronautes à bord.
Explosion de la navette Challenger
- Plus récemment, la navette Columbia s'est désintégrée lors de son retour sur Terre le 1er février 2003.
Dans les deux cas, le programme de la NASA a fortement été ébranlé par ces tragédies.
En février 1986, la station orbitale MIR était lancée par les Russes. Cette station de recherche fut habitée pratiquement sans interruption pendant 10 ans, jusqu’en 1999. Jugée désuète et potentiellement dangereuse, MIR fut détruite en 2001.
La station spatiale MIR
La station MIR fut remplacée par une station spatiale internationale (ISS). Amorcée en 1998, la construction n’est toujours pas complétée. Les travaux sur la station internationale sont assurés par plusieurs pays.
La station spatiale internationale
Ces dernières années, l’exploration spatiale s’est concentrée sur Mars. Le but ultime des agences spatiales est de réussir un vol habité vers Mars.
L’une des images prises sur Mars
Aujourd’hui, plusieurs satellites artificiels voyagent dans l’orbite terrestre. En fait, on estime à 400 le nombre de satellites. Ces derniers sont utiles pour les prévisions météorologiques, les télécommunications, la téléphonie sans fil, le positionnement par satellite (GPS), l’observation terrestre, etc.
L’un des 400 satellites en orbite autour de la Terre
Le début du 21e siècle a inauguré une nouvelle forme de tourisme. En effet, en 2001 s’effectuait le premier voyage touristique dans l’espace..