La planète Terre subit, au cours des millénaires, d'importantes variations de température. Pendant les périodes où la température moyenne sur Terre est plus froide, les calottes glaciaires des pôles Nord et Sud gagnent considérablement en taille. Lorsqu'une aussi grande quantité d'eau gèle, les océans baissent de plusieurs mètres, ce qui permet à de vastes territoires auparavant submergés d'apparaitre à la surface.
C'est ainsi que, lors de l'apogée de la dernière période glaciaire, vers 18 000 avant J.-C., une vaste voie terrestre fait surface entre la Sibérie et l'Alaska. On nomme cette voie la Béringie.

Carte représentant le territoire estimé de la Béringie lors de la dernière période glaciaire
La théorie la plus populaire quant à l'origine du peuplement du nord-est de l'Amérique est que les terres en Béringie étant particulièrement fertiles, de grands mammifères tels que les mammouths laineux et les bisons s'y seraient rendus en grand nombre. Des tribus de chasseurs asiatiques les auraient donc poursuivis sur ce territoire. Par la suite, en l'espace d'environ 8000 ans, ces tribus se seraient dispersées partout sur le continent.
Une fois dispersées dans le nord-est de l'Amérique du Nord, les groupes se développent de manière bien différente pour s'adapter à leur nouveau milieu. Au fil des millénaires, différents modes de vie et différentes cultures apparaissent, créant une grande diversité au sein des peuples autochtones.
On peut toutefois regrouper cette riche diversité en trois grandes familles grâce aux langues parlées et aux modes de vie adoptés par ces premiers occupants du territoire: la famille iroquoienne, la famille algonquienne et la famille inuite. Voici un portrait de la réalité de ces trois familles avant l'arrivée des Européens sur le territoire, vers 1500, soit au moment des premiers contacts des autochtones avec les Européens.

Répartition des trois familles linguistiques sur le territoire du nord-est de l'Amérique, vers 1500
Les nations iroquoiennes se sont établies dans la région de l'est des Grands Lacs et dans la vallée du Saint-Laurent. Ces immenses cours d'eau aux berges fertiles et propices à l'agriculture permettent à ces différentes nations de se déplacer rapidement, mais aussi d'installer leurs villages dans des endroits stratégiques afin de se défendre contre les ennemis potentiels. Leur mode de vie est sédentaire et ces nations cultivent le maïs, la courge, le haricot, le tournesol et le tabac.
Environ quarante nations différentes constituent la famille algonquienne et partagent un mode de vie semblable. Toutes ces nations occupent la région des Appalaches et le Bouclier canadien, tant sur le territoire du Québec qu'en Ontario et dans le nord-est des États-Unis. Leur territoire est immense, mais s'arrête à la vallée du Saint-Laurent, là où habitent les Iroquoiens. Cependant, les multiples cours d'eau et les vastes forêts auxquels ils ont accès leur permettent de s'approvisionner suffisamment en petits et grands gibiers, en poissons et en matériaux.

Répartition des nations algonquiennes sur le territoire du nord-est de l'Amérique, vers 1500
La famille inuite n'est composée que d'une seule nation, la nation inuite. Les Inuits habitent les régions nordiques du Canada, le nord de l'Alaska et le Groenland. Ils sont les derniers à avoir traversé le détroit de Béring, entre l'an 4000 avant J.-C. et l'an 1000 avant J.-C. (environ). Les Inuits vivent au nord du 60e parallèle, près du cercle polaire, dans un climat rigoureux qui impose une réalité nordique. Les hivers sont longs, froids et enneigés. Bien qu'amplement suffisantes pour survivre, la faune et la flore sont moins abondantes que dans les territoires habités par les autres familles linguistiques. Grâce aux différents cours d'eau présents dans le nord du Québec, leurs déplacements sont facilités.
Famille iroquoienne | Famille algonquienne | Famille inuite |
Iroquois Hochelagois Hurons Neutres Pétuns Stadaconéens |
Algonquins Abénaquis Atikamekws Béothuks Cris Inus Malécites Micmacs Naskapis |
Inuits |