Le contexte économique difficile du début des années 1970 est la principale cause de conflits entre les travailleurs et leurs patrons. Dans ce contexte, les employés et les syndicats souhaitent des transformations en profondeur dans la société afin de mettre fin aux inégalités liées au capitalisme.
Plusieurs syndicats veulent que davantage de mesures socialistes soient mises en place par le gouvernement. Pour se faire entendre, ils se joignent à différents groupes qui font la promotion de la justice sociale, tels que des groupes féministes. Les différents groupes se rassemblent pour former un front commun en 1972. En plus de ces groupes, ce front commun est composé de trois centrales syndicales qui, ensemble, représentent la majorité des travailleurs du Québec : la CEQ (Corporation de l’enseignement du Québec), la FTQ (Fédération des travailleurs du Québec) et la CSN (Confédération des syndicats nationaux).
Ensemble, ils militent pour que davantage de mesures soient mises en place, comme l’égalité salariale. Également, les syndicats encouragent les partis qui mettent de l’avant des politiques sociales-démocrates comme le Parti québécois. Puisqu’ils représentent une grande partie de la population, les syndicats ont un important pouvoir de pression sur le gouvernement.
En 1972, devant le refus du gouvernement d’accepter leurs demandes, plus de 200 000 travailleurs du secteur public et parapublic optent pour une grève illimitée.
Le secteur public concerne les différents ministères du gouvernement (finances, environnement, transports, immigration, etc.).
Le secteur parapublic regroupe des organismes ou entreprises qui sont contrôlés par l’État tout en ayant une certaine autonomie (ex. : Hydro-Québec, les universités, etc.)
Le conflit de travail commence avec le début de la grève le 11 avril 1972. Les membres du syndicat refusent de travailler afin de faire pression sur leurs supérieurs. Les quelque 200 000 employés concernés manifestent et les services touchés sont paralysés. Cette grève affecte tant les hôpitaux que les sociétés d’État comme Hydro-Québec.
Le 20 avril 1972, après 9 jours de grève, le gouvernement impose une loi spéciale qui empêche les employés de manifester. La frustration augmente alors dans les rangs des syndiqués. Certains chefs de groupes syndicaux encouragent la désobéissance de leurs membres face aux consignes d’arrêt de grève de l’État afin qu’ils continuent leurs manifestations.
Ce n’est qu’à la fin du mois de mai que les négociations reprennent entre les syndicats et le gouvernement. Les syndicats obtiennent certaines mesures demandées, dont la sécurité d’emploi et l’indexation des salaires (les salaires seront augmentés au même rythme que le coût de la vie chaque année). De son côté, le gouvernement met en place des mesures afin que les employés de l’État ne puissent plus paralyser les services publics, même lors de grèves.