Les notions abordées dans cette fiche dépassent celles qui sont vues au secondaire. Il s'agit ici d'un complément pour ceux qui sont curieux d'en savoir plus.

Mallaha, Mureybet et Çatal Höyük sont les villages sédentaires les plus anciens dont les archéologues ont trouvé des vestiges. Ces trois endroits sous tous situés dans la région du Croissant fertile.

Le Croissant fertile et les premiers villages sédentaires
Mallaha est un village dont la fondation remonte aux environs de 12 000 av. J.-C. On y a trouvé les premiers signes de sédentarisation. Les premières fouilles archéologiques ont débuté vers 1955.
Mallaha est situé dans le Croissant fertile, plus précisément en Israël, dans la vallée du Jourdain. Le village se trouve sur une colline, près d'une source d'eau, et compte environ 200 à 300 habitants. Les maisons sont partiellement creusées dans le sol et sont de forme circulaire ou semi-circulaire. Elles sont fabriquées avec de la pierre et du bois.
La population de Mallaha était sédentaire, mais elle ne pratiquait pas l'agriculture ni l'élevage. Elle vivait plutôt de la pêche et de la chasse.
Plusieurs fragments d'outils ont été retrouvés sur le site : aiguilles, hameçons, spatules, etc. ainsi que des ustensiles de cuisine et des faucilles à lames de silex. Les villageois fabriquaient également des bijoux et d'autres objets décoratifs, dont plusieurs ont été retrouvés lors de fouilles archéologiques.
Les spécialistes ne sont pas certains qu'il y ait eu une hiérarchie sociale à Mallaha. Le fait que des bijoux aient été retrouvés à l'intérieur de certaines sépultures peut indiquer que des personnes étaient jugées comme plus importantes que d'autres. Toutefois, les morts étaient enterrés souvent de la même façon, ce qui laisse planer le doute sur le fait qu'il y ait eu une forme de hiérarchie sociale à Mallaha.
Mureybet est un village qui aurait été fondé aux environs de 12 000 av. J.-C. Son site a été occupé par plusieurs villages et a changé beaucoup au fil du temps. Les archéologues ont examiné ce site préhistorique avant qu'il soit englouti à la suite de la construction d'un barrage en 1974.
Mureybet est un site situé sur la rive gauche de l'Euphrate, en Syrie. Sa superficie était d'environ deux hectares, ce qui équivaut à 0,02 km2. Au début, le village comptait environ 60 maisons. À l'origine, elles étaient rondes, ancrées dans le sol et ressemblaient beaucoup à celles de Mallaha, mais par la suite, elles étaient construites au niveau du sol. Peu à peu, les habitants préféreront la construction d'habitations rectangulaires et construites sur des fondations. Au centre de ce village, on trouvait un bâtiment communautaire qui pouvait servir de lieu de rassemblement pour des cérémonies ou encore pour stocker de la nourriture.
Mureybet est l'un des sites où l'on a retrouvé les plus anciennes traces d'agriculture. En effet, des restes anciens de plantes domestiquées y ont été découverts. Une théorie serait que les gens ont vécu de la cueillette de plantes puis ont adopté l'agriculture comme activité de subsistance. Les habitants cultivent d'abord le blé, l'orge, les pois et les lentilles. L'élevage commence avec des chèvres et des moutons.
De multiples outils sont fabriqués (ustensiles de cuisine, récipients, bijoux) ainsi que des armes. Le polissage de la pierre se perfectionne et permet une meilleure utilisation de la pierre.
Il semble y avoir une hiérarchie sociale à Mureybet, car plusieurs personnes ont été inhumées entourées d'objets comme des vases ou des bijoux, ce qui est probablement une preuve d'une position sociale plus élevée. Aussi, la sépulture individuelle (les morts étaient enterrés individuellement, non pas en groupe) était beaucoup plus répandue.
Çatal Höyük (prononcé « Chatal Hou-youk ») est un village dont la fondation remonte aux environs de 7000 av. J.-C. Ce village a été découvert en 1961 et à peine 5 % du site aurait été fouillé jusqu'à maintenant.
Çatal Höyük est situé en Turquie. Il est l'un des plus grands villages du néolithique avec une population de 7 000 habitants, ce qui est exceptionnel pour l'époque. Sa superficie est de 13 hectares environ, ce qui équivaut à 0,13 km2. Une caractéristique de Çatal Höyük est que les maisons sont collées les unes aux autres et forment une immense terrasse à plusieurs paliers. Il n'y avait pas de rues à Çatal Höyük. Les habitants devaient passer par les toits pour entrer dans les maisons. Les gens effectuaient beaucoup de tâches quotidiennes sur ces toits. Les maisons étaient construites sur les ruines des maisons précédentes, ce qui fait que le village a formé avec le temps une petite colline.

Les maisons de Çatal Höyük
La population de Çatal Höyük pratique l'agriculture et l'élevage. Elle cultive le blé, l'orge et les pois et élève aussi des moutons et des bovins. La chasse et la pêche sont aussi pratiquées. Plusieurs objets sont fabriqués par les artisans de Çatal Höyük : outils en pierre, en obsidienne et en os, poteries en terre cuite, bijoux, nattes et paniers.
L'obsidienne est une pierre noire et vitreuse. Les éclats d'obsidienne sont aussi tranchants qu'une lame de métal. On l'utilise pour fabriquer des lames et des armes.
Le village de Çatal Höyük était probablement un centre de commerce important. On échangeait des marchandises faites à partir de ressources se trouvant à proximité contre des marchandises qui provenaient d'autres villages situés à des centaines de kilomètres.
La question du pouvoir et de la présence ou non d'une hiérarchie sociale à Çatal Höyük reste ambiguë. Il n'y a pas de certitude, mais certains indices trouvés lors de fouilles archéologiques laissent croire qu'il y avait des personnes détenant un certain pouvoir.