En 2015, au Canada, 21,80 % de la population serait née à l’extérieur du pays, ce qui représente 7 835 502 de personnes. Comme les graphiques suivants le démontrent, le phénomène de la migration au Canada s’accentue depuis de nombreuses années.
Mais cette réalité n’est pas le seul fait du Canada, le monde entier est en mouvement. En 2019, l’Organisation des Nations Unies (ONU) estimait le nombre de migrants internationaux à 272 millions. On parle ici du nombre de personnes vivant dans un pays autre que celui dans lequel elles sont nées. La carte suivante présente le solde migratoire par état et par territoire :
Lorsque le solde migratoire est positif, cela signifie qu’il y a plus d’immigrants que d’émigrants. Lorsque le solde migratoire est négatif, cela signifie que le nombre d’émigrants est plus important que le nombre d’immigrants.
- Le solde migratoire est la différence entre le nombre d’immigrant(e)s et le nombre d’émigrant(e)s au sein d’un pays.
Immigrants - Émigrants = Solde migratoire - Un immigrant ou une immigrante est une personne qui s’installe dans un pays étranger (pays d’accueil) de manière temporaire ou définitive après avoir quitté son pays d’origine.
- Un émigrant ou une émigrante est une personne qui quitte son pays (pays de départ) afin d’aller s’installer dans un autre pays (pays d’accueil).
La migration correspond au déplacement d’individus qui passent de leur lieu d’origine à un autre endroit, et ce, pour diverses raisons. Celles-ci peuvent être de nature personnelle, religieuse, culturelle, politique, écologique ou économique. Ce déplacement physique peut se faire à l’intérieur d’un pays comme à l’extérieur de celui-ci.
Ali vient du Cameroun et espère trouver des conditions de vie plus favorables au Canada (meilleurs services de santé, meilleur emploi, etc.).
Max est Américain, il ne souhaite plus rester dans son pays depuis qu’un nouveau président y a été élu. Il n’est pas d’accord avec sa manière de gérer le pays.
Samantha est Française, elle vient rejoindre son mari qui travaille depuis 1 an à Montréal.
Antonio est Italien, il a choisi de s’établir à Montréal dans la Petite Italie où plusieurs Italiens y vivent déjà.
Jessica rêve depuis qu’elle est toute jeune de vivre en Angleterre. Cet automne, elle décide de s’y installer, car elle vient de se trouver un emploi à Londres.
La durée d’établissement du migrant dans le pays d’accueil, le lieu de départ et de destination du migrant, les causes du départ du migrant et le statut du migrant sont des caractéristiques qui permettent de catégoriser les types de migration qui sont :
- définitive ou temporaire
- volontaire ou forcée
- interne ou externe
- légale ou clandestine
La migration définitive
Dans le cas d’une migration définitive, le lieu d’arrivée devient l’endroit où l’on s’établit de façon permanente.
Antonin et sa copine Nadia ont décidé de quitter la France pour s’installer pour de bon au Québec. Ils ont pris un billet aller seulement et disposent d’un permis de travail. Ils sont arrivés depuis 6 mois et ont commencé une nouvelle vie. Ils sont arrivés avec leurs quatre valises et habitent désormais un 5 ½ qu’ils ont meublé dans un quartier tranquille de la ville de Québec. Après quelques mois de recherches, ils ont tous deux déniché des emplois dans leur domaine de formation. Ils espèrent devenir résidents permanents et, éventuellement, devenir des citoyens canadiens.
La migration temporaire
Dans le cas d’une migration temporaire, le lieu d’arrivée n’est pas l’endroit où l’on s’établit de façon permanente. On se déplace pour une courte période. Les situations suivantes peuvent expliquer ce phénomène :
- un emploi saisonnier;
- des études;
- un court contrat de travail.
Il arrive que certaines migrations qui sont temporaires deviennent définitives.
Mamadou est à Montréal depuis un an et demi. Il a quitté son pays natal, le Mali, pour faire ses études universitaires en ingénierie au Québec. Après sa formation, il a l’intention de retourner vivre au Mali pour entamer sa carrière dans une entreprise que gère sa famille. Il vit dans une résidence universitaire et possède le strict minimum.
La migration volontaire
Certaines personnes décident par elles-mêmes de quitter leur lieu de résidence pour aller s’établir dans un autre endroit.
Jacques quitte la Belgique, car l’entreprise pour laquelle il travaille lui a proposé un poste intéressant à Sherbrooke pour les trois prochaines années. Il a accepté l’aventure et ne sait trop s’il restera ou non après ce séjour. Il attend de voir comment il vivra cette expérience, et si le nouvel environnement dans lequel il s'apprête à évoluer lui plaira.
La migration forcée
Certaines personnes sont obligées de quitter leur lieu de résidence. Ces déplacements ne sont pas souhaités, ils sont souvent obligatoires pour des raisons de survie. Ils sont provoqués par des conflits, des situations économiques très difficiles, des catastrophes naturelles, des changements climatiques ou des discriminations de nature politique, ethnique, religieuse ou sociale.
Inès, son mari et ses enfants ont dû quitter leur maison rapidement. Le village dans lequel ils vivaient en Syrie a été bombardé. Quelques heures après l’attaque, ils sont partis à pied avec chacun un sac à dos rempli de choses qu’ils considéraient comme essentielles. Ils ont marché jusqu’en Turquie pour rejoindre un camp de réfugiés. Rendus à cet endroit, ils font une demande pour obtenir le statut de réfugié selon la Convention de Genève. Ils souhaitent s’installer au Royaume-Uni.
La migration interne
Les migrations internes sont des déplacements qui se font à l’intérieur des frontières d’un pays. On quitte l'endroit où l'on se trouve pour un autre village, une autre ville, une autre région, une autre province, mais pas pour un autre pays.
Maella est originaire d’un petit village sur la Côte-Nord. Elle a terminé son secondaire et entame une technique qui ne se donne pas dans sa région. Elle a dû déménager à Trois-Rivières pour poursuivre ses études.
La migration externe
Les migrations externes sont des déplacements qui se font à l’extérieur des frontières d’un pays.
Brian est parti des États-Unis pour venir s’installer en Colombie-Britannique au Canada.
La migration légale
La migration légale se fait dans le respect des règles et lois d’un pays en matière d’immigration.
Bénédicte est venue travailler au Québec pour un organisme qui l’a recrutée depuis la France. Elle est arrivée avec un permis de travail. Après avoir terminé son mandat de travail, elle a demandé et obtenu sa résidence permanente du Canada. Elle demande maintenant sa citoyenneté canadienne.
La migration clandestine
La migration clandestine (migration irrégulière) ne respecte pas les règles et les lois d’un pays en matière d’immigration. Un migrant clandestin est une personne qui séjourne dans un pays sans avoir eu l’autorisation officielle de celui-ci. On désigne ces personnes de différentes manières : immigrants illégaux, immigrants clandestins et sans-papiers.
Gildas est Congolais. Il a décidé de tenter sa chance en Europe et de s’installer en Angleterre. Il a d’abord fait une demande d’immigration auprès du gouvernement anglais, mais son dossier a été refusé. Il décide quand même d’immigrer. Il est arrivé en Angleterre en avion avec un visa de touriste de trois mois. Cependant, il est resté après ce délai. N’ayant pas de statut légal, il doit travailler au noir. Ses conditions de travail sont très difficiles.
Toute personne peut devenir un migrant dans sa vie. La plupart du temps, on retrouve, parmi ces migrants :
- Des jeunes en âge de travailler;
- Des hommes autant que des femmes;
- Des individus provenant en majorité de pays en développement.
Les principales régions d’immigration (lieux vers où les migrants se dirigent) sont :
- L’Amérique du Nord
- L’Europe occidentale
- Les États du golfe Persique
- L’Australie
Les flux migratoires sont l’ensemble des mouvements (déplacements) des populations. Ces déplacements peuvent se faire à l’intérieur d’un même pays ou bien d’un pays de départ vers un pays d’accueil.
Voici les principales raisons pour lesquelles le phénomène de la migration s'est beaucoup amplifié dans les dernières décennies :
- Le développement des moyens de transport et de communication
- Les écarts de richesse entre les pays
- La mondialisation
- La délocalisation des entreprises
- L’instabilité politique
- Les changements climatiques
De nouvelles réalités expliquent l’amplification du phénomène de migration sur notre planète. Effectivement, le nombre de migrants internationaux était évalué à 80 millions en 1975 et à 272 millions en 2019, une augmentation de 340 % depuis l’année 1975. Ce phénomène s’explique également par l’augmentation de la population mondiale.
Contrairement aux siècles précédents, les humains ont accès à des moyens de transport qui leur permettent de se déplacer rapidement sur de plus grandes distances, notamment l’avion. En seulement quelques heures, il est désormais possible d’être sur un autre continent.
Devant un contexte économique difficile, plusieurs personnes résidant dans des pays en développement évaluent la possibilité de migrer vers un pays ayant de meilleures perspectives économiques dans le but d’améliorer leurs conditions de vie.
La mondialisation ne se limite pas à l’augmentation des échanges de biens et de services entre les pays, elle implique également une plus grande mobilité de la main-d’oeuvre. Par exemple, une entreprise qui fait des affaires à l’international peut demander à son employé de travailler dans un de ses bureaux qui se trouvent dans un autre pays.
Avec la mondialisation, plusieurs entreprises ont délocalisé leur lieu de production dans des pays en développement. Cette création d’emplois explique le déplacement de nombreuses personnes qui décident de travailler dans ce nouveau lieu de production.
La délocalisation fait référence au déplacement des activités ou d'une partie des activités d’une entreprise vers un autre pays afin de réduire les couts de production. Ce déplacement se fait généralement des pays développés vers des pays en développement ou émergents.
De nombreux pays d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient vivent des situations politiques difficiles où s’additionnent tensions sociales, conflits et crises économiques. Certaines personnes souhaitent de meilleures conditions de vie pour leurs proches et elles-mêmes. Elles décident de tenter leur chance dans un pays plus stable. Certains pays de l’Amérique latine et de l’Amérique centrale vivent ce genre de situation, mais à moindre échelle.
Les changements climatiques et les catastrophes naturelles peuvent aussi inciter les personnes à quitter leur lieu d’origine. C’est ce qui s’est passé après le tremblement de terre en Haïti en 2010. De nombreux Haïtiens ont quitté leur pays natal après ce terrible évènement. Plusieurs se sont installés au Québec.
Voici les principaux facteurs qui influencent le choix d’un pays d’accueil :
- La proximité géographique;
- La langue parlée;
- La présence de la famille ou de membres de la communauté (diaspora);
- Le lien historique avec le pays;
- Les possibilités d’emploi.
Quand vient le temps de choisir le pays de destination, les migrants ont tendance à se déplacer vers des territoires qui sont proches de leur pays d’origine. Ainsi, de nombreuses personnes originaires de l’Afrique du Nord se sont implantées en Europe.
Un autre facteur qui peut entrer en ligne de compte est la langue parlée. C’est logique, il est plus facile de s’intégrer dans un endroit où l’on parle la même langue. La présence de membres de la famille ou de sa communauté peut aussi être considérée quand vient le temps de choisir le lieu d’établissement.
Plusieurs migrants ont choisi de s’installer dans des pays qui possèdent des liens historiques avec leur lieu d’origine. Par exemple, plusieurs personnes provenant d’anciennes colonies françaises d’Afrique se sont installées en France.
Finalement, les possibilités d’emploi sont un facteur majeur dans le choix du pays d’accueil. C’est beaucoup plus intéressant de rester dans un endroit où l’on peut avoir un bon niveau de vie.
Au Québec, la majorité des immigrants sont jeunes et en âge de travailler. 76 % ont entre 25 et 64 ans. Seulement 1,8 % d'entre eux ont 65 ans et plus.
Répartition des immigrants québécois par groupes d’âge de 2008 à 2017 | |
Groupes d’âge | % |
0-14 ans | 22,1 |
15-24 ans | 11,0 |
25-34 ans | 37,1 |
35-44 ans | 20,2 |
45-64 ans | 7,7 |
65 ans et + | 1,8 |
Le pourcentage entre immigrants et immigrantes est assez similaire (51,5 % de femmes et 48,5 % d’hommes). Voici un portrait des différents profils d’immigrants :
- 61,4 % proviennent de l’immigration économique;
- 24,3 % du regroupement familial;
- et 12,6 % sont des réfugiés ou des personnes vivant des situations similaires.
Plus du ⅔ de ces personnes (64,7 %) avait une connaissance du français lors de leur admission. Les immigrants sont généralement très scolarisés. 29 % d’entre eux ont entre 14 et 16 années de scolarité et 29,9 %, plus de 17 années de scolarité. Les immigrants proviennent des continents suivants :
Les immigrants québécois proviennent principalement de l’Afrique et de l’Asie.
Les dix principaux pays de naissance des immigrants québécois sont :
- La France
- L’Algérie
- Haïti
- Le Maroc
- La Chine
- La Colombie
- Le Cameroun
- La Syrie
- Les Philippines
- L’Iran
La répartition des immigrants sur le sol québécois est très variable. Plus de la moitié (55,8 %) s’installent dans la région montréalaise.
Répartition des immigrants par région de résidence de 2008 à 2017 | ||
Régions | Nombre d’immigrants | % |
Bas-Saint-Laurent | 859 | 0,2 |
Saguenay–Lac-Saint-Jean | 957 | 0,3 |
Capitale-Nationale | 21 042 | 5,6 |
Mauricie | 2 879 | 0,8 |
Estrie | 7 006 | 1,9 |
Montréal | 209 577 | 55,8 |
Outaouais | 12 858 | 3,4 |
Abitibi-Témiscamingue | 1 020 | 0,3 |
Côte-Nord | 438 | 0,1 |
Nord-du-Québec | 219 | 0,1 |
Gaspésie - Îles-de-la-Madeleine | 331 | 0,1 |
Chaudière-Appalaches | 3 075 | 0,8 |
Lanaudière | 8 635 | 2,3 |
Laurentides | 9 521 | 2,5 |
Longueuil | 29 491 | 7,9 |
CRÉ-Montérégie Est | 9 050 | 2,4 |
CRÉ-Vallée-du-Haut-Saint-Laurent | 13 145 | 3,5 |
Centre-du-Québec | 2 236 | 0,6 |
Total | 375 518 | 100 |