Le chômage désigne une période pendant laquelle une personne est sans emploi, où elle est apte à travailler et cherche activement un emploi.
Il existe plusieurs causes expliquant l’existence du chômage :
- l’entrée dans la vie active;
- un retour à la vie active après un arrêt;
- un licenciement;
- un désir de changer d’emploi.
D’autres éléments peuvent influencer le chômage :
- des progrès techniques;
- un changement démographique;
- une évolution du marché du travail;
- des modifications aux qualifications exigées pour le type d’emploi.
- La vie active fait référence à la vie lorsqu’on est sur le marché du travail. Pendant cette période, on fait partie de la population active.
- La population active est l’ensemble des personnes en âge de travailler (15 à 64 ans) qui sont disponibles sur le marché du travail, qu’elles travaillent ou non.
- Le licenciement est lorsqu’un employeur renvoie un(e) employé(e). Il peut le faire pour différentes raisons.
Dans une vision économique, le chômage constitue une inégalité de l’offre par rapport à la demande du marché du travail. Le chômage varie d’un pays à l’autre, principalement en fonction de la réalité économique de chacun et de leurs types de production.
Lorsqu’il y a beaucoup d’emplois offerts par les entreprises et peu de personnes à la recherche d’un emploi, le taux de chômage diminue puisqu’il y a assez d’emploi pour tous les travailleurs et toutes les travailleuses à la recherche d’un emploi. Les salaires, eux, augmentent puisque les entreprises veulent attirer les travailleur(-euse)s pour combler leur besoin en main-d’œuvre.
À l’inverse, lorsqu’il n’y a pas beaucoup d’emplois offerts par les entreprises et qu’il y a beaucoup de personnes à la recherche d’un emploi, le taux de chômage augmente puisqu’il n’y a pas assez d’emplois pour toutes les personnes. En conséquence, les salaires diminuent puisque les entreprises ont de la facilité à pourvoir les postes vacants.
On évalue le chômage d’une population par le taux de chômage.
Le taux de chômage correspond au pourcentage de la population qui ne travaille pas et qui recherche activement du travail.
Le taux de chômage ne prend donc pas en compte toute la population, mais bien celle qui peut et qui veut travailler (population active).
|\dfrac{\text{Population au chômage}}{\text{Population active}}\times 100=\text{Taux de chômage}|
Le calcul du taux de chômage est un outil approprié à utiliser dans les pays développés et industrialisés pour évaluer l’état de leur économie. Ce n’est toutefois pas le cas dans les pays en développement. En effet, ceux-ci ont une structure sociale et économique différente des pays industrialisés puisqu’ils sont en processus d’industrialisation. Comme il existe rarement de l’aide aux chômeurs, par exemple une assurance-emploi, dans les pays en développement, la population essaie de ne pas se retrouver au chômage, quitte à occuper des emplois mal payés avec de mauvaises conditions. Peu de personnes peuvent prendre le temps de chercher un travail convenable étant donné qu’elles ne reçoivent pas d’aide durant leur recherche.
Les économistes distinguent plusieurs types de chômage en fonction de la cause de celui-ci.
Le chômage frictionnel (ou naturel) est dû au temps de recherche entre deux emplois (lors d’un départ volontaire ou de la fin d’un contrat). Il peut aussi résulter du commencement de la recherche d’emploi (lors de l’entrée ou du retour dans la vie active). C’est à cause du chômage frictionnel que le taux de plein emploi ne peut être de 100 %.
Le plein emploi fait référence à la situation du marché du travail d’un pays lorsque toutes les personnes de la population active occupent un emploi.
Une situation de plein emploi ne veut pas dire qu’il n’y a plus de chômage. Le chômage naturel ne peut être complètement supprimé, c’est pourquoi on peut parler d’une situation de plein emploi lorsque le taux de chômage est, par exemple, de 5 %. Le taux de plein emploi varie d’un pays à l’autre et d’une année à l’autre. Toutefois, il se situe souvent aux alentours de 5 %.
Après avoir terminé son programme en Art et technologie des médias, Abdou cherche un travail durant 9 mois. Il obtient finalement un contrat de travail temporaire. Lorsque le contrat se termine, celui-ci n’est pas renouvelé. Abdou est actuellement en situation de chômage frictionnel puisqu’il est à la recherche d’un nouvel emploi.
Le chômage conjoncturel (ou cyclique) est dû à un ralentissement économique qui cause une baisse temporaire du nombre d’emplois disponibles. Certain(e)s travailleur(-euse)s sont alors mis(es) à pied, c’est-à-dire renvoyé(e)s, le temps que la situation économique s’améliore.
L’usine de sciage où travaille Juliette ferme ses portes pour une durée déterminée de 4 mois en raison du ralentissement du marché du bois d’œuvre.
Le chômage structurel est causé par des changements dans la structure économique du pays : nouvelles productions qui en remplacent d’autres, améliorations techniques, etc. Certains types d’emplois ne sont alors plus offerts. Ce type de chômage inclut le chômage technologique. Celui-ci a lieu lorsque certains types d’emplois ne sont plus nécessaires à la suite de changements technologiques.
L’usine de textile dans laquelle Émilie travaille ferme ses portes de manière définitive en raison de la délocalisation de ce secteur manufacturier. Émilie se retrouve donc sans emploi.
La délocalisation fait référence au déplacement des activités ou d’une partie des activités d’une entreprise vers un autre pays afin de réduire les couts de production. Ce déplacement se fait généralement des pays développés vers des pays en développement ou émergents.
Le chômage saisonnier concerne les travailleur(-euse)s dont les activités varient en fonction des périodes de l’année. Certains ont des emplois uniquement estivaux (durant l’été). D’autres auront, en plus, un emploi pendant l’hiver et seront au chômage entre ces deux périodes.
Jules, qui est pêcheur, peut exercer son métier seulement une partie de l’année. Le reste de l’année, il a recours à l’assurance-emploi parce que peu d’emplois sont disponibles dans sa région.
Pour soutenir financièrement les personnes au chômage, certains gouvernements ont mis en place des régimes d’assurance-emploi (autrefois connu sous le nom d’assurance-chômage). Ces régimes sont généralement financés grâce à des contributions régulières des employeurs et des employé(e)s. Si un(e) travailleur(-euse) perd son emploi, il (elle) a droit à des indemnités lui permettant de maintenir un niveau de vie raisonnable pendant sa recherche de travail. Le montant des indemnités varie en fonction du nombre d’heures travaillées, de la valeur des cotisations et du salaire gagné avant la perte d’emploi.
- Une cotisation est une contribution financière (obligatoire ou facultative) qu’un(e) travailleur(-euse) fait pour financer un programme ou un service (régime de rentes, assurances collectives, etc.). L’ensemble des employé(e)s peut en bénéficier selon les règles établies pour chaque programme.
- Une indemnité est une somme versée à un(e) travailleur(-euse) pour compenser une situation particulière. Par exemple, lorsque l’employé(e) perd son emploi sans que ce soit sa faute, une indemnité de départ lui est versée.
L’assurance-emploi est régie par le gouvernement fédéral et le gouvernement de chacun des États. Cela veut dire que chaque État gère différemment son régime d’assurance-emploi. Selon la situation économique de l’État, le gouvernement fédéral intervient plus ou moins dans le système d’assurance-emploi. Par exemple, lorsque le taux de chômage est plutôt bas, ce sont les États qui gèrent la totalité des dépenses liées au chômage. Par contre, en cas de grande crise financière, le gouvernement fédéral met en place, en plus du régime de base, un régime d’urgence qu’il finance lui-même.
Comme chaque État n’a pas la même situation économique, l’assurance-emploi varie à l’intérieur du pays. Pour illustrer les différences qu’il peut y avoir entre les États, voici quelques statistiques :
État | Montant par semaine | |
La plus basse | Hawaï | 5 $ |
La plus haute | Washington | 188 $ |
Ces statistiques démontrent qu’Hawaï a établi que ses habitants au chômage ne peuvent pas recevoir moins de 5 $ par semaine. De son côté, Washington a fixé ce montant à 188 $. | ||
Source des données : Unédic, 2020. |
État/territoire | Montant par semaine | |
La plus basse | Porto Rico | 190 $ |
La plus haute | Massachusetts | 1 234 $ |
Ces statistiques démontrent que Porto Rico a établi que ses habitants en situation de chômage ne peuvent pas recevoir plus de 190 $ par semaine. De son côté, le Massachusetts a fixé ce montant à 1 234 $. | ||
Source des données : Unédic, 2020. |
Les États-Unis considèrent le chômage comme un élément qui permet de stabiliser l’économie en temps de crise. Selon cette vision, le chômage est un phénomène engendré par des problèmes économiques et non politiques.
L’assurance-emploi, en Suède, est composée de deux niveaux. Le premier est accessible à tous les demandeurs d’emploi et s’applique automatiquement. Le deuxième est volontaire : ceux qui désirent en bénéficier doivent s’y inscrire.
Les deux niveaux du régime sont financés par l’État, les employeurs et les frais d’adhésion au régime volontaire. Ce sont les caisses d’assurance-emploi qui gèrent les indemnisations tandis que l’Agence pour l’emploi s’occupe de faire le suivi avec les chômeurs.
Le suivi et les conditions pour avoir accès à l’assurance-emploi sont très stricts, le but étant d’inciter les personnes à être actives dans la recherche d’un nouvel emploi.
La Suède mise sur la protection sociale, c’est-à-dire de s’assurer que les individus puissent bien vivre lorsqu’ils connaissent une baisse de revenus ou une hausse de dépenses et elle considère que le chômage vient principalement de problèmes politiques et non de problèmes économiques. En fait, la Suède considère qu’avoir un emploi est un droit et que l’accès à un emploi ne doit pas être difficile même si l’économie va mal. En ce sens, le pays met tout en œuvre pour que la population suédoise puisse travailler même lorsque l’économie se porte moins bien. Dans cette vision, si le chômage est plus élevé, c’est que les politiques pour stimuler l’emploi ne sont pas adéquates (Groulx, 1989).
Le commerce mondial est une réalité que tous les pays doivent prendre en compte dans la gestion de leur économie. La mondialisation et l’implantation des entreprises multinationales à travers le globe créent une économie mondiale à laquelle tous les pays participent à plus ou moins grande échelle.
La mondialisation a causé la délocalisation de la production de certaines entreprises des pays industrialisés vers les pays en développement. Alors que certains pays accueillent de nouvelles entreprises et créent de nouveaux emplois, d’autres perdent des entreprises, ce qui peut contribuer à l’augmentation du chômage.
Le chômage touche plus ou moins fortement tous les pays. Chacun d’eux gère cette situation différemment. Ainsi, perdre son emploi au Canada ou perdre son emploi au Mali n’implique pas les mêmes conséquences ni les mêmes procédures.
La délocalisation des entreprises vers les pays en développement crée des emplois dans ces pays, mais leur cause également des problèmes. Les normes de travail ou les normes environnementales sont souvent moins strictes dans les pays en développement, ce qui permet aux entreprises de dépenser moins d’argent dans les salaires et la sécurité des employé(e)s. Toutefois, c’est la population de ces pays qui subit les mauvaises conditions de travail et qui vit dans un environnement pollué par les entreprises étrangères présentes sur leur territoire.
Pour avoir un exemple des effets de la délocalisation sur les travailleur(-euse)s des pays en développement, regarde cette vidéo sur les ouvriers du jean au Bangladesh.
Plusieurs gouvernements visent le plein emploi. C’est pour cette raison qu’ils mettent en place des politiques économiques dont l’objectif est la création d’emplois. Malgré cette volonté, il est tout de même possible que des personnes se retrouvent sans emploi. Plusieurs actions sont alors mises en branle pour aider les chômeurs.
Toutefois, les travailleur(-euse)s n’ont pas toujours pu bénéficier de programmes d’assurance-chômage. Avant la création de tels programmes, les gens qui perdaient leur emploi n’avaient plus de salaire jusqu’à ce qu’ils se trouvent un nouvel emploi.
Au Canada, la mise en place d’une aide gouvernementale sous forme d’assurance-chômage date des années 1940. C’est à ce moment que William Lyon Mackenzie King, premier ministre du Canada, crée le premier régime d’assurance-chômage. Les premières contributions sont versées le 1er juillet 1941.
Source : William Lyon Mackenzie King [Photographie], Bibliothèque et Archives Canada, 1947, Wikimedia Commons, (URL). CC BY 2.0.
Au cours de la première année du régime, 42 % de la population active est couverte (Lin, 1998). En 1971, des changements majeurs sont apportés au régime et entrainent une protection de presque toute la population active. De plus, c’est avec la Loi sur l’assurance-chômage de 1971 que des prestations d’indemnisation pour les congés de maternité et de maladie sont mises en place.
Une prestation est une allocation (montant d’argent) versée à une personne.
Au Canada, le terme assurance-emploi remplace le terme assurance-chômage depuis 1996.
Si tu veux en savoir plus sur l’assurance-emploi au Canada, consulte la fiche sur l’assurance-emploi.
En 1996, les règles d’admissibilités du régime d’assurance-emploi sont modifiées ainsi que celles sur les allocations versées aux personnes en situation de chômage. De plus, la formation scolaire de ces personnes occupe une plus grande place. En effet, pour s’adapter au marché du travail, les personnes en situation de chômage peuvent se former à un nouveau type d’emploi tout en recevant des prestations du régime.
Lors de la Grande Dépression, une crise économique qui a débuté en 1929, les programmes d’assurance-chômage n’existaient pas encore au Canada. C’est l’une des raisons pour lesquelles cette crise économique a été aussi difficile pour la population. À cette époque, les gens sans emploi dépendent de la charité publique, c’est-à-dire des dons d’autres personnes. Pour en savoir plus sur la Grande Dépression et ses conséquences, consulte la fiche sur les Années folles et la Grande Dépression.
C’est en grande partie en raison des impacts de cette crise sur la population que le gouvernement canadien met en place un régime d’assurance-chômage. Le gouvernement veut éviter que les effets de la crise de 1929 ne se répètent advenant une autre crise financière.
Au fil du temps, d’autres mesures temporaires ou permanentes ont été mises en place pour aider les gens ayant perdu leur emploi. La Prestation canadienne d’urgence (PCU) est un exemple d’aide financière temporaire accordée par le gouvernement aux gens ayant perdu leur emploi en temps de crise exceptionnelle. Dans ce cas-ci, on parle d’une crise sanitaire (liée à la Covid-19) qui entraine une perte massive d’emplois. Cette aide temporaire permet d’aider financièrement ces personnes.
Bibliothèque et Archives Canada. (1947, mai). William Lyon Mackenzie King [Photographie]. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:William_Lyon_Mackenzie_King_-_William_Lyon_Mackenzie_King_(39295031694).jpg
Groulx, L. (1989). La politique de l’emploi en Suède. Nouvelles pratiques sociales, 2(2), 23-36. https://doi.org/10.7202/301045ar
Lin, Z. (1998). Évolution de l’assurance-emploi au Canada. Statistique Canada. https://www150.statcan.gc.ca/n1/pub/75-001-x/1998002/3828-fra.pdf
Unédic. (2020). L’indemnisation du chômage aux États-Unis. https://www.unedic.org/publications/lindemnisation-du-chomage-aux-etats-unis