Depuis le 19e siècle, la population mondiale augmente rapidement. Pourquoi ce changement? C’est que le taux de mortalité baisse de manière significative en raison des facteurs suivants :
- l’amélioration de l’hygiène,
- l’amélioration de l’alimentation,
- les progrès de la médecine,
- le recul des épidémies.
Le taux de mortalité représente le nombre de décès par tranche de 1000 habitants et habitantes au cours d’une année dans une population donnée.
Il faut ajouter que depuis le début du 20e siècle, l’espérance de vie augmente toujours. Ainsi, d’après les données de l’Organisation des Nations Unies (ONU), la population mondiale est passée de 1 milliard de personnes en 1804 à 7 milliards en 2011. Il s’agit là d’un important accroissement de la population.
Voici quelques éléments essentiels pour bien comprendre les changements démographiques :
- la fécondité,
- la natalité,
- la mortalité,
- l’espérance de vie,
- la migration,
- l’accroissement naturel,
- l’accroissement total.
L’indice de fécondité, qu’on nomme aussi taux de fertilité, indique le nombre moyen d’enfants par femme dans un pays pour une période donnée. Voici l’évolution de cet indice au Canada de 1960 à 2017.
Au Canada, cet indice a chuté de 1960 à 2017, passant de 3,81 enfants par femme à 1,50. C'est l'accès à la contraception et à l'avortement, ainsi que la présence de plus en plus importante des femmes sur le marché du travail, qui explique cette baisse significative de la fécondité.
Le taux de natalité exprime le nombre de naissances dans un pays durant une année. Il est calculé en fonction du nombre moyen de naissances pour 1 000 habitants. Voici l’évolution de cet indice au Canada de 1960 à 2017.
Au Canada, ce taux est passé de 26,70 naissances pour 1 000 habitants en 1960 à 10,3 naissances pour 1 000 habitants en 2017. Tout comme les changements observés en ce qui concerne la fécondité, cette baisse importante est causée par l’accès à la contraception et à l’avortement, et à la présence de plus en plus importante des femmes sur le marché du travail
Le taux de mortalité est calculé en fonction du nombre de décès par 1 000 habitants. Voici l’évolution du taux de mortalité au Canada de 1960 à 2017.
Au Canada, ce taux a beaucoup varié entre 1960 et 2017. Le plus haut taux observé est de 7,8 décès par 1000 habitants entre 1960 et 1963, et le plus bas taux a été de 6,9 décès par 1000 habitants en 1992. Dans les dernières années, ce taux est passé de 7,10 décès par 1 000 habitants en 2012 à 7,50 décès par 1 000 habitants en 2017.
Cet indice mesure le nombre d’années qu’une personne vivant dans un pays peut espérer vivre. Il varie beaucoup selon les conditions sanitaires et sociales d’un pays. Voici l’évolution de l’espérance de vie au Canada de 1960 à 2017
Au Canada, l’espérance de vie est passée de 71,13 ans en 1960 à 82,47 ans en 2017. Cette augmentation de l’espérance de vie est due notamment aux progrès de la médecine dans la société. Pour la même période, l’espérance de vie à Haïti, un pays en développement, est passée de 42,11 ans en 1960 à 63,58 ans en 2017. On note tout de même une augmentation similaire à celle du Canada, malgré l’espérance de vie plus basse.
La migration est le déplacement d’individus d’un endroit à l’autre. Le solde migratoire représente le nombre de personnes immigrantes (les personnes qui entrent sur un territoire) moins le nombre de personnes émigrantes (les personnes qui sortent d’un territoire).
Nombre d’immigrants - Nombre d’émigrants = Solde migratoire
Le solde migratoire est souvent exprimé en immigration nette. L’immigration nette est le solde migratoire, mais calculé sur une période de 5 ans. En 1962, l’immigration nette au Canada était de 178 066 personnes. En 2017, elle était de 1 100 000 individus. Voici l’évolution de cet indice au Canada de 1962 à 2017.
L’accroissement naturel exprime la différence entre le nombre de naissances et le nombre de décès sur une période donnée. Cet accroissement est positif si le nombre de naissances surpasse le nombre de décès.
Nombre de naissances - Nombre de décès = Accroissement naturel
Lorsque le nombre de décès surpasse le nombre de naissances, on parle d’accroissement naturel négatif. Ce phénomène a lieu lorsque le taux de fécondité est en dessous de 2,1 enfants par femme. Il faut 2,1 enfants par femme pour que le nombre de personnes dans une population reste constant. C’est ce qu’on appelle le seuil de remplacement.
Taux de natalité, de mortalité et de fécondité de quelques pays en 2017 | ||||
Taux de natalité (par 1000 habitants) | Taux de mortalité (par 1000 habitants) | Taux de fécondité | Conclusion générale pour le continent | |
Amériques | Même s’il y a plus de naissances que de décès, le taux de fécondité n’est pas assez élevé pour assurer le remplacement de la population. | |||
Brésil | 13,92 | 6,24 | 1,71 | |
Canada | 10,30 | 7,50 | 1,50 | |
Afrique | C’est de loin le continent avec la plus grande croissance. En moyenne, les femmes ont 6 enfants, mais la mortalité est très élevée. | |||
Nigéria | 38,40 | 12,16 | 5,46 | |
Tchad | 42,80 | 12,71 | 5,85 | |
Asie | Les pays plus industrialisés affichent un taux de fécondité plus bas que les moins industrialisés. Certains pays ont très peu d’immigration, comme le Japon, ce qui contribue à une baisse de la population. | |||
Chine | 12,43 | 7,11 | 1,63 | |
Inde | 18,78 | 7,33 | 2,30 | |
Japon | 7,60 | 10,80 | 1,43 | |
Syrie | 20,91 | 5,37 | 2,87 | |
Europe | L'Europe est fortement industrialisé, ce qui implique un nombre de naissances plus bas que le nombre de décès. La croissance démographique est tout de même possible grâce à une forte immigration. | |||
France | 11,40 | 9,00 | 1,92 | |
Italie | 7,60 | 10,70 | 1,34 | |
Portugal | 8,40 | 10,60 | 1,36 |
Les pays qui affichent un taux de fécondité au-dessous du seuil de remplacement de 2,1 enfants par femme ont souvent recours à l’immigration pour pallier leur accroissement naturel négatif
L'accroissement migratoire et le solde migratoire sont des synonymes. Cela correspond au nombre d’immigrants (gens qui arrivent dans un pays) moins le nombre d’émigrants (gens qui quittent un pays) dans un pays donné durant une année précise. Par exemple, si au Chili il y 1000 immigrants et 500 émigrants durant l’année 2020, l’accroissement migratoire sera de 500. Dans le cas où il y a plus d’émigrants que d’immigrants, l’accroissement sera négatif.
L’accroissement total correspond à l’addition de l’accroissement naturel et du solde migratoire (accroissement migratoire). Les facteurs qui font augmenter la population totale sont les naissances et l’arrivée d’immigrants, et les facteurs qui font diminuer la population sont les décès et le départ des émigrants.
(naissance - décès) + (immigration - émigration)
Accroissement naturel Accroissement migratoire = Accroissement total
L’accroissement de la population est généralement dû à l’adoption de politiques favorisant la natalité (aide financière accordée aux familles) et à l’adoption de mesures facilitant l’immigration. Effectivement, pour avoir un accroissement total positif, il est primordial pour les gouvernements d'encourager les naissances et l’immigration. L’amélioration des soins de santé joue un rôle considérable dans cet accroissement.
Entre le 1er juillet 2017 et le 1er juillet 2018, l’accroissement migratoire était de 412 747 personnes. Ainsi, il y a eu 412 747 immigrant(e)s de plus (personnes arrivant au pays) que d'émigrant(e)s (personnes quittant le pays).
L’accroissement naturel, lui, se chiffrait à 105 841 personnes avec 385 777 naissances et 279 936 décès.
Ainsi, le 1er juillet 2018, la population du Canada a été estimée à 37 058 856 personnes, une hausse de 518 588 par rapport à la même date, l’année précédente. Cette augmentation représente un taux d’accroissement démographique de 1,4 %. Voyons les calculs en détail.
Immigration - Émigration = Accroissement migratoire (412 747)
Naissances - Décès = Accroissement naturel (105 841)
Accroissement migratoire ( 412 747) + Accroissement naturel (105 841) = Accroissement total ( 518 588)
Un pays en développement est un pays peu industrialisé où le niveau de vie est souvent faible.
- taux de mortalité en baisse,
- indice de fécondité en baisse,
- nombre de naissances supérieur au nombre de décès,
- croissance de la population,
- espérance de vie en hausse,
- migrations internationales en hausse.
Il importe de donner ici quelques explications. L’espérance de vie est en hausse en raison de la diminution de la pauvreté et des progrès en médecine et en hygiène, et aussi en raison d’un meilleur accès aux ressources essentielles comme l’eau potable et la nourriture. De plus, les migrations internationales se font autant vers les pays développés que vers les pays en développement.
Prenons l’exemple d’un pays en développement: le Mali.
- Le taux de mortalité est passé de 36,84 décès par 1000 habitants en 1960 à 9,8 décès par 1000 habitants en 2017,
- le nombre de naissances par femme est passé de 6,97 enfants en 1960 à 7,16 en 1991. Puis, il est descendu à 5,97 enfants par femme en 2017,
- en 2018, le taux de croissance annuelle est de 3,01 %,
- l’espérance de vie est passée de 28,20 ans en 1960 à 58,46 ans en 2017,
- en 2012, l’immigration nette sur 5 ans est négative, c’est-à-dire qu’il y a 302 449 personnes de moins que cinq ans auparavant.
Un pays développé est un pays industrialisé dont l’économie compte notamment une forte présence d’industries de pointe et dans lequel la population bénéficie d’un niveau de vie généralement élevé.
- taux de natalité en baisse,
- indice de fécondité en baisse,
- vieillissement de la population,
- adoption de politiques encourageant les naissances,
- immigration pour compenser la baisse des naissances.
Prenons l’exemple d’un pays développé : la France.
- Le taux de natalité est passé de 18,70 naissances par 1000 habitants en 1960 à 11,40 naissances par 1000 habitants en 2017,
- pour la même période, le taux de fécondité est passé de 2,85 naissances par femme à 1,92,
- le pays présente une population vieillissante,
- ainsi, la proportion des personnes âgées de 65 ans et plus est passée de 16,2 % en 2003 à 19,7 % en 2018,
- l’espérance de vie à la naissance était à 82,52 ans en 2017,
- l’immigration nette sur 5 ans en 2017 était de 400 002 personnes.
Brodeur-Girard, Sébastien et collab. Immédiat, 2009.
Ladouceur, Maude et collab. Globe, 2014.