Les scientifiques utilisent une méthode particulière afin de classifier tous les organismes vivants. Cette méthode se nomme la taxonomie. L’espèce est le niveau le plus précis de ce système de classification.
Une espèce regroupe tous les individus qui :
- ont des caractéristiques physiques semblables;
- sont capables de se reproduire entre eux;
- ont des descendants viables et féconds.
Pour que deux individus appartiennent à la même espèce, ils doivent se ressembler. La couleur, la grandeur ou encore la forme du bec ou des oreilles doivent être semblables.
C’est le cas pour les tortues sillonnées suivantes :
Dereje, Shutterstock.com
Cependant, le mâle et la femelle d'une même espèce présentent souvent des différences; c’est ce qu’on appelle le dimorphisme sexuel.
C’est le cas dans l’image suivante, qui présente un canard, à gauche, et une cane (la femelle du canard), à droite.
Thorsten Spoerlein, Shutterstock.com
De plus, certains animaux peuvent posséder des particularités génétiques pouvant modifier leur apparence. L’albinisme en est un exemple : c’est une particularité génétique qui affecte la pigmentation.
L’image suivante présente des jeunes phoques, dont l’un d’eux est albinos.
Anton Rodionov, Shutterstock.com
Ce critère de ressemblance n'est donc pas suffisant pour déterminer si deux individus sont membres de la même espèce.
Pour que deux individus appartiennent à la même espèce, ils doivent pouvoir se reproduire ensemble et leurs descendants doivent être viables.
Bien qu'ils soient différents, deux chiens de race différente peuvent se reproduire ensemble et leurs chiots seront viables, c’est-à-dire qu’ils vivront.
Anna Hoychuk, Shutterstock.com
Pour que deux individus appartiennent à la même espèce, leurs descendants doivent être féconds, c’est-à-dire qu’ils doivent pouvoir se reproduire à leur tour.
Un mulet est le produit de la reproduction entre un âne et une jument (la femelle du cheval). Bien que les deux parents puissent se reproduire ensemble et donner un descendant viable, ce dernier est incapable de se reproduire, car il est infertile. On peut donc établir que l'âne et le cheval ne font pas partie de la même espèce.
Marie-Jamieson, Shutterstock.com
Les scientifiques désignent les espèces à l’aide de la nomenclature binomiale. Cette nomenclature correspond au nom scientifique d’une espèce. Ce nom est formé de deux mots latins et il s’écrit en italique.
Le premier mot commence par une lettre majuscule et désigne le genre de l’espèce. Le genre regroupe toutes les espèces qui ont un lien de parenté.
Le tigre (Panthera tigris) et le lion (Panthera leo) appartiennent au même genre, car le premier mot de leur nomenclature binomiale est le même : Panthera.
(Panthera tigris)
Thorsten Spoerlein, Shutterstock.com
(Panthera leo)
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Le deuxième mot est un nom ou un adjectif qui vient préciser le genre, on l’appelle épithète. L’épithète est souvent en lien avec la localisation géographique de l’espèce ou découle d’une de ses caractéristiques physiques. Par exemple, le cèdre blanc d’Amérique du Nord est appelé Thuja occidentalis à cause de sa position géographique alors que l’érable rouge est appelé Acer rubrum à cause de sa couleur rouge.
C’est la combinaison des deux mots qui désigne une espèce. Cela signifie que même si le tigre (Panthera tigris) et le lion (Panthera leo) appartiennent au même genre, ils ne font pas partie de la même espèce, car leur deuxième mot n’est pas le même (tigris et leo).
Il en va de même pour les espèces de végétaux.
Observe ces deux arbres qui se ressemblent.
(Acer rubrum)
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(Acer saccharum)
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Malgré leur ressemblance, ces arbres n’appartiennent pas à la même espèce, car leur deuxième mot de combinaison n’est pas le même. Ils appartiennent toutefois au même genre : Acer.