Le schéma narratif

L’univers narratif :

• Le personnage principal (qui?), ses caractéristiques et ce qu’il fait (quoi?)

• Le lieu (où?)

• L’époque, le temps ou le contexte (quand?)

Remarque : Un récit peut parfois comporter plus d’un personnage principal.

À la suite du second mariage de son père, Cendrillon, une jeune femme douce et d’une grande bonté, est chargée par sa belle-mère et ses deux filles de toutes les tâches de la maison.

Élément déclencheur

Perturbation de l’équilibre du personnage principal, le poussant à entreprendre une quête

• Un évènement inattendu ou un problème (danger, accident, surprise, rencontre, etc.)

Le fils du roi organise un bal et toutes les personnes de qualité y sont invitées. Cendrillon ne peut pas s’y présenter mal vêtue et recouverte de cendres.

Objet de la quête de Cendrillon : participer au bal et se libérer des mauvais traitements de sa belle-famille.

Déroulement

Ensemble des péripéties qui représentent la quête d’équilibre

• Des actions et des réactions provoquées par l’élément déclencheur

• Des changements de lieux ou de temps

1. Cendrillon aide sa belle-mère et ses belles-sœurs à se préparer pour le bal, ce qui la rend triste. Heureusement, une fée marraine transforme des objets du quotidien en habits d’or et d’argent, en carrosse, etc., pour permettre à Cendrillon d’y aller. La marraine la met en garde de rentrer à la maison avant minuit, sinon ses cadeaux reprendront leur apparence initiale.

2. Cendrillon se présente au bal et éblouit les invités, dont le fils du roi, qui l’accueille et l’invite à danser. Elle rentre chez elle avant minuit, le cœur emballé par cette soirée. Personne ne s’est rendu compte qu’elle était Cendrillon sous ses magnifiques habits.

3. Le lendemain, Cendrillon se présente à un deuxième bal, où elle charme à nouveau le fils du roi. Sur le premier coup de minuit, elle quitte rapidement le château en laissant tomber une de ses pantoufles de verre, que le prince ramasse soigneusement.

Dénouement

Dernière action menant à la fin de la quête d’équilibre

• Un résultat (réussite ou échec de la quête du personnage)

Le prince visite toute la cour pour retrouver la mystérieuse femme qui a laissé tomber une pantoufle. Cendrillon essaye la chaussure qui lui va à merveille. Le fils du roi la reconnait et les belles-sœurs lui demandent alors pardon pour tous les mauvais traitements.

Situation finale

Nouvel état d’équilibre du personnage principal

• Un personnage principal transformé (qui?)

• Une description de la nouvelle réalité des personnages après la quête (quoi?)

Cendrillon épouse le fils du roi. Elle fait alors loger ses belles-sœurs au palais et les marie à deux grands seigneurs.

Un vent de courage

[ Il y avait bien longtemps¹, sur une petite ile bien lointaine², vivait Vaillance, une jeune fille un peu réservée. Elle demeurait avec sa grand-mère, mamie Marine. Vaillance aimait écouter le bruit des ruisseaux, faire des ricochets dans l’eau et confectionner des herbiers. Par contre, elle détestait les hauteurs, évitait la vitesse et avait un peu peur de la noirceur. On racontait, partout sur l’ile, qu’elle portait bien mal son nom et qu’on aurait dû la nommer Prudence.

On retrouvait, au milieu de son village, un immense moulin à vent. Mamie Marine, qui en était la gardienne, en prenait grand soin, car elle savait combien il était précieux. En effet, le moulin à vent permettait de moudre suffisamment de céréales pour répondre aux besoins de tous les habitants de l’ile. ]

[ Un jour³, alors que Vaillance faisait⁴ virevolter un cerf-volant dans le ciel, le vent cessa⁴ de souffler, d’un coup. Elle n’avait jamais vu une chose pareille. Mamie Marine, qui avait vu les hélices du moulin arrêter de tourner, rejoignit Vaillance sur la plage. Elle lui dit :

—  Je crains que je doive aller visiter Alizée, la déesse des Vents. Elle seule a le pouvoir de contrôler le vent. Cependant, j’ai peur qu’un aussi long voyage soit dangereux pour une vieille femme comme moi.

Vaillance se dit alors que c’était sa chance de prouver à tous qu’elle était digne de son nom. Elle annonça à sa grand-mère qu’elle entreprendrait le voyage et qu’elle irait à la rencontre d’Alizée. ]

5. Marqueur de temps

[ Dès le lendemain⁵, Vaillance réfléchit à un moyen de se rendre chez la déesse Alizée. Mais comment se rendre sur l’ile alors qu’il n’y avait plus de vent? Ramer jusque là prendrait bien trop de temps. C’est alors qu’Agilité, l’oiseau-voyageur du village qui la regardait depuis un instant, lui proposa de la prendre sur son dos pour traverser les eaux. Vaillance restait craintive. Monter aussi haut dans les airs lui faisait peur, mais elle savait que, pour le bien de sa communauté, elle devait prendre son courage à deux mains. Elle accepta donc l’offre d’Agilité et grimpa sur son plumage doré. Ensemble, ils parcoururent les mers à la vitesse de l’éclair. C’était un peu de fierté qui commençait à se dessiner dans le cœur de la jeune fille. ]

6. Marqueur de temps et changement de lieu

[ Une fois arrivée sur l’ile⁶, Vaillance remercia Agilité pour son aide et sa bienveillance. Devant elle se trouvait l’immense grotte abritant la déesse Alizée. Un vacarme résonna et fit vibrer le sol. Vaillance tremblotait. Quel était ce bruit? Elle persévéra tout de même et s’infiltra à pas de loup dans la voûte sombre. Ce qu’elle vit la prit par surprise : Alizée, la déesse du vent, gigantesque divinité, dormait à poings fermés… et elle ronflait! « Oh! Voilà pourquoi il n’y a plus de vent! » Aussitôt, la petite tenta de la réveiller : elle lui tâta le bras, lui tira les cheveux, la chatouilla sous les pieds… sans succès. Elle décida alors de prendre les grands moyens : elle poussa le plus gros cri qu’il était possible de produire du haut de ses deux pieds : « RÉVEILLEZ-VOUS! ». Malheureusement, le volume de sa petite voix n’était pas assez fort. ]

[ Après un bon moment de découragement⁷, Vaillance ressortit de la grotte. Étrange! Le son du ronflement était plus puissant qu’à l’intérieur. La grotte semblait amplifier le son. Ce phénomène lui donna une idée. Elle se rappela que Crescendo, le musicien du village, utilisait souvent un porte-voix pour annoncer ses spectacles. « Je vais en fabriquer un avec des feuilles et des écorces que je vais ramasser dans la forêt. » Par contre, en voyant la noirceur de la forêt⁸, elle figea, mais se rappela combien sa grand-mère serait fière d’elle. Elle y entra donc, malgré les coins sombres et les hurlements de bêtes, et y trouva tout ce dont elle avait besoin pour confectionner un porte-voix faisant trois fois sa taille. ]

9. Marqueur de temps

[ Armée de toute sa détermination, Vaillance se gonfla les poumons avec le plus d’air possible et poussa un cri qui réveillerait même une pierre à travers son porte-voix. La déesse sursauta enfin⁹ et sortit la tête de la grotte :
— Mais qu’est-ce que ce rugissement? C’est toi, minuscule petite fille?
— Chère déesse Alizée, j’ai bien peur que votre sommeil nous prive de votre précieux vent. Comment se fait-il que vous soyez tombée endormie, vous qui êtes toujours si assidue?
La déesse lui répondit que, depuis quelque temps, elle s’ennuyait à mourir toute seule sur son ile. Elle n’avait personne à qui parler, personne avec qui jouer. Alizée la regarda d’un air étonné.
— Mais voyons! Il suffit de vous trouver des compagnons! Je connais une foule de villageois qui aiment faire la fête et qui seraient ravis d’avoir une nouvelle amie. Comptez sur moi! Plus jamais la solitude ne vous guettera.

Une lueur d’espoir s’installa dans le regard d’Alizée. Elle poussa un soupir de soulagement. Déjà, on sentait une douce brise s’installer. Ouf! Le vent revenait!

Après un deuxième voyage à dos d’oiseau-voyageur, qui avait semblé cette fois-ci un peu moins haut, un peu moins rapide et un peu moins effrayant, Vaillance retrouva son village et sa mamie Marine. Tous les villageois l’accueillirent chaudement et la félicitèrent pour sa grande bravoure. C’était grâce à elle que le moulin tournait à nouveau. ]

10. Marqueurs de temps

[ Depuis ce jour-là¹⁰, tous reconnaissaient combien elle était vaillante. Ainsi, chaque mois¹⁰, pour célébrer le vent incessant, les villageois se rendaient chez Alizée, avec des harpes géantes, des tambours tonnants et des trompettes éclatantes. Ils jouaient, ils riaient, ils dansaient avec leur nouvelle amie, qui jamais ne se rendormirait. ]