Une variété de langue est une différence dans les règles ou les mots d'une même langue.
« Le français se renouvelle, se réinvente, se transforme et n'hésite plus à transgresser les règles, devenant ainsi une langue multiple et changeante qui s'adapte au monde moderne et aux réalités culturelles. »
Source : Organisation internationale de la francophonie
Une langue vivante, c'est une langue qui se transforme et évolue selon une foule de facteurs. Ainsi, il n'existe pas une seule langue française, mais des langues françaises.
Les variétés se distinguent, entre autres, selon les régions.
- la variété québécoise (québécisme),
- la variété canadienne (canadianisme),
- la variété française (francisme),
- la variété belge (belgicisme),
- la variété suisse (helvétisme),
- etc.
Les registres de langue font état de la qualité du langage utilisé, tandis que les variétés font référence aux différences dans une même langue.
Voici quelques exemples :
L'image suivante facilite la compréhension de la différence entre les registres et les variétés d'une même langue.
Comme l'image le démontre, plus le registre de langue devient familier, plus les variétés de langue s'éloignent les unes des autres. On peut alors remarquer une plus grande différence dans le langage utilisé. À l'opposé, plus le registre de langue est soutenu, moins on remarque de différences au sein des différentes variétés du français.
Il existe plusieurs facteurs qui favorisent l'apparition d'une variété de langue (région, histoire, politique, contexte, environnement, etc.). Parfois, un amalgame de facteurs est nécessaire pour faire naître une différence, d'autres fois, un seul suffit.
La langue peut varier pour de multiples raisons. Les facteurs sont donc pratiquement illimités.
Certains mots disparaissent avec le temps. En effet, certains étaient utilisés autrefois et ne le sont plus aujourd'hui. Par exemple: délurer, bâdrer, crémone, étrenner, couverte, peignure, cavalier (au sens de chum), mémère/pépère, etc.
Certains mots apparaissent avec le temps. La réalité de la vie n'est pas la même d'une époque à l'autre et cela a des effets sur la langue que l'on utilise tous les jours. Au temps de nos grands-parents, par exemple, internet n'existait pas. Ainsi, tous les termes qui sont associés à cette technologie sont nouveaux et ont fait varier la langue.
« Chaque génération de locuteurs qui disparaît emporte avec elle une partie vieillissante du lexique et chaque génération qui se met en place en introduit une nouvelle. »
Source : Le français, une langue qui varie selon les contextes
On dénombre 274 millions de francophones à travers le monde (répartis dans 102 pays et territoires), il est donc normal que la langue comporte des différences d'un pays à l'autre.
Variation du terme courrier électronique :
- Au Québec (québécisme) : « courriel ».
- En France (francisme) : « mél. » ou « mail ».
Il est aussi fréquent d'observer des variations dans des régions différentes d'un même pays, dans la prononciation et dans le vocabulaire par exemple.
Variation de la prononciation au Québec :
- Montréal: « arrêête » (arrête), « pôteau » (poteau), « Monrial » (Montréal).
- Beauce: « étchoeurer » (écoeurer), « cudjére » (cuillère), « manHé » (manger).
- Saguenay: « pizzââ » (pizza), « dîîre » (dire).
- Québec: « balène » (baleine), « arrète » (arrête).
Variation de vocabulaire au Québec :
- Montréal: « le bos » (l'autobus), « boîte à malle » (boîte aux lettres).
- Beauce: « poste à gaz » (station d'essence).
- Saguenay: « cotteur » (chaîne de trottoir), « une froc » (manteau), « un bas de soute » (un pantalon de neige), « faire simple » (faire le pitre), « jigon» (un idiot).
- Québec: « la bus » (l'autobus), « une toc » (un chardon), « boîte à malle » (boîte aux lettres).
La conquête britannique de la Nouvelle-France (1763) a eu plusieurs conséquences sur la vie des colons, entre autres, sur la langue. En effet, en devenant une colonie britannique, les Canadiens français ont été coupés de leur patrie d'origine et leur langue n'a pu évoluer de la même façon qu'en France.
Peu de temps après, en Europe, les Français ont fait la Révolution (1789). L'utilisation de la langue de la bourgeoisie, qui était jusqu'alors prisée, était maintenant mal vue.
Variation due à la classe sociale :
- Langue de la bourgeoisie : « moé, je suis le roé »
- Langue du peuple : « moi, je suis le roi »
C'est à ce moment que la langue des Canadiens français (langue de la bourgeoisie) et celle des Français (langue du peuple) se sont éloignées l'une de l'autre, tant au niveau du vocabulaire que de la prononciation.
Une langue vivante évolue constamment. Il arrive que les institutions décisionnelles de la langue française, comme l'Office québécois de la langue française ou l'Académie française, mettent en place des réformes orthographiques. Ces modifications ont pour but de corriger certaines erreurs, de simplifier l'orthographe, d'uniformiser les règles, etc. et font ainsi varier la langue d'une époque à l'autre.
Il arrive aussi que de nouveaux mots (néologismes) apparaissent. Ceux-ci apparaissent d'abord dans l'usage (c'est-à-dire dans les discussions de tous les jours). Lorsqu'ils sont utilisés par une majorité de locuteurs, on les inclut dans les dictionnaires. Ils font alors officiellement partie de la langue.
Il arrive que la langue varie d'un pays à l'autre pour des raisons de préférences ou d'habitude. Par exemple, le Québec et la Belgique ont tendance à féminiser les nouveaux noms, tandis que la France a tendance à les masculiniser.
Dû au nombre important de francophones en France (62 968 000 locuteurs), ce pays fait naturellement office de référence lorsqu'une décision doit être prise au sujet de la langue.
En France, l'usage voulait que le mot « trampoline » soit un nom masculin. Toutefois, au Québec et en Belgique, l'usage voulait que ce mot soit féminin.
Lors des Olympiques de 2000, à Sydney, les commentateurs se sont rendu compte de la variation et les journalistes ont peu à peu adopté le masculin dans leur langage. Ainsi, ce mot a longtemps été masculin.
Cependant, en 2018, l'Office québécois de la langue française a reconnu que ce mot pouvait être employé au féminin ou au masculin. Par conséquent, les deux formes sont maintenant acceptées.
Source : Office québécois de la langue française