Les enjeux d’un territoire agricole

Les territoires agricoles à travers le monde font face à 3 principaux enjeux, soit :

En 2023, environ 4,4 milliards de personnes dans le monde vivaient dans des villes. Cela représente 56 % de la population^[1]. L’urbanisation continuera d’augmenter dans les prochaines années. D’ici 2050, on prévoit que plus de 6,3 milliards de personnes vont habiter en ville^[2]. Cette urbanisation entraine une croissance de l’étalement urbain.

On constate que la proximité entre les villes et les territoires agricoles entraine différents enjeux. Pour les territoires agricoles, le principal enjeu est que l’urbanisation entraine la disparition des terres agricoles. Entre 2000 et 2030, on estime que l’urbanisation causera la perte de 1,6 à 3,3 millions hectares de terres agricoles^[3].

L’espace utilisé dans un pays pour l’agriculture est limité. Pourtant, il répond à un besoin important, celui de nourrir la population. Les terres agricoles permettent aussi de cultiver différents produits, comme des textiles, des biocarburants, etc.

Des solutions peuvent être mises en place pour protéger le territoire agricole :

• adopter des lois pour protéger le territoire agricole et empêcher qu’il soit utilisé pour d’autres usages,

• réduire l’étalement urbain, par exemple en construisant des immeubles en hauteur pour créer plus de logements,

• soutenir financièrement les agriculteurs et les agricultrices avec des subventions ou réduire les taxes pour les aider à avoir des terres à cultiver.

Les territoires agricoles doivent nourrir toute la population mondiale, ce qui est un enjeu important. Ce défi devient de plus en plus grand puisqu’on estime qu’en 2050 la Terre comptera 9,3 milliards d’habitants, ce qui représente presque 2 milliards de personnes de plus à nourrir qu’il y en a maintenant^[5].

L’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que les territoires agricoles devront augmenter leur production d’environ 60 % pour être en mesure de nourrir l’ensemble de la population future^[6]. Toutefois, les méthodes qui sont utilisées actuellement pour exploiter les territoires agricoles ne sont pas durables sur le long terme. Cela peut entrainer la surexploitation des ressources naturelles et nuire à l’environnement.

De plus, augmenter la production agricole mondiale permet de régler seulement une partie du problème. En effet, produire plus de nourriture ne veut pas dire que chaque personne y aura accès.

Les territoires agricoles du monde produisent actuellement assez de nourriture pour nourrir l’ensemble de la population de la planète. Malgré cela, il y a quand même des millions de personnes qui souffrent de la faim.

En 2023, 2,4 milliards de personnes, soit 29,6 % de la population mondiale, vivaient dans une situation d’insécurité alimentaire modérée ou grave^[7].

Il y a différents facteurs qui peuvent expliquer cette situation :

• les pratiques agricoles,

• le gaspillage alimentaires,

• les autres causes.

Le modèle de production agricole utilisé dans la majorité des pays ne permet pas de répondre aux besoins alimentaires de l’ensemble de la population. Les terres agricoles sont surexploitées, ce qui réduit leur fertilité et les rend plus vulnérables aux changements climatiques. Comme les terres sont de moins en moins fertiles, les agriculteurs reposent de plus en plus sur l’utilisation intensive d’engrais et de pesticides. 

Certaines pratiques agricoles, comme l’élevage intensif, aggravent les problèmes d’insécurité alimentaire. La demande de plus en plus grande pour de la viande incite plusieurs producteurs agricoles à se tourner vers l’élevage intensif. Or, ce type de production agricole nécessite d’énormes quantités d’eau et de céréales. Cela contribue aux difficultés à nourrir la population, puisque les céréales sont utilisées pour nourrir les animaux (bétail) et non les humains. Ce type d’agriculture aggrave aussi la surexploitation des ressources d’eau.

De plus, plusieurs terres agricoles sont dédiées à la culture de céréales qui serviront à fabriquer de l’énergie grâce au biocarburant. Non seulement ces céréales ne nourrissent pas la population, mais cela fait aussi augmenter le prix de toutes les céréales en raison de la forte demande. Ainsi, les personnes les plus pauvres ont plus de difficulté à en acheter pour se nourrir.

Dans plusieurs pays en développement, la production agricole se concentre sur des cultures qui sont exportées vers les pays plus riches, comme le coton, le cacao et le café. Les terres agricoles utilisées pour ces cultures ne sont donc pas utilisées pour nourrir la population. Les agriculteurs de ce type de cultures vivent souvent dans la pauvreté, puisque cela ne rapporte pas beaucoup d’argent. 

Chaque année, environ un milliard de tonnes de nourriture sont gaspillées dans le monde. Cela représente le ⅓ de la nourriture totale produite^[6]. Cela contribue au problème d’insécurité alimentaire.

Les pays industrialisés sont responsables d’une grande partie de ce gaspillage. Ce sont les commerces et les ménages qui jettent le plus d’aliments encore consommables.

Le gaspillage alimentaire entraine aussi des problèmes environnementaux, comme :

• l’utilisation de ressources naturelles inutilement,

• l’émission de gaz à effet de serre,

• la production de déchets.

Le gaspillage alimentaire est responsable de 9 % des émissions de gaz à effet de serre provenant du secteur agricole. De plus, 56 % des déchets organiques, comme des déchets alimentaires, ne sont pas recyclés ou réutilisés^[8].

Plusieurs autres causes contribuent à aggraver l’insécurité alimentaire dans le monde, comme :

• les épidémies et les pandémies, 

• les conflits, 

• le réchauffement climatique,

• les phénomènes météorologiques extrêmes, 

• la montée des prix des aliments.

Tous ces phénomènes entrainent des pressions sur les territoires agricoles du monde, ce qui peut réduire la production alimentaire.

Les pratiques agricoles actuelles et la gestion des aliments ne permettent pas de nourrir la population mondiale. Ces méthodes ont aussi des impacts négatifs sur l’environnement.

Différentes solutions peuvent être mises en place :

• choisir des cultures plus résistantes et nourrissantes, 

• réduire la production de viande afin de conserver les terres pour faire pousser des fruits et des légumes qui serviront à nourrir la population,

• réduire le gaspillage de nourriture,

• offrir plus d’aide aux pays en développement et partager des bonnes pratiques agricoles.

Afin de répondre aux défis de la production agricole, il est nécessaire de modifier les pratiques agricoles pour assurer l’accès équitable à la nourriture. Toutefois, il est important de trouver un équilibre entre l’augmentation de la production agricole et la protection de l’environnement, car l’agriculture intensive entraine son lot de problèmes qui aggravent encore plus la situation.

L’agriculture intensive peut avoir des effets très positifs sur la société et sur l’économie. Elle permet une plus grande production d’aliments et en réduit les couts pour la nourriture. Elle permet également aux consommateurs de profiter d’une plus grande variété de nourriture tout au long de l’année, quelle que soit la saison.

Toutefois, l’agriculture intensive implique l’utilisation de machines lourdes, la pratique de la monoculture, l’utilisation d’engrais et de pesticides à base de produits chimiques agressifs, et/ou l’utilisation d’organismes génétiquement modifiés (OGM).

Les pratiques agricoles intensives ont des impacts négatifs sur l’environnement, dont l’épuisement des sols, la surexploitation des ressources d’eau ainsi que la contamination par les engrais et les pesticides. Ces problèmes sont principalement dus à des actions humaines. Il existe toutefois différentes solutions pour diminuer les impacts des pratiques agricoles intensives.

Certaines pratiques agricoles, dont l’agriculture intensive et la monoculture, peuvent causer la dégradation des sols. La dégradation des sols fait référence à la baisse de la qualité du sol, comme la perte des nutriments. Ceci signifie que le sol devient moins bon pour faire pousser des plantes. Ce phénomène est causé par des facteurs naturels ou des actions humaines.

Un sol en santé aide non seulement à la croissance des plantes, mais aide aussi à :

• filtrer les polluants avant qu’ils ne se rendent dans les nappes d’eau souterraine,

• stocker de l’eau (ce qui réduit les risques d’inondation et rend les cultures moins sensibles à la sècheresse),

• soutenir la biodiversité,

• réduire la quantité de gaz à effet de serre dans l’atmosphère.

Les solutions

Plusieurs pratiques peuvent être mises en place pour améliorer la santé des sols. La dégradation des sols est surtout la conséquence d’actions humaines. Les solutions les plus efficaces consistent à limiter les activités humaines nuisibles à l’environnement.

Les ressources d’eau douce sur la planète sont très limitées. En effet, l’eau sur la planète est constituée à 97,5 % d’eau salée et de seulement 2,5 % d’eau douce. De plus, moins de 1 % de l’eau douce est sous forme liquide et peut être utilisé par les humains^[9].

L’agriculture repose sur un mode de production intensif et industriel qui nécessite une grande quantité d’eau douce, principalement pour l’irrigation. Environ 70 % de l’eau douce qui est consommée dans le monde est utilisée pour l’agriculture^[10]. 

L’élevage de bétail et la production de biocarburants sont des types d’agriculture qui consomment une très grande quantité d’eau. Si la pénurie d’eau s’aggrave, cela pourrait mettre en danger d’autres cultures, comme la culture des céréales.

La surexploitation des ressources d’eau peut aussi affecter la capacité de la population à s’approvisionner en eau potable. Il y a déjà 40 % de la population de la planète qui vit dans des régions où les ressources d’eau sont limitées. Environ 900 millions de personnes n’ont pas accès à de l’eau potable^[11].

Selon les prévisions, la demande d’eau dans le monde doublera d’ici 2050^[11]. Avec le mode de production actuel, les ressources d’eau mondiale ne seront pas suffisantes pour alimenter toutes les terres agricoles qui seront nécessaires afin de nourrir les 9 milliards d’habitants estimés en 2050^[5].

Différentes solutions peuvent être mises en place afin de réduire la surexploitation des ressources d’eau, comme :&

• prioriser des types de cultures qui nécessitent de moins grandes quantités d’eau,

• protéger les cours d’eau et les nappes phréatiques.

Une autre solution importante est de protéger et d’améliorer la santé des sols. Cela permet de protéger les sources d’eau souterraine (nappe phréatique). Un sol en santé aura plus de facilité à stocker l’eau, ce qui réduit les besoins d’irrigation et protège mieux les territoires agricoles contre les sècheresses.

Les engrais et les pesticides sont utilisés en agriculture pour augmenter la productivité des cultures. Les engrais fournissent aux plantes des nutriments essentiels pour leur croissance. Sans ces nutriments, les plantes peuvent avoir des difficultés à se développer correctement, ce qui ferait en sorte de réduire la quantité de récoltes. Les pesticides aident à protéger les cultures contre les insectes nuisibles, les mauvaises herbes et les maladies.

Pour réduire ou éliminer ces risques, plusieurs solutions peuvent être mises en œuvre. 

• Réduire l’utilisation de pesticides et d’engrais en mettant en place des pratiques agricoles plus durables. 

• Utiliser des engrais organiques, comme le compost ou le fumier.

• Planter des plantes qu’on enfouit par la suite pour nourrir le sol. On appelle cela de l’engrais vert. 

• Contrôler les populations d’insectes grâce à différents moyens, comme la rotation des cultures, l’utilisation d’insectes bénéfiques (comme les coccinelles qui mangent les pucerons) ou des pièges à insectes. 

En adoptant ces pratiques, il est possible de protéger la santé humaine et l’environnement tout en maintenant une production agricole efficace. Par exemple, l’agriculture biologique n’utilise pas de produits chimiques synthétiques et s’appuie sur des méthodes naturelles pour nourrir les sols et contrôler les insectes. 

Pour avoir accès au reste du module, tu peux consulter les fiches suivantes.