Les notions abordées dans cette fiche dépassent celles qui sont vues au secondaire. Il s'agit ici d'un complément pour ceux qui sont curieux d'en savoir plus.
Après la prise de Constantinople par les Turcs en 1453, tous les pays européens se mettent à la recherche d’une nouvelle route maritime vers les Indes. En effet, l’accès via Constantinople n’est plus possible. Puisque les Indes sont constituées de terres riches en épices et en métaux précieux, tous les pays veulent poursuivre le commerce avec cette région du monde.
C’est pourquoi les pays les plus riches se lancent dans la conquête des mers inconnues : le premier d’entre eux à atteindre les Indes s’assure d’un commerce extrêmement rentable sur tout le continent. Favorisées par les nouvelles découvertes et les innovations en matière de navigation, plusieurs expéditions sont lancées. Non seulement ces expéditions ouvriront de nouvelles voies commerciales, mais en plus feront découvrir de nouvelles terres, de nouvelles richesses et de nouvelles cultures.
Plusieurs avancées technologiques permettent d’explorer les mers : meilleures méthodes de cartographie, bateaux plus résistants et efficaces, nouveaux outils de navigation.
Les méthodes de cartographie se sont grandement développées à la fin du Moyen Âge et au début de la Renaissance. Les cartes produites sont désormais beaucoup plus précises. Le monde tel qu’il était connu par les pays européens était représenté sur une carte précise et détaillée.
Les méthodes de cartographie permettent de mieux comprendre la géographie des continents et des océans. Ces méthodes vont évidemment s’avérer fort utiles lors des expéditions sur les continents américain et africain.
Les navires sont perfectionnés au début de la Renaissance. Le but n’est plus simplement de pouvoir suivre les côtes méditerranéennes, mais surtout de lancer des expéditions en haute mer. L’une de ces améliorations est l’invention du gouvernail d’étambot. Inventé par les Portugais au 15e siècle, ce gouvernail est en fait une immense pièce de bois fixée sous la coque du bateau. Il était possible de contrôler ce gouvernail à l’aide d’une roue sur le pont.
Le gouverrnail d'étambot
Avant cette invention, la seule manière de contrôler la direction du bateau consistait à tenir le gouvernail d’un côté ou de l’autre à partir du pont. Le gouvernail d’étambot rend ainsi les bateaux beaucoup plus faciles à manœuvrer, ce qui est important en haute mer.
À ce nouveau gouvernail vient s’ajouter un nouveau type de voilure sur les bateaux. La voile latine est une voile triangulaire qui permet aux bateaux de naviguer contre le vent. Bien que la voile latine ait été inventée au 6e siècle par les Arabes, elle n’a été réintroduite en Europe qu’au 15e siècle. Les bateaux avaient ainsi plus de puissance.
La Nina, l’un des navires de Christophe Colomb, était équipée de voiles latines
Outre ces améliorations de certaines parties du bateau, les embarcations du 15e siècle sont perfectionnées. Les nouveaux navires avaient une coque plus solide et plus stable. Les bateaux résistaient maintenant aux forces et aux courants de la haute mer.
Les premiers modèles utilisés par les navigateurs sont les bateaux de type caravelle. Ceux-ci mesuraient 20 mètres de long et 6 mètres de large. Faciles à manœuvrer, stables et pouvant remonter le vent, ces caravelles étaient aptes aux longs voyages en mer. De plus, la taille de la coque permettait d’emmagasiner suffisamment de réserves pour nourrir l’équipage pendant de longs mois. Ces bateaux sont plus gros que ceux du Moyen Âge.
Une caravelle, la Pinta
C’est d’ailleurs à bord d’une caravelle que Christophe Colomb a traversé l’océan Atlantique en 1492.
Dès le 15e siècle, plusieurs inventions fort utiles pour la navigation en haute mer firent leur apparition. Chacune de ces inventions permettait aux navigateurs de s’orienter en pleine mer et de déduire leur position malgré l’absence de points de repères terrestres.
La boussole a été perfectionnée. Son aiguille aimantée fait en sorte que les navigateurs peuvent toujours savoir où ils se situent par rapport au nord. Ils peuvent ainsi connaître la route qu’ils ont utilisée, ce qui facilite le retour en Europe. De plus, ils sont en mesure d’emprunter les mêmes routes plusieurs fois.
La lunette permet de voir plus loin. Elle était surtout utilisée pour observer les étoiles, ce qui facilitait l’orientation pendant la nuit. De plus, elle permettait le repérage des objets lointains : côtes, îles, etc.
La lunette
L’astrolabe était l’outil qui facilitait encore plus l’orientation en mer. En effet, en observant la position du bateau par rapport aux étoiles, les navigateurs étaient en mesure de déterminer l’emplacement exact d’un lieu géographique.
L'astrolabe
Les grandes découvertes ont eu des conséquences tant pour les Européens que pour les sociétés autochtones. Cependant, rapidement un déséquilibre se crée : les Européens ne retirent que des avantages de ces grandes découvertes alors que les autochtones en subissent toutes les conséquences négatives.
La découverte de ces nouveaux territoires élargit considérablement l’horizon intellectuel des Européens, la terre est plus grande qu’ils ne la concevaient. Les gens prennent alors conscience que des cultures et des mondes différents existent. La nature peut être immense : il y a en effet des espaces infinis en Amérique, des fleuves immenses et une végétation jusqu’alors inconnue. Cette nature inconnue est également très riche de nouveaux produits comme les produits agricoles (tomates, maïs, pommes de terre et cacao), le tabac, le sucre, le café et les métaux précieux.
En quittant les côtes européennes, les navigateurs et les équipages partaient à la recherche de nouvelles voies maritimes. Leur but portait surtout sur le commerce et l’exploitation des ressources naturelles. En accostant sur un nouveau continent, on fit rapidement le constat qu'il s'agissait de terres inexplorées et riches, non défrichées et non exploitées. Les valeurs commerciales et mercantiles se sont opposées aux valeurs des Autochtones nomades et aux valeurs des grandes civilisations sud-américaines.
Rapidement, les autochtones se sont avérés perdants : les colonisateurs ont rapidement utilisé les Autochtones comme main-d’œuvre gratuite. Les indigènes se trouvaient alors dans une position de soumission. Plusieurs colons acceptaient de protéger des groupes d’Autochtones à la condition que ceux-ci se christianisent et acceptent de travailler gratuitement. Les Autochtones se rendent vite compte que les colons ne travaillent que pour eux : ces derniers sont en fait à la conquête non seulement des territoires, mais aussi des peuples.
Non seulement les civilisations autochtones ont rapidement été exploitées par les colonisateurs, mais en plus plusieurs individus ont trouvé la mort en raison de ce choc entre les cultures. Plusieurs Autochtones ont été victimes des combats, d’autres ont succombé aux maladies contagieuses apportées par les Européens contre lesquelles ils n’étaient pas immunisés et d’autres ont connu une mort précoce causée par le travail forcé.
Dès 1520, un transport organisé d'esclave noirs en provenance de l'Afrique a été mis sur pied. Ces esclaves étaient transportés jusqu’en Amérique. Ce transport avait pour but de combler le manque de main-d’œuvre en Amérique. Rapidement, ce transport d’esclaves a été intégré au commerce mondial.