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<html><body><p>La fin du <span class="text-highlight--primary">18<sup>e</sup> siècle</span> marque une période de prospérité pour l'agriculture des deux Canadas. La population étant en augmentation au <a href="/fr/eleves/bv/histoire/l-evolution-de-la-population-1791-1840-h1546#royaume">Royaume-Uni</a> ainsi que dans les colonies, il y a plus de bouches à nourrir. <span class="text-highlight--secondary">Cette réalité fait augmenter rapidement la demande en produits agricoles.</span> La majeure partie des récoltes du Bas-Canada est destinée aux marchés locaux, mais une part de la production est exportée vers la métropole.</p>
<p>Au début du <span class="text-highlight--primary">19</span><sup class="text-highlight--primary">e</sup><span class="text-highlight--primary"> siècle</span>, cependant, l'agriculture au Bas-Canada rencontre de grandes difficultés qui mèneront à une <span class="text-highlight--secondary">crise agricole</span> dans les années <span class="text-highlight--primary">1830</span>.</p>
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Au Bas-Canada, les agriculteurs sont majoritairement des Canadiens qui habitent les seigneuries présentes sur les rives du fleuve Saint-Laurent. Les agriculteurs britanniques et loyalistes, quant à eux, s'installent davantage dans les Cantons de l'Est.
Le premier canton du Bas-Canada, Dunham, est fondé en 1796. Plusieurs autres cantons suivront par la suite. Or, les Cantons de l'Est étant situés à l'intérieur des terres, la construction de routes sera nécessaire au développement de cette région.
À la fin du blocus de Napoléon, les pays européens peuvent recommencer à commercer avec le Royaume-Uni, ce qui augmente la quantité de blé pouvant être achetée. Toutefois, la soudaine abondance de cette ressource fait en sorte que sa valeur diminue. En réaction à cette nouvelle concurrence, les agriculteurs britanniques doivent baisser le prix de vente de leurs produits agricoles, ce qui diminue leur revenu et les appauvrit.
Or, afin de protéger son économie de la concurrence étrangère, le Royaume-Uni met en place les Corn Laws (lois sur les céréales) en 1815, une mesure protectionniste.
Le protectionnisme est une politique économique mise en place par un État afin de protéger son économie de la concurrence étrangère.
Une taxe est alors ajoutée au prix du blé provenant d'un autre pays, mais pas sur le blé provenant des deux Canadas. De ce fait, le blé provenant des colonies est moins cher que celui venant d'autres pays européens. C'est ce qu'on appelle des tarifs préférentiels. Désirant payer leur blé le moins cher possible, les acheteurs britanniques font donc de plus en plus de transactions avec les Canadas.
Ces tarifs préférentiels sont très avantageux pour le Haut-Canada, dont la production de blé est bien supérieure en qualité et en quantité à celle du Bas-Canada. Le Haut-Canada s'enrichit donc grâce aux exportations de grains de blé et de farine dans la métropole.
Il y a des tarifs préférentiels lorsqu'on abaisse les droits de douane pour les produits importés des colonies.
Pour exporter des surplus de blé en Grande-Bretagne, beaucoup d'agriculteurs du Bas-Canada passent d'une agriculture de subsistance à une agriculture intensive, surtout dans la vallée du Saint-Laurent. Or, beaucoup de ces terres sont exploitées depuis l'époque de la Nouvelle-France et peu de techniques agricoles ont été mises en place pour assurer leur régénérescence. De ce fait, les terres sont épuisées et deviennent de moins en moins fertiles. Le climat humide et frais nuit également à la culture du blé. Finalement, étant donné l'augmentation de la population, les terres du Bas-Canada deviennent aussi, au début du 19e siècle, surpeuplées. Les terres, qu'on subdivise alors, sont trop petites pour assurer la subsistance des familles, ce qui forcera ces dernières à quitter les campagnes.
Pour toutes ces raisons, le Bas-Canada ne peut pas concurrencer le Haut-Canada dans ses exportations de blé vers la métropole.
L'agriculture du Bas-Canada connait des problèmes dès le début du 19e siècle, problèmes qui mènent à une crise agricole dans les années1830. Durant cette crise, les rendements en blé du Bas-Canada seront tellement bas que le Bas-Canada devra acheter du blé au Haut-Canada.
Les causes de cette situation sont multiples. Le sol de la vallée du Saint-Laurent est surexploité et appauvri par un manque de fumier et de techniques agricoles. Des années particulièrement froides et l'invasion de la mouche de Hesse, un insecte ravageur pour les récoltes, sont d'autres facteurs qui ont précipité le Bas-Canada vers une crise agricole.