Le début du 19e siècle est marqué par une guerre opposant, entre autres, la France et le Royaume-Uni. En 1806, Napoléon 1er, empereur de France, désire affaiblir le Royaume-Uni, tant sur les plans économique que militaire, en imposant un blocus continental. Le Royaume-Uni riposte en mettant en place un blocus maritime. Les navires en route vers l’Europe et en provenance de l’Europe sont dès lors interceptés.
Un blocus est le fait de couper un territoire (ville, pays, région) de ses contacts (commerce, ravitaillement, etc.) avec l’extérieur.
Dans ce cas-ci, le blocus continental de Napoléon empêche le Royaume-Uni de se rendre sur le continent européen. Le blocus maritime du Royaume-Uni empêche alors Napoléon et ses alliés de naviguer par l’océan Atlantique.
Source des données : Archives Larousse, s. d.
À cette époque, les États-Unis font beaucoup d’échanges commerciaux avec la France. La décision du Royaume-Uni de bloquer le passage de plusieurs navires se dirigeant vers l’Europe déplait donc fortement aux États-Unis.
Pour cette raison, entre autres, les États-Unis déclarent la guerre au Royaume-Uni en 1812. Ne disposant pas de forces maritimes, les Américains décident d’attaquer les colonies britanniques voisines, soit le Haut-Canada et le Bas-Canada.
Le territoire autochtone était déjà menacé par la conquête de l’Ouest des Américains, et ce, bien avant le début de la guerre de 1812. C’est en partie pour cette raison que Tecumseh, chef de la nation Shawnee, convainc plusieurs nations autochtones de s’allier entre elles pour se défendre contre les États-Unis lors d’un éventuel affrontement. Les Britanniques, qui redoutent également la venue des Américains sur leurs territoires, ont besoin d’aide pour se défendre. Ils veulent donc s’allier aux Autochtones pour combattre leur ennemi commun. Ce sont les agents des Indiens, engagés par le gouvernement britannique, qui agissent en tant qu’intermédiaires entre les Blancs et les Autochtones. Ils incitent ces derniers à seconder les Britanniques dans les guerres nord-américaines. Ainsi, durant la guerre de 1812, les agents des Indiens amènent les Autochtones de l’Ouest à se rallier aux Britanniques.
Plusieurs victoires britanniques de la guerre anglo-américaine sont attribuées au soutien de ces milliers d’Autochtones et Tecumseh est considéré comme un héros de guerre par les Britanniques. En 1813, Tecumseh meurt au combat. À la suite de son décès, certaines nations continuent de se battre aux côtés des Britanniques, mais d’autres quittent le territoire britannique ou font la paix avec les États-Unis.
Après la guerre de 1812, l’alliance avec les Autochtones est moins nécessaire pour les Britanniques. Le commerce des fourrures est en déclin et les Autochtones occupent des terres qui sont convoitées par les colons et les marchands de bois. Les autorités britanniques considèrent alors que l’assimilation des Autochtones est inévitable. À partir de ce moment, le rôle des agents des Indiens est plus axé sur l’exécution de différentes politiques qui visent à assimiler ces peuples que sur la création d’alliances.
Il est le chef des Chaouanons (Shawnees). Il réussit à allier différentes nations autochtones afin d’aider les Britanniques dans la guerre contre les États-Unis dans le but de protéger leurs terres convoitées par les États-Unis. Tecumseh décède lors de la bataille de Moraviantown.
Source : Portrait of Tecumtha (c. 1808) [Toile], Lossing, Benson, J., vers 1915, Toronto public library, (URL).
Les Canadiens français sont moins enclins à soutenir leur métropole dans ce conflit que les Canadiens anglais, généralement plus attachés au Royaume-Uni.
Le soutien de l’Église catholique au Royaume-Uni est un atout important pour la métropole. En effet, l’évêque, monseigneur Plessis, par l’entremise des curés, incite les Canadiens français à demeurer fidèles au Royaume-Uni. Mis à part l’Église catholique, l’élite canadienne, incluant le Parti canadien, se range elle aussi du côté de la métropole afin de défendre son territoire.
C’est, somme toute, un grand nombre de Canadiens français qui s’impliquent dans la guerre anglo-américaine. Bien que quelques centaines d’entre eux soient des volontaires qui forment une unité spéciale nommée les Voltigeurs, la majorité des Canadiens français enrôlés sont conscrits.
Les soldats sont dits conscrits lorsque le gouvernement les enrôle de façon obligatoire dans l’armée. C’est ce qu’on appelle la conscription.
Peu de batailles se déroulent au Bas-Canada. Par contre, en 1813, lorsque les Américains tentent d’envahir leur territoire, une bataille éclate (la bataille de Châteauguay). Même s’ils sont dix fois moins nombreux que les troupes américaines, les Canadiens réussissent à repousser ces dernières, dont l’objectif était de prendre Montréal.
Source : Bataille de Châteauguay, 1813 [Lithographie], Julien, H., avant 1884, Bibliothèque et Archives Canada, (URL).
Le blocus de Napoléon prend fin en avril 1814 avec la fin des guerres napoléoniennes. Les Britanniques et leurs alliés peuvent désormais envoyer des renforts pour combattre l’ennemi américain en Amérique du Nord. Ils réussissent à prendre Washington et à incendier la Maison-Blanche quelques mois plus tard.
En général, ce conflit est plutôt équilibré et ne penche pas d’un côté ou de l’autre. Ainsi, le Royaume-Uni et les États-Unis décident de négocier pour y mettre fin. La paix est donc signée en décembre 1814. Tous les territoires conquis sont remis à ceux qui les possédaient avant la guerre. Les États-Unis et le Royaume-Uni ne ressortent ni perdants ni gagnants de ce conflit.
Au final, ce sont les peuples autochtones qui sont les perdants de cette guerre, et ce, malgré l’important soutien apporté aux Britanniques. En effet, lors des négociations de paix avec les États-Unis, les Britanniques abandonnent le projet de créer un territoire réservé aux Autochtones puisque les représentants des États-Unis s’y opposent fortement. Les peuples autochtones risquent de perdre leur territoire puisque les Américains veulent conquérir l’ouest des États-Unis.
Malgré la paix signée en décembre 1814, certains combats durent jusqu’en février 1815. La nouvelle de la signature du traité de paix, qui s’est faite en Europe, a pris un certain temps à se rendre aux troupes qui combattent sur le territoire américain.
Archives Larousse. (s. d.). L’Europe napoléonienne [Carte géographique]. Larousse. https://www.larousse.fr/encyclopedie/images/LEurope_napol%C3%A9onienne/1011228
Julien, H. (Avant 1884). Bataille de Châteauguay, 1813 [Lithographie]. Bibliothèque et Archives Canada. https://www.bac-lac.gc.ca/fra/recherchecollection/Pages/notice.aspx?app=fonandcol&IdNumber=2895961&new=-8585745521535060765
Lossing, Benson, J. (vers 1915). Portrait of Tecumtha (c. 1808) [Toile]. Toronto public library. https://www.torontopubliclibrary.ca/detail.jsp?Entt=RDMDC-JRR3358&R=DC-JRR3358