La guerre de la Conquête (1754-1760), qui oppose la Nouvelle-France aux Britanniques, s'inscrit dans le contexte plus large de la guerre de Sept Ans (1756-1763). Comme son nom l'indique, cette guerre se solde par la conquête de la Nouvelle-France par les Britanniques.

La ville de Québec est fortement dévastée par la guerre de la Conquête. Représentation de l'église Notre-Dame-des-Victoires, détruite en 1759.
Au commencement de la guerre de la Conquête, le rapport de force entre la Nouvelle-France et les Treize colonies est très inégal. La Nouvelle-France possède un immense territoire peu peuplé, ce qui le rend difficile à défendre. Qui plus est, la France, affaiblie par les conflits antérieurs, concentre ses efforts militaires en Europe et non en Nouvelle-France. Il en sera bien autrement pour la Grande-Bretagne qui, elle, investira massivement dans ses forces militaires en sol nord-américain pour prendre possession de la Nouvelle-France et de ses ressources.
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Nouvelle-France
(Canada, Acadie, Louisiane) |
Treize colonies
(New Hampshire, Massachusetts, Rhode Island, Connecticut, New Jersey, New York, Pennsylvanie, Delaware, Maryland, Virginie, Caroline du Nord, Caroline du Sud, Géorgie) |
Territoire |
![]() Source des données : RÉCIT national, domaine de l'univers social, s.d. |
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Population | Environ 82 000 | Environ 1 600 000 |
Structure politique | Un système politique uni : prise de décision rapide | 13 systèmes politiques : prise de décision plus lente |
Effectifs militaires | Environ 21 000 hommes :
38 navires de guerre |
Environ 90 000 hommes :
116 navires de guerre |
La vallée de l'Ohio est le théâtre des affrontements qui amorcent le début de la guerre de la Conquête. Ce territoire, très important pour le contrôle du commerce des fourrures, est revendiqué autant par la France que la Grande-Bretagne. En 1754, les Britanniques tentent de prendre le contrôle de la vallée de l'Ohio, tentative à laquelle les Français s'opposent. Durant ces premiers combats, les Français, bien qu'en désavantage numérique, remportent plusieurs victoires, entre autres grâce à l'appui autochtone. En effet, les Français, aidés par plusieurs alliés autochtones, utilisent leurs stratégies militaires.

Une bataille de la guerre de la Conquête impliquant des Autochtones
L'enrôlement de la majorité des hommes valides et des adolescents canadiens dans la milice joue un rôle majeur dans les combats remportés par les Français. En effet, du côté des forces françaises présentes lors de la guerre de la Conquête, les miliciens sont deux fois plus nombreux que les soldats réguliers.
Les Autochtones utilisent la stratégie de la « petite guerre », qui consiste en de brèves attaques-surprises. Ces attaques nécessitent peu d'effectifs, car elles sont menées par de petits groupes.
Depuis le traité d'Utrecht en 1713, la Grande-Bretagne possède une partie de l'Acadie, soit la Nouvelle-Écosse. Or, les immigrants britanniques qui s'installent en Nouvelle-Écosse demeurent fortement minoritaires par rapport aux Acadiens, colons d'origine française, qui occupaient déjà le territoire avant leur arrivée.
En 1755, les autorités britanniques, qui craignent que les Acadiens prennent part à la guerre aux côtés des Français, décident de les déporter vers d'autres colonies britanniques et la Grande-Bretagne. Qui plus est, les riches terres occupées par les Acadiens pourront alors être offertes aux immigrants britanniques. Bien que plusieurs d'entre eux réussissent à fuir vers la Nouvelle-France, environ 10 000 Acadiens sur 13 000 seront déportés.

Lecture de l'ordre de déportation
En 1758, le vent tourne pour les Français qui accumulaient, jusque-là, plusieurs victoires. Les Britanniques, mieux soutenus par leur métropole que les Français, déploient leurs attaques sur trois fronts (vallée de l'Ohio et les Grands Lacs, vallée du lac Champlain, golfe du Saint-Laurent) et remportent des batailles.
L'une de ces importantes victoires est la prise de possession de la forteresse de Louisbourg, en Acadie. Poste stratégique, la prise de Louisbourg assure aux Britanniques le contrôle de l'accès au fleuve Saint-Laurent. Ces derniers pourront ainsi empêcher le ravitaillement venant de la France pour Québec et Montréal.

Représentation du débarquement anglais à l'attaque de Louisbourg
En 1759, les Britanniques remontent progressivement le fleuve Saint-Laurent en poursuivant l'objectif de conquérir Québec et Montréal, centres politique et économique de la Nouvelle-France. Au printemps, sous le commandement du général britannique James Wolfe, les troupes britanniques bombardent la ville de Québec pendant plus de deux mois. Wolfe tente également une attaque près de la ligne de défense française, non loin de la chute Montmorency, mais ce sera un échec.
Dans la nuit du 12 au 13 septembre 1759, Wolfe et ses troupes débarquent à l'anse au Foulon pour y escalader les falaises jusqu'aux plaines d'Abraham. En matinée, le lieutenant-général français, Louis-Joseph de Montcalm, décide d'affronter les troupes britanniques sur les plaines d'Abraham sans attendre les renforts.

Prise de Québec, 13 septembre 1759
La bataille, remportée par les Britanniques, se termine rapidement. La ville de Québec capitule quatre jours plus tard.
Au printemps 1760, les Français tentent de reprendre Québec des mains des Britanniques. Les troupes du chevalier de Lévis, à moitié composées de miliciens, marchent vers Québec et affrontent les Britanniques à Sainte-Foy. Les Français en sortent vainqueurs, mais ne peuvent pas prendre possession de Québec, là où les Britanniques se sont repliés. D'un côté comme de l'autre, un ravitaillement de la métropole est nécessaire afin de mettre fin à l'affrontement. Ce ravitaillement, qui arrive finalement de Grande-Bretagne le 9 mai 1760, pousse les troupes françaises à se replier.

Bataille de Sainte-Foy
En septembre 1760, Montréal capitule sans prendre les armes afin d'éviter de faire plus de victimes. Cet évènement marque donc la fin de la guerre de la Conquête.