Au début des années 60, les femmes représentent le tiers de la population active. Plusieurs femmes occupent des emplois dits féminins : secrétaire, bibliothécaire, enseignante, serveuse, infirmière, etc. Dans la majorité des cas, leur salaire est plus bas que celui des hommes pour le même travail.
Même si les femmes ont obtenu le droit de vote en 1940, leur rôle en politique demeure très limité avant la Révolution tranquille. Selon les mentalités de l'époque, même si les femmes peuvent voter, le clergé considère qu'elles ne devraient pas avoir de pouvoir décisionnel et qu'elles doivent, au contraire, obéir à leur mari. Maurice Duplessis, étant près de l'Église, appuie ce principe et ne propose que des candidats masculins pour représenter son parti aux élections.
C'est au coeur des changements sociaux liés à la Révolution tranquille qu'une première femme est élue députée en 1961 : Marie-Claire Kirkland-Casgrain. En 1964, elle occupe le poste de ministre des Transports et des Communications. Elle devient ainsi la première femme ministre au Québec. La même année, la Loi 16 est votée. Cette loi annule un précédent énoncé de loi surnommé « l'incapacité de la femme mariée » encouragé sous Duplessis. Selon cet énoncé, la femme mariée ne peut pas signer de contrat, être propriétaire ou exécuter un testament sans avoir l'accord et la signature de son mari. Avec la Loi 16, la femme mariée profite de ces nouveaux droits.
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<html><body><p>Au Québec, la fédération des Femmes du Québec, présidée par <a href="/fr/eleves/bv/histoire/therese-casgrain-1896-1981-d1007">Thérèse Casgrain</a>, est fondée en <span class="text-highlight--primary">1965</span>. Les membres exigent la tenue d'une<span class="text-highlight--secondary"> commission d'enquête pour étudier le statut de la femme</span>. Amorcée en <span class="text-highlight--primary">1967</span>, la Commission royale d'enquête sur la situation de la femme mène au dépôt du <span class="text-highlight--secondary">rapport Bird</span>, dans lequel on trouve plusieurs données sur cet enjeu.</p>
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Le rapport Bird contient des recommandations pour améliorer la situation des femmes : établir l'équité salariale, créer un réseau de garderies, offrir des congés de maternité, permettre aux femmes d'accéder aux postes de direction, etc. Graduellement, les femmes sont de plus en plus nombreuses à avoir accès aux études supérieures. Cela leur permet de pratiquer des emplois moins traditionnels.
Avant 1964, l'éducation des femmes est grandement limitée. Dans la majorité des cas, celle-ci se résume à des notions de base en français et en mathématiques. Au-delà de ces deux matières, la formation des jeunes filles se concentre plutôt autour de l'économie familiale (cuisine, couture, entretien de la maison, etc.) et de la religion. Les études supérieures (collèges et universités) ne leur sont que très rarement accessibles. Ainsi,les femmes sont souvent contraintes de choisir parmi des emplois traditionnellement féminins (secrétaire, infirmière, enseignante).
En 1964, grâce à la réforme du système d'éducation, les femmes ont un plus grand accès aux études supérieures. Même si plusieurs femmes accèdent à des emplois moins traditionnels après leurs études, bon nombre d'entre elles quittent leur travail après le mariage. Cela s'explique, entre autres, par les pressions de la société. Selon la mentalité de l'époque, c'est le rôle de l'homme de pourvoir aux besoins économiques de la famille. La femme, elle, doit s'occuper du foyer et des enfants, ce qui l'empêche d'exercer un emploi à l'extérieur. Selon cette mentalité, les femmes mariées et les mères qui travaillent sont mal vues au sein de la société. Ainsi, malgré la possibilité d'exercer des études supérieures et d'occuper des emplois moins traditionnels, plusieurs femmes vont abandonner leur emploi après le mariage pour s'occuper de leur famille.
Même si l'avortement est toujours illégal, les années 1960 sont marquées par l'émergence des moyens de contraception. Les femmes désirent de plus en plus avoir un contrôle sur leur propre corps. Grâce à la pilule anticonceptionnelle (ou contraceptive), disponible au Canada dès 1961, les femmes peuvent contrôler les naissances. Il est toutefois important de noter que l'usage du médicament en tant que contraceptif est illégal. Celui-ci doit être utilisé uniquement pour réguler le cycle menstruel des femmes.
Néanmoins, en 1965, 719 500 femmes utilisent la pilule anticonceptionnelle au Canada. Bien que la pilule soit interdite par le clergé au Québec, le taux de natalité diminue. L'avortement demeure un acte criminel jusqu'en 1969. Cette année-là, Pierre Elliott Trudeau légalise l'avortement sous certaines conditions. Ces mesures ont un impact important sur le nombre de naissances. En effet, on assiste à un mouvement de dénatalité (ou baisse de la natalité).