Les premières années du 20e siècle sont très difficiles pour les travailleurs canadiens. Effectivement, l'industrialisation et la croissance rapide de l'économie ont soumis les ouvriers à de dures conditions de travail et de vie afin de respecter le rythme de production des entreprises.
Pour se protéger et pour forcer le changement, il est nécessaire que les travailleurs se regroupent afin de parler d'une même voix. Le Canada connait alors un important mouvement syndical au début du 20esiècle, un mouvement déterminant pour les droits des travailleurs.
Le mouvement syndical est également présent dans d'autres pays qui sont eux aussi en pleine industrialisation. Aux États-Unis, les syndicats prennent beaucoup d'importance alors qu'ils regroupent de plus en plus de travailleurs. Ces syndicats approchent les ouvriers canadiens pour les recruter dans leurs organisations. Un nombre grandissant d'ouvriers canadiens se joignent aux Chevaliers du travail et à la Fédération américaine du travail, deux syndicats américains bien organisés et comptant déjà beaucoup de membres.
Voyant d’un mauvais œil que des travailleurs québécois se joignent à des syndicats laïcs américains, le clergé craint de perdre de son influence sur la population du Québec. L’Église décide alors de prêter main-forte aux travailleurs de la province.
Ainsi, le clergé crée la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC) en 1921, une organisation regroupant plusieurs syndicats catholiques du Québec et du Canada. Malgré cela, ils ont de la difficulté à recruter des travailleurs. En effet, la CTCC est plus proche des patrons et des propriétaires que des travailleurs.
Lors des années suivant la fin de Première Guerre mondiale, des manifestations et des grèves se déclenchent partout à travers le pays afin de mettre de la pression sur les gouvernements et sur le patronat. N'appuyant pas les manifestations ouvrières, les autorités gouvernementales n'hésitent pas à faire intervenir la police et l'armée pour réprimer les grévistes.
Peu de lois existent pour protéger les ouvriers au début du 20e siècle. Face à cette réalité, le mouvement syndical se fait de plus en plus insistant et les ouvriers revendiquent de meilleurs salaires, une réduction du nombre d’heures travaillées et plus de sécurité sur leur lieu de travail.
À l'inverse, la bourgeoisie d’affaires, qui est très influente, fait pression sur le gouvernement pour conserver les lois qui sont déjà en leur faveur. Les bourgeois d'affaires sont en grande partie des patrons d'usines. Ce faisant, des lois visant l'amélioration des conditions des ouvriers réduirait leurs profits.
Malgré la pression exercée par la bourgeoisie d'affaires, le gouvernement du Québec commence à voter des lois pour améliorer les conditions de travail des ouvriers. En 1924, l'État québécois reconnait officiellement les syndicats.
Lois adoptées par le gouvernement du Québec au début du 20e siècle |
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Date |
Loi | Changement |
1901 | La Loi des différends ouvriers | Elle propose des services de conciliation entre les syndicats et le patron. |
1907 | La Loi des établissements industriels | Elle porte l'âge minimum pour travailler dans les usines à 14 ans. |
1909 | La Loi des accidents du travail | Elle offre une indemnisation aux ouvriers blessés au travail. |
1910 | La Loi relative à l'établissement de bureaux de placement pour les ouvriers | Elle met des bureaux de placement à la disposition des ouvriers pour les appuyer dans leur recherche d'emploi. |