Les notions abordées dans cette fiche dépassent celles qui sont vues au secondaire. Il s'agit ici d'un complément pour ceux qui sont curieux d'en savoir plus.
Les Portugais et les Espagnols sont les premiers à se lancer dans les grandes expéditions. Rapidement toutefois, les royaumes français et britanniques vont suivre. Ces expéditions vont mener à la découverte de nouvelles régions du continent africain, du continent américain, de l’océan Pacifique et de plusieurs voies de passage. Toutes ces expéditions ont éventuellement mené à la colonisation et à l’exploitation des nouveaux territoires.
Parmi les grands explorateurs, on trouve Bartolomeu Dias, Christophe Colomb, Vasco de Gama, Jean Cabot, Fernand de Magellan et Jacques Cartier.
Arrivée de Christophe Colomb en Amérique en octobre 1492
Cet explorateur est surtout connu pour avoir franchi la pointe sud de l'Afrique en 1487 (ce qu'on appelle aujourd'hui le Cap de Bonne-Espérance).
Bartolomeu Dias est un précurseur aux expéditions de Vasco de Gama. En 1487, il part en expédition vers le Congo. Pris avec des vents défavorables, il met le cap vers le sud. Après une grosse tempête, il réussit à franchir la pointe sud de l’Afrique. Le cap qu’il vient de franchir porte maintenant le nom de Cap de Bonne-Espérance. Il ne s’aventure pas beaucoup plus à l’est de ce point. Son équipage le pousse à rebrousser chemin.
Voyage de Bartolomeu Dias en 1487
Il revient donc au Portugal en décembre 1488. Il n’a pas atteint les Indes, mais il annonce avoir trouvé le chemin. Christophe Colomb aurait même assisté à ce retour et il aurait compris que son projet de trouver la route par l’ouest serait dorénavant plus difficile à faire accepter à des commanditaires.
Il est célèbre pour avoir atteint l'Amérique en 1492, ce qui marque le début de l'exploration de ce continent. Il réussit cet exploit grâce au financement espagnol qui lui a permis de faire plusieurs voyages.
En se fiant aux cartes de l’époque, Christophe Colomb (1451-1506) est convaincu qu’il est tout à fait possible d’atteindre les Indes par l’ouest en traversant un seul océan. Il croit aussi, selon ses connaissances et ses observations en astronomie et en cartographie, que la terre est réellement ronde. Il met donc en place son projet de traverser l’océan. Selon lui, cet océan à traverser n’est pas si large. Il réussit finalement à trouver des commanditaires pour financer son voyage.
Le projet est d'abord refusé par les Portugais qui se concentrent désormais sur la route du Cap de Bonne-Espérance. Les Espagnols l’acceptent toutefois s’il ajoute un aspect religieux à son voyage. Colomb accepte pour satisfaire la royauté catholique.
Christophe Colomb
Le 3 aout 1492, 3 navires, des caravelles, mettent le cap vers l’ouest. Au cours de la traversée, l’équipage perd patience : l’océan est beaucoup plus long que prévu. Colomb et son équipage accostent finalement sur un rivage des Bahamas. Convaincu qu’il a atteint les Indes, Colomb entre en contact avec les indigènes. Ne trouvant pas de richesses, il poursuit sa route et atteint successivement Cuba et Haïti, endroit où il établit une garnison. Après y être resté quelque temps, il retourne vers l’Espagne où il reçoit un accueil triomphal malgré l’absence de richesses.
Colomb entreprend un second voyage en 1493. Il part cette fois avec 17 navires. Ce nouveau voyage se déroule toutefois moins bien que prévu : sa garnison est ravagée par la maladie et les relations avec les indigènes se détériorent. Colomb découvre aussi le cannibalisme des indigènes. Pour cette raison, il les force à l'esclavage et entreprend leur évangélisation. Il retourne encore une fois à Séville sans richesse en 1496.
Christophe Colomb repart en 1498. À son arrivée, il ne conçoit toujours pas qu’il y ait un autre continent entre l’Europe et l’Asie, il pense alors avoir découvert une nouvelle région des Indes. Encore une fois, son voyage ne se déroule pas à merveille : ses garnisons se battent et Colomb instaure un système de répartition des indigènes. Il organise même un trafic d’esclaves vers l’Espagne. Le taux de mortalité des autochtones va grimper en raison des maladies, du travail forcé, du manque de nourriture, des suicides, de cette nouvelle vie loin de la tribu et de la famille. Un enquêteur renvoie d’ailleurs Colomb en Espagne pour qu’il justifie l’absence de richesses et le traitement qu’il inflige aux autochtones.
Trajet des 4 voyages de Christophe Colomb
Christophe Colomb entreprend un dernier voyage au cours duquel il explore les côtes du Honduras. Il n’y a toujours pas d’or et il est toujours convaincu qu'il ne s'agit pas d'un nouveau continent.
Ce courageux aventurier est connu pour avoir trouvé une route vers l'Inde en contournant l'Afrique. Il réussit cet exploit en 1497 malgré les nombreuses embuches qu'il rencontre lors de ses voyages.
Vasco de Gama (1469-1524) est le navigateur qui doit reprendre la mission de Bartolomeu Dias. Les expéditions sont difficiles : longues périodes en mer, géographie inconnue, scorbut, mutineries. C’est pourquoi on confie la mission à un militaire qui saura unir les troupes et éviter les retours trop prompts.
Vasco de Gama
La mission qu’il reçoit consiste à créer des alliances avec les souverains des Indes dans le but de commercer à moindres couts. Les préparatifs sont organisés par Dias. C’est ainsi que 4 vaisseaux quittent le 8 juillet 1497. Environ 170 hommes composent l’équipage, dont des condamnés à mort (qui pourraient être utiles en cas de missions périlleuses) et des traducteurs.
Vasco de Gama suit les indications de Dias et s’éloigne des côtes. Par contre, plusieurs membres de l'équipage souffrent du manque de vitamines et du surplus d’eau salée. Les navires se rapprochent donc des côtes pour se ravitailler. La flotte dépasse finalement le Cap de Bonne-Espérance. Toutefois, plusieurs péripéties ponctuent le voyage : scorbut, tempête, manque d’eau, perte d’un navire, conflits. Ils atteignent quand même les côtes indiennes en mai 1498. Comme Vasco de Gama est un homme de l’armée, il n’a pas emporté suffisamment de richesses pour créer les liens commerciaux désirés, il ne peut donc pas repartir les cales pleines d’épices et autres richesses.
À son retour au Portugal avec 44 hommes, le roi est tout de même satisfait puisqu’un premier contact a été établi. Ce dernier met en place une nouvelle expédition qui sera fructueuse : l'équipage revient avec une importante quantité d’épices. Vasco de Gama retourne aux Indes pour faire la guerre aux musulmans et démontrer la véritable force du Portugal. Malheureusement, il meurt en Inde. Ses voyages permettent toutefois à son pays de bâtir un empire en Inde.
La route empruntée par Vasco De Gama
Giovanni Caboto est plus connu sous le nom de Jean Cabot ou de John Cabot. D’origine italienne, il a travaillé comme commerçant. Ce travail l’a amené à effectuer plusieurs voyages au Moyen-Orient. Cabot veut atteindre par lui-même les richesses de l’Inde en passant par l’ouest. Il demande donc l’aide du roi d’Angleterre pour entreprendre un voyage dans le but de trouver une route vers l’Asie, mais également pour trouver de nouvelles terres.
Giovanni Caboto
Il entreprend son premier voyage en 1496. Celui-ci s’avère un échec, l’expédition prend fin en raison du mauvais temps et du manque d’eau et de nourriture.
Il entreprend son deuxième voyage en 1497. Celui-ci est beaucoup plus fructueux. En suivant une route plus nordique, il atteint un rivage. C’est peut-être le Labrador, Terre-Neuve, l’Île du Cap-Breton ou l’Île-du-Prince-Édouard. Cabot remarque immédiatement la présence de bancs de morues. Croyant avoir atteint l’Asie, il annonce au roi, à son retour en Angleterre, qu’il a atteint le continent asiatique et qu’il y a abondance de morue.
Cabot repart pour un troisième voyage en 1498 pour poursuivre ses explorations. Malheureusement, aucun récit n’est fait de ce voyage. Certaines hypothèses affirment que Cabot et son navire auraient échoué au cours de ce voyage. Il n’y a toutefois pas de documents validant cette hypothèse. Ce voyage est la dernière trace connue de Cabot dans l’histoire.
Cartographie des voyages de Jean Cabot
C’est l’exploration de Cabot en 1497 qui aurait piqué l’intérêt de l’Angleterre pour l’Amérique et ses différentes possibilités.
Cet explorateur portugais est le premier à réussir un exploit hors du commun : le tour du monde en bateau. Il réussit ce tour de force en 1522. C'est l'Espagne qui accepte de financer ses voyages.
Ferdinand de Magellan (1480-1521) est un marin portugais qui a longtemps travaillé en Inde. À son retour au Portugal, il entend parler des diverses expéditions qui ont eu lieu vers l’ouest. Il désire entreprendre un voyage semblable. Après avoir essuyé un refus de la part du roi du Portugal, il convainc le roi d’Espagne de le laisser entreprendre un immense voyage.
Ferdinand de Magellan
Le 15 aout 1519, Magellan et son équipage partent de l’Espagne. Après la traversée de l’Atlantique, la flotte reste 13 jours au Brésil. Magellan décide ensuite de passer l’hiver en Patagonie. Son but est de passer par le sud pour trouver un passage. Il réussit à trouver un passage en franchissant le détroit qui porte aujourd’hui son nom. Il y perd toutefois deux de ses navires : l’un qui s’échoue et l’autre qui retourne en Espagne. Magellan poursuit sa route en mettant d’abord le cap vers le nord et ensuite vers l’ouest.
C’est en naviguant sur l’océan calme et plat que Magellan lui donne son nom : océan Pacifique. En poursuivant sa route, il arrive aux Philippines, endroit où il meurt en tentant de protéger ses soldats. Deux navires poursuivent leur route vers les épices. L’un d’eux met cependant le cap vers l’est. Les deux navires connaissent plusieurs troubles avec les Portugais. L’un des navires revient pourtant à Séville en septembre 1522 : le premier tour du monde vient d’être accompli.
Le tour du monde de Magellan
De tous les hommes faisant partie de l'équipage de départ, seulement le huitième d’entre eux est de retour à Séville. Les autres ont souffert de la faim, des maladies, ont été faits prisonniers ou sont morts au combat. La vente des épices que le navire a rapportées est suffisante pour couvrir tous les frais de l’expédition. L’expédition permet de découvrir le détroit de Magellan, les iles Mariannes et les Philippines et permet à l’Espagne de bâtir un empire contrôlant l’océan Pacifique.
Ce navigateur est engagé par le roi de France en 1534 pour découvrir une route vers les Indes. Par contre, il accoste, entre autres, à Gaspé et il a de nombreux contacts avec les Autochtones.
Issu d’une famille de marins, Jacques Cartier (1491-1557) est engagé par le roi de France pour découvrir le passage de la route des Indes en suivant le nord-ouest.
Jacques Cartier
Son premier voyage s’amorce en 1534 alors que la pêche à la morue est déjà pratiquée dans le secteur du Labrador. Il traverse l’océan en à peine 20 jours. Il longe les côtes de Terre-Neuve, du Labrador, des Îles-de-la-Madeleine et de l’Île-du-Prince-Édouard. Comme il cherche un passage vers l’ouest, il explore plusieurs baies : Baie des Chaleurs, Baie de Gaspé, etc. Il y fait un court séjour et établit des premiers contacts avec les Autochtones. Il retourne en France en septembre 1534.
Il repart pour un deuxième voyage dès mai 1535. Il reprend alors ses explorations sur la Côte-Nord, il donne d’ailleurs le nom de Saint-Laurent à une baie, nom qui restera pour le golfe et le fleuve. Des Autochtones lui donnent des informations sur ce fleuve : un immense cours d’eau qui se resserre, où l’eau devient douce et dont personne n’a jamais vu la source. Cartier est alors convaincu qu’il détient le fameux passage qu’il recherche.
Il amorce alors sa remontée du fleuve, dépasse le Saguenay et aboutit finalement à Hochelaga (Montréal), avant de retourner en France. Le deuxième voyage donne lieu à un bilan positif : on a trouvé la voie menant au continent, un bon contact est créé avec les Autochtones et on sait peut-être où trouver de l’or.
Une nouvelle expédition s'amorce dans laquelle Jacques Cartier devient le subalterne de Jean-François de La Rocque de Roberval. Cartier quitte pourtant la France bien avant son supérieur. Dès son arrivée dans les nouvelles contrées, la situation s’annonce plus difficile : les relations se compliquent avec les Autochtones et plusieurs maladies font des victimes chez les colons. Cartier quitte avant l’arrivée de Roberval. Il retourne en France, convaincu que ses cales sont pleines de diamants et d’or. Arrivé en France, il constate que ce sont des matériaux qui leur ressemblent, mais qui ne valent rien.
Premier voyage de Jacques Cartier
Deuxième voyage de Jacques Cartier
On retient aussi de Cartier ses récits de voyage qui permettent de connaitre ses premières impressions sur les paysages et les Autochtones.