<!DOCTYPE html PUBLIC "-//W3C//DTD HTML 4.0 Transitional//EN" "http://www.w3.org/TR/REC-html40/loose.dtd">
<html><body><p>Lors de la <a href="/fr/eleves/bv/histoire/la-premiere-phase-industrielle-1850-1896-h1177">première phase d’industrialisation</a>, plusieurs industries se développent près des villes. Ces industries ont besoin d’un grand nombre d’employés, qui n’ont pas nécessairement besoin d’être très qualifiés. Au même moment, <span class="text-highlight--secondary">les bonnes terres agricoles se font de plus en plus rares et plusieurs Canadiens français vivant à la campagne se retrouvent sans emploi.</span></p>
<p><span class="text-highlight--secondary">Une certaine partie de la population quitte la campagne pour les villes afin d’avoir une meilleure source de revenus.</span> Le nombre d’habitants à la ville augmente considérablement, ce qui crée le phénomène d’<a href="/fr/eleves/bv/histoire/l-urbanisation-et-les-conditions-ouvrieres-1850-h1178#l-urbanisation">urbanisation</a>. En effet, plusieurs villes se développent au cours de la seconde moitié du<span class="text-highlight--primary"> 19<sup>e</sup> siècle</span>.<span class="text-highlight--secondary"> Bien que le nombre d’habitants en ville augmente, la majorité de la population vit toujours à la campagne</span>.</p>
</body></html>
Plusieurs villes américaines près de la frontière canadienne se développent très rapidement au cours des années 1840. Les usines et les emplois s’y multiplient et les salaires y sont plus avantageux que ceux offerts au Québec. Ce faisant, beaucoup de Canadiens français se dirigent vers les États-Unis pour y trouver de l’emploi et une meilleure vie. De 1850 à 1900, environ 400 000 personnes émigrent vers la Nouvelle-Angleterre. Cette migration est si importante qu’elle est surnommée « la grande hémorragie ».
Ces émigrants sont si nombreux qu’ils se regroupent dans les quartiers surnommés « Petits Canadas ». Des religieux sont même envoyés par l’Église catholique afin d’ouvrir des paroisses pour les Canadiens français installés aux États-Unis.
Devant cette émigration massive, le gouvernement du Québec et l’Église craignent que la population française et catholique devienne minoritaire dans un Canada majoritairement anglophone. Ils décident donc de travailler ensemble pour éviter cela et ainsi retenir les francophones sur le territoire.
L’Église catholique souhaite aussi protéger les valeurs traditionnelles et croit que la population devrait demeurer à la campagne. C’est un mouvement de pensée qui se nomme l’agriculturisme.
L’agriculturisme est une idéologie faisant la promotion de la vie rurale, d’un mode de vie traditionnel. Elle se caractérise par la valorisation des valeurs traditionnelles (la famille, la langue française, la religion catholique) et une opposition au monde industriel.
La solution trouvée est d’encourager la colonisation agricole de nouvelles régions comme le Saguenay et le Lac-Saint-Jean, les Laurentides, le Témiscamingue et l’Outaouais. En conséquence, en 1888, on crée le ministère de l’Agriculture et de la Colonisation. Ce ministère fait appel au curé Antoine Labelle, qui s’investit dans le développement des nouvelles régions de colonisation. Il œuvre surtout dans la région des Laurentides, surnommée « Les pays d’en haut ».
En ouvrant ces nouvelles terres et en les offrant à la population, le gouvernement et le clergé espèrent également diminuer le taux de chômage. Pour s’y rendre, le gouvernement fait construire des routes et des chemins de fer.
Le climat difficile de ces régions et les sols peu fertiles limitent grandement la culture des terres. Puisqu’ils sont loin des grandes villes, les agriculteurs n’ont pas la possibilité de vendre leurs surplus. À la fin des années 1800, c’est à peine 50 000 personnes qui se sont installées sur ces terres, alors que plus de 400 000 Canadiens français ont quitté le pays pour les États-Unis dans la même période. Ce plan de colonisation n’atteint donc pas les objectifs souhaités.
De plus, les nations autochtones sont affectées par cette vague de colonisation. La création des villages et des terres agricoles se fait très souvent sur des territoires autochtones. Ils doivent alors se déplacer et trouver de nouveaux secteurs de chasse ou s’installer dans des réserves.
Le nombre d’immigrants provenant d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande s’intensifie au cours des années 1840 jusqu’à la fin des années 1870. La majorité provient d’Irlande, puisque celle-ci est touchée par une grande famine causée par un parasite qui détruit les récoltes. C’est donc la famine et la pauvreté qui poussent plusieurs familles irlandaises à traverser l’océan vers l’Amérique.
Les migrants sont nombreux sur les bateaux et les conditions de vie y sont insalubres. Des maladies se développent à bord telles que le typhus, ce qui cause la mort d’un grand nombre de personnes
Les immigrants en provenance du Royaume-Uni s’installent aux États-Unis, mais aussi au Canada. Avant d’arriver au port de Québec et de s’installer au Bas-Canada, les immigrants malades ou présentant des symptômes du typhus ou du choléra sont envoyés à la Grosse-Île. Ils sont alors mis en quarantaine afin d’éviter la propagation des maladies dans la colonie.
La majorité des immigrants s’installent dans le Haut-Canada puisqu’ils parlent anglais et qu’ils sont protestants. Environ 50 000 d’entre eux s’installent à Québec et à Montréal ainsi que dans les Cantons-de-l’Est.
Ceux qui s’installent au Bas-Canada sont surtout des Irlandais qui sont catholiques, tout comme les Canadiens français. Ces Irlandais sont très pauvres et ils n’ont pas de formation. Ceux qui s’installent en ville se trouvent principalement du travail dans les usines. Sinon, ils travaillent dans l’industrie forestière et occupent des emplois sur les chantiers de construction maritimes et pour la mise en place de canaux de navigation.
Au total, il y a environ 1 à 1,5 million d’immigrants qui s’installent dans le Dominion du Canada au cours de la deuxième partie du 19e siècle. Malgré cette immigration importante, la population du Bas-Canada diminue en raison de l’émigration vers les États-Unis.