La subordonnée complétive est une phrase enchâssée introduite par un subordonnant, qui est généralement la conjonction de subordination que.
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Je crains que nous soyons en retard.
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Dès notre arrivée, on nous a annoncé qu’il allait pleuvoir durant le parcours.
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Tous les participants semblaient dire qu’ils étaient prêts.
Voici les principales caractéristiques de la subordonnée complétive.
Caractéristiques |
Exemple |
Elle est une phrase enchâssée dans une phrase matrice. Elle y est introduite par un subordonnant, qui est généralement une conjonction de subordination (que, ce que, à ce que, de ce que, etc.). |
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Elle est souvent enchâssée dans un groupe de mots, comme un groupe nominal (GN), un groupe verbal (GV) ou un groupe adjectival (GAdj). |
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Comme toute autre phrase, elle contient un sujet, un prédicat et, parfois, un complément de phrase. |
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Elle se place après le terme qu’elle complète, le cas échéant, et ne peut être déplacée. |
Nous pensions que le marathon serait annulé. |
Elle est généralement obligatoire, c’est-à-dire qu’elle ne peut habituellement pas être effacée. |
Nous pensions que le marathon serait annulé. |
Le subordonnant que peut aussi introduire une subordonnée relative. Dans la subordonnée relative, que est un pronom relatif. Il a un antécédent et occupe une fonction syntaxique. Au contraire, dans une subordonnée complétive, que est une conjonction de subordination. Il ne reprend aucun mot de la phrase et n’occupe pas de fonction syntaxique. Il joue plutôt le rôle de subordonnant.
Subordonnée complétive introduite par la conjonction que |
Subordonnée relative introduite par le pronom relatif que |
J’étais surpris que le soleil sorte enfin. Dans cette phrase, la conjonction de subordination que introduit la subordonnée complétive que le soleil sorte enfin. Elle ne reprend aucun mot de la phrase et n’occupe pas de fonction syntaxique. |
Le soleil que nous n’espérions plus est apparu. Dans cette phrase, le pronom relatif que sert à introduire la subordonnée relative que nous n’espérions plus. Il a pour antécédent le nom soleil et occupe la fonction de complément direct du verbe espérions. |
La subordonnée complétive est souvent introduite par un verbe introducteur de parole dans un discours rapporté indirect. Pour en savoir plus, consulte la fiche Le discours rapporté indirect.
Pour repérer une subordonnée complétive, on peut généralement utiliser les manipulations syntaxiques suivantes : la pronominalisation et le remplacement.
Ils avaient décidé que tu avais réussi l’épreuve.
Ils avaient décidé cela. (Phrase correcte)
Ils avaient décidé quelque chose. (Phrase correcte)
Dans cette phrase, la subordonnée complétive que tu avais réussi l’épreuve occupe la fonction de complément direct du verbe avaient décidé. Il est possible de la pronominaliser par cela. Il est aussi possible de la remplacer par quelque chose.
Voici les fonctions que la subordonnée complétive peut occuper.
Fonction |
Exemples |
Complément direct du verbe (CD)(secondaire 2 et 3) |
Tu pensais que j’allais me blesser en sautant aussi haut. |
Complément indirect du verbe (CI)(secondaire 2 et 3) |
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Complément de l’adjectif(secondaire 3) |
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Attribut du sujet |
Le fait est que nous ne savons plus qui a marqué le point. |
Complément du nom |
Remarque : Les noms complétés par des subordonnées complétives sont généralement abstraits et sont introduits par des déterminants définis ou démonstratifs (le fait, cette crainte, la peur, le désir, ce désir, etc.). |
Sujet |
Que tu sois en forme me réjouit. |
Complément de l’adverbe |
Heureusement que tu es là pour nous rassurer! |
Complément du verbe impersonnel |
Il faut qu’on regarde la finale à la télévision. |
Complément du présentatif |
Voilà que nous crions pour les encourager. |
La subordonnée complétive interrogative indirecte exprime un questionnement, une demande ou une constatation. Elle s’insère généralement dans une phrase de type déclaratif.
Voici ses caractéristiques.
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Elle est introduite par un subordonnant (si, ce qui, ce que, etc.) ou par un marqueur interrogatif avec ou sans préposition (pourquoi, comment, de combien, à qui, etc.).
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Elle fait partie du groupe verbal. Elle occupe la fonction de complément direct ou indirect du verbe.
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Le verbe qui l’introduit est généralement associé à la connaissance : il exprime quelque chose qu’on veut savoir ou qu’on ignore (savoir, expliquer, se demander, apprendre, etc.).
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Le verbe qu’elle contient est conjugué au mode indicatif.
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Elle peut être une phrase infinitive introduite par un marqueur interrogatif.
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La phrase dans laquelle elle se trouve se termine généralement par un point, car elle n’est pas une phrase de type interrogatif.
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On se demandait quand il franchirait la ligne d’arrivée.
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Mon frère et toi saviez ce qui s’était passé.
Pour bien comprendre la différence entre une phrase de type déclaratif contenant une subordonnée complétive interrogative indirecte et une phrase de type interrogatif, voici des exemples.
Phrase de type déclaratif contenant une subordonnée complétive interrogative indirecte |
Phrase de type interrogatif |
Je ne sais pas ce que tu veux. |
Qu’est-ce que tu veux? |
Je me demande comment tu fais pour être aussi assidue. |
Comment fais-tu pour être aussi assidue? |
On ignore si tu es le grand gagnant. |
Est-ce que tu es le grand gagnant? |
Il faut expliquer par quoi commencer. |
Par quoi faut-il commencer? |
Il faut éviter d’introduire la subordonnée complétive interrogative indirecte par un marqueur interrogatif suivi d’une expression comme est-ce que ou d’une inversion du sujet et du verbe.
Ex. :
J’expliquais comment on comptait les points. (Phrase correcte)
J’expliquais comment est-ce qu’on comptait les points. (Phrase incorrecte)
La subordonnée complétive interrogative indirecte peut aussi être enchâssée dans une phrase de type interrogatif.
Ex. :
Est-ce que tu sais pourquoi elle pleure?
La subordonnée complétive exclamative indirecte exprime l’intensité d’un fait.
Voici ses caractéristiques.
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Elle est introduite par le subordonnant si ou par un marqueur exclamatif (comme, combien, quel, etc.).
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Elle fait partie du groupe verbal et occupe la fonction de complément direct ou indirect du verbe.
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Le verbe qui l’introduit exprime généralement une intensité (penser, imaginer, voir, se rappeler, etc.).
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Le verbe qu’elle contient est conjugué au mode indicatif.
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La phrase dans laquelle elle se trouve se termine généralement par un point ou un point d’exclamation.
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Vous voyez combien il faisait chaud durant le sprint!
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Rappelle-toi comme il est énergisant de faire du sport.
Pour bien comprendre la différence entre une phrase de type déclaratif contenant une subordonnée complétive exclamative indirecte et une phrase de type exclamatif, voici des exemples.
Phrase de type déclaratif contenant une subordonnée complétive exclamative indirecte |
Phrase de type exclamatif |
Je me rappelle comme elle a été courageuse. |
Comme elle a été courageuse! |
Tu t’imagines combien nous avons travaillé fort. |
Combien nous avons travaillé fort! |
Le mode du verbe dans la subordonnée complétive peut être le subjonctif ou l’indicatif. Tout dépend du sens du terme que la subordonnée complète et, par le fait même, de ce qui est exprimé dans la subordonnée.
Mode à employer dans la subordonnée |
Sens du terme complété par la subordonnée |
Sens exprimé par la subordonnée complétive |
Exemple |
Le terme exprime une opinion, une connaissance, un sens, un fait, une déclaration. Exemples : croire, voir, savoir, dire, penser, se souvenir, preuve, certain(e)… |
On exprime un fait réel, qui est certain ou probable, dans la subordonnée. |
L’annonce disait que la remise des médailles débuterait sous peu. Dans cette phrase, le verbe débuterait est conjugué au mode indicatif, car le verbe disait, complété par la subordonnée, exprime un fait, une déclaration. La subordonnée exprime donc un fait réel, qui est certain. |
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Le terme exprime une volonté, un ordre, un doute ou un sentiment. Exemples : vouloir, regretter, comprendre, souhaiter, crainte, triste, surpris(e)… Remarque : Dans une subordonnée complétive qui occupe la fonction de sujet, le verbe est généralement au subjonctif. |
On exprime une pensée incertaine, possible ou réelle. |
Le juge était ravi que tous soient prêts. Dans cette phrase, le verbe soient est conjugué au mode subjonctif, car l’adjectif ravi, complété par la subordonnée, exprime un sentiment. La subordonnée exprime donc une pensée, qui est réelle. |
Les temps de verbes dans une phrase contenant une subordonnée complétive doivent être cohérents. Ainsi, il faut respecter le système verbal de la phrase et du texte.
Ex. :
Depuis quelque temps, mon amie et moi avions remarqué que tu n’étais pas dans ton assiette.
La subordonnée complétive peut habituellement être réduite. En d’autres mots, elle peut parfois être remplacée par des groupes de mots pour alléger un texte ou varier le style d’écriture.
Voici les principaux groupes de mots au moyen desquels elle peut être réduite.
Groupes de mots de remplacement |
Subordonnée pouvant être réduite |
Exemples |
Groupe nominal (GN) ou |
La plupart des subordonnées complétives |
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Groupe nominal (GN) + autre groupe de mots |
Subordonnée complétive qui occupe la fonction de complément direct et qui contient un attribut du sujet |
Je trouve que le niveau est plus élevé. |
Groupe verbal à l’infinitif (GVinf) ou |
Subordonnée complétive qui a un élément commun avec la phrase enchâssante (souvent le sujet) |
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Il est aussi possible de réduire la subordonnée complétive en remplaçant le groupe verbal (GV) qu’elle contient par un groupe verbal à l’infinitif (GVinf). Pour réaliser cette réduction, la subordonnée complétive doit être introduite par un verbe exprimant un sens, une perception (voir, sentir, etc.).
Ex. :
On voyait que les partisans encourageaient les sportifs. (GV)
On voyait les partisans encourager les sportifs. (GVinf)
Il existe d’autres types de subordonnées.