La subordonnée corrélative est une phrase enchâssée dans un groupe de mots, généralement à l’aide du subordonnant que et d’un autre mot avec lequel ce dernier est en corrélation (relation), habituellement un adverbe de degré.
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Le crochet est si haut qu’on ne parviendra jamais à l’atteindre.
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J’aime tellement ce groupe de musique que je vais souvent le voir en concert.
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Le repas est pire que nous l’avions imaginé.
Voici les principales caractéristiques de la subordonnée corrélative.
Caractéristiques |
Exemple |
Elle est une phrase enchâssée dans un groupe de mots qui est introduite par un terme corrélatif, soit un adverbe corrélatif (moins, plus, autant, mieux, trop, etc.), un adjectif (meilleur, pire, tel, etc.) ou un déterminant (autant de, moins de…), suivi du subordonnant que ou, plus rarement, pour que. Remarque : Le terme corrélatif et la subordonnée corrélative sont en corrélation. En d’autres mots, ils sont liés par un rapport de dépendance. |
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Elle est enchâssée dans un groupe de mots, soit un groupe nominal (GN), un groupe adjectival (GAdj), un groupe adverbial (GAdv) ou un groupe verbal (GV). |
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Comme toute phrase, elle comporte un sujet, un prédicat et, parfois, un complément de phrase. |
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Avec le terme corrélatif, elle occupe la fonction de modificateur du noyau du groupe de mots dans lequel elle se trouve. |
Le vent est si puissant qu’on ne parvient pas à avancer. Dans cette phrase, le terme corrélatif si et la subordonnée corrélative qu’on ne parvient pas à avancer occupent la fonction de modificateur de l’adjectif puissant. |
Elle se place après le terme qu’elle modifie et ne peut pas être déplacée. |
Le vent est si puissant qu’on ne parvient pas à avancer. |
La subordonnée corrélative peut exprimer une comparaison (supériorité, égalité ou infériorité) ou une conséquence.
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Ces merles sont aussi dérangeants que ces pies sont bruyantes.
Dans cette phrase, la subordonnée corrélative que ces pies sont bruyantes exprime une comparaison (égalité). En effet, on compare le fait que les pies sont bruyantes au fait que les merles sont dérangeants. -
J’ai tant dansé que j’ai les jambes en compote.
Dans cette phrase, la subordonnée corrélative que j’ai les jambes en compote exprime une conséquence. En effet, le fait d’avoir les jambes en compote est une conséquence d’avoir tant dansé, qui est un fait d’un haut degré d’intensité.
Dans une subordonnée corrélative de comparaison exprimant une inégalité, on emploie parfois le mot ne devant le verbe. Ce mot s’appelle un ne explétif et n’exprime pas une négation. On l’utilise presque seulement dans la langue écrite et son emploi n’est pas obligatoire.
Ex. :
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Le commandant en chef est moins sérieux qu’il ne le parait.
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Ces chambres d’hôtel sont mieux que nous ne l’espérions.
La subordonnée corrélative occupe la fonction de modificateur, qui est une fonction facultative. On peut donc généralement employer la manipulation syntaxique de l’effacement pour la repérer.
Remarque : Lorsqu’on efface la subordonnée corrélative, il faut aussi effacer le terme corrélatif qui lui est lié.
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En regardant le film, Alessandro a pleuré autant qu’il a ri.
En regardant le film, Alessandro a pleuré. (Phrase correcte)
Dans cette phrase, il est possible d’effacer le terme corrélatif autant et la subordonnée corrélative qu’il a ri. -
Cette notion est assez importante pour que je la réexplique.
Cette notion est importante. (Phrase correcte)
Dans cette phrase, il est possible d’effacer le terme corrélatif assez et la subordonnée corrélative pour que je la réexplique.
Il arrive qu’il soit nécessaire de modifier des mots de la phrase ou de conserver le terme corrélatif pour pouvoir effectuer la manipulation syntaxique de l’effacement.
Ex. :
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Vous pouvez me poser autant de questions que vous le souhaitez.
Vous pouvez me poser questions. (Phrase incorrecte)
Vous pouvez me poser des questions. (Phrase correcte)
Dans cet exemple, on doit remplacer le déterminant autant de par un déterminant comme des, plusieurs, quelques, etc. devant le nom questions pour effectuer l’effacement sans rendre la phrase incorrecte. -
Cette présentation est meilleure que celle que j’avais imaginée.
Cette présentation est. (Phrase incorrecte)
Cette présentation est meilleure. (Phrase correcte)
Dans cet exemple, on doit conserver le terme corrélatif, soit l’adjectif meilleur, pour effectuer l’effacement sans rendre la phrase incorrecte.
Il est important de bien identifier le sens de la subordonnée corrélative et du terme corrélatif qui l’introduit, puisqu’ils déterminent le mode du verbe à employer dans la subordonnée. Ce peut être l’indicatif ou le subjonctif.
Voici des exemples de termes corrélatifs et du mode du verbe généralement employé dans la subordonnée corrélative qu’ils introduisent.
Sens exprimé par le terme corrélatif |
Mode du verbe à employer dans la subordonnée |
Exemples de termes corrélatifs |
Exemple de subordonnée corrélative |
Comparaison (infériorité, égalité ou supériorité) |
Indicatif |
moins, aussi, autant de, plus, davantage, mieux, meilleur, pire, d’autant plus, autrement… |
Madeline a parlé davantage qu’elle a écouté. |
Conséquence |
Indicatif |
si, tant, tellement, tel… |
Cette judoka avait une telle précision qu’elle réussissait à déconcerter tous ses adversaires. |
Subjonctif |
assez, trop, suffisamment… |
L’oiseau avait perdu trop de plumes pour qu’il puisse s’envoler à nouveau. |
La subordonnée corrélative peut parfois être réduite. En d’autres mots, il est parfois possible de la remplacer par un autre groupe de mots ou d’en effacer certains mots pour alléger le texte ou varier le style d’écriture. Dans tous les cas, le terme corrélatif est conservé.
Subordonnée pouvant être réduite |
Procédé de réduction |
Exemples |
Subordonnée de comparaison |
Elle peut être réduite en effaçant les mots qui se répètent. |
Jonathan a plus d’expérience que son collègue a d’expérience. |
Subordonnée de conséquence introduite par les termes corrélatifs assez, trop, suffisamment + pour que |
Elle peut être réduite en un groupe prépositionnel (GPrép) composé de la préposition pour, suivie d’un groupe verbal à l’infinitif (GVinf). |
Le volume est assez fort pour qu’on entende de loin. |
Dans la subordonnée corrélative exprimant une comparaison, on a souvent recours à la reprise d’information par un pronom pour éviter les répétitions.
Ex. :
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Il y avait plus de personnes aujourd’hui qu’il y en avait hier.
Dans la subordonnée corrélative qu’il y en avait hier, le pronom en reprend le nom personnes. -
J’admire Jonathan autant que je le déteste.
Dans la subordonnée corrélative que je le déteste, le pronom le reprend le nom Jonathan.
Il existe d’autres types de subordonnées.