Le colonialisme est une politique d’occupation et d’exploitation économique, politique ou sociale d'un territoire par un État étranger.
Le néocolonialisme désigne une situation de dépendance d’un État envers un autre. Cette dépendance n’est pas officielle, comme c’est le cas entre une colonie et une métropole. Elle peut prendre plusieurs formes : économique, culturelle ou encore scientifique.
Lorsqu’une colonie obtient son indépendance, elle devient un État avec les mêmes droits que tous les autres États. Elle peut donc décider elle-même de son avenir, que ce soit en votant ses propres lois, en établissant ses propres accords commerciaux ou en exploitant ses propres ressources naturelles. Toutefois, dans la réalité, un rapport de domination, notamment économique, perdure souvent entre l’ancienne colonie et l’ancienne métropole.
Les anciennes métropoles ne veulent pas renoncer aux sources de richesse qu’elles contrôlent sur le territoire des nouveaux États. Elles demeurent donc très présentes dans l’économie de ces nouveaux États.
Le Gabon, ancienne colonie française, possède beaucoup de ressources pétrolières. Ce sont majoritairement des entreprises françaises qui exploitent ces ressources avant d’exporter leur production vers d’autres pays.
Omar Bongo, qui a présidé le Gabon de 1967 à 2009, a résumé la situation en une phrase, devenue célèbre : « L’Afrique sans la France, c’est une voiture sans chauffeur, la France sans l’Afrique, c’est une voiture sans carburant ».
Cet exemple montre bien les liens économiques profonds qui peuvent se créer entre une métropole et ses anciennes colonies dont les ressources naturelles sont convoitées.
Les besoins en investissements (une injection de ressources financières) du nouvel État sont à l'origine de ce rapport de domination. Le nouvel État a besoin de moyens financiers pour développer ses infrastructures ou pour mettre en place certaines mesures sociales au bénéfice de la population.
Le nouvel État, n’ayant pas toujours les moyens de faire ces investissements, doit se tourner vers d’autres sources de fonds. Souvent, c’est dans le pays développé auquel il était auparavant lié, c’est-à-dire son ancienne métropole, qu’il trouve ces fonds. Ainsi, pour se développer, le nouvel État s’endette beaucoup en empruntant d’importantes sommes d’argent à son ancienne métropole.
Par exemple, l’exploitation des ressources naturelles continue de se faire au profit des pays développés, par le biais des entreprises étrangères. Ces entreprises paient des redevances aux États pour exploiter leurs ressources naturelles, qu’elles exportent ensuite vers les pays développés. Peu de richesses demeurent dans le nouvel État puisque la transformation des ressources naturelles se fait dans les pays développés.
Les redevances sont un montant d’argent qu’une entreprise ou un État doit payer à un autre État en échange du droit d’exploitation d’une ressource.
Le tantale est un métal aux propriétés très intéressantes pour les fabricants de technologies de pointe. Il est extrait du coltan, un minerai très présent dans certaines régions de la République démocratique du Congo (RDC). De 70 % à 80 % du coltan provient actuellement de ces régions. Son extraction est effectuée par des mineurs (hommes, femmes et enfants) dans des conditions très difficiles.
Le coltan extrait en RDC est vendu sur les marchés internationaux pour ensuite être transformé et utilisé pour la fabrication de divers appareils, dont les cellulaires, les ordinateurs et les consoles de jeux vidéos.
Cet article fournit des précisions additionnelles sur ce sujet et sur les enjeux liés à son exploitation : Du sang dans nos cellulaires.
Certains aspects de ce système ressemblent au commerce mis en place durant la période des colonies.
Les conséquences de la colonisation et de la décolonisation en Afrique et dans une partie de l’Asie se font encore sentir de nos jours. Elles expliquent en partie les conditions économiques et sociales difficiles dans ces régions ainsi que leur participation limitée au commerce mondial.
Pour en savoir plus, consulte la fiche sur le niveau de développement des pays.
Ladouceur, Maude et Alain Parent. Globe. Cahier d’apprentissage, 2014, p. 146-147.
Giguère Groulx, Jean-Félix et Marie-Hélène Laverdière. Immédiat. Richesse, 2017, p.20-23.