Le schéma actantiel (aussi orthographié schéma actanciel) est une représentation de l’ensemble des rôles remplis par les acteurs d’un récit (personnages, objets, sentiments, etc.) et des liens qu’ils entretiennent entre eux.
Voici les différentes composantes du schéma actantiel.
Composante (rôle ou fonction) |
Définition |
Schéma actantiel du conte Cendrillon ou la Petite Pantoufle de verre de Charles Perrault |
Le sujet |
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Cendrillon |
L’objet |
Remarque : C’est généralement lors de l'élément déclencheur que l’objet de la quête est déterminé. |
Participer au bal et se libérer des mauvais traitements de sa belle-famille. |
La quête |
La quête est l’ensemble des péripéties vécues par le sujet dans le but d’atteindre ou d’obtenir l’objet. |
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Le destinateur |
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Le destinataire |
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Les adjuvants |
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La fée marraine et les cadeaux qu’elle offre à Cendrillon |
Les opposants |
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La belle-mère et les belles-sœurs de Cendrillon |
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Certaines composantes du schéma actantiel sont parfois absentes du récit.
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Un même rôle peut être tenu par plus d’un personnage. Par exemple, il peut y avoir plus d’un destinataire, donc plus d’un personnage qui bénéficie de la quête de l’objet.
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Un même personnage ou un même élément peut tenir plusieurs rôles. Par exemple, le personnage principal peut être à la fois le sujet, le destinateur et le destinataire, ou un même élément peut être à la fois un adjuvant et un opposant.
Voici un schéma représentant les différentes composantes du schéma actantiel, les relations qu’elles entretiennent entre elles et des questions que l’on peut se poser pour les identifier.
Histoire |
Composantes du schéma actantiel |
Un vent de courage
On retrouvait, au milieu de son village, un immense moulin à vent. Mamie Marine, qui en était la gardienne, en prenait grand soin, car elle savait combien il était précieux. En effet, le moulin à vent permettait de moudre suffisamment de céréales pour répondre aux besoins de tous les habitants de l’ile. Un jour, alors que Vaillance faisait virevolter un cerf-volant dans le ciel, le vent cessa de souffler, d’un coup. Elle n’avait jamais vu une chose pareille. Mamie Marine, qui avait vu les hélices du moulin arrêter de tourner, rejoignit Vaillance sur la plage. Elle lui dit : — Je crains que je doive aller visiter Alizée, la déesse des Vents. Elle seule a le pouvoir de contrôler le vent. Cependant, j’ai peur qu’un aussi long voyage soit dangereux pour une vieille femme comme moi. Vaillance se dit alors que c’était sa chance de prouver à tous qu’elle était digne de son nom. Elle annonça à sa grand-mère qu’elle entreprendrait le voyage et qu’elle irait à la rencontre d’Alizée. [Dès le lendemain, Vaillance réfléchit à un moyen de se rendre chez la déesse Alizée. Mais comment se rendre sur l’ile alors qu’il n’y avait plus de vent? Ramer jusque là prendrait bien trop de temps. C’est alors qu’Agilité, l’oiseau-voyageur du village1 qui la regardait depuis un instant, lui proposa de la prendre sur son dos pour traverser les eaux. Vaillance restait craintive. Monter aussi haut dans les airs lui faisait peur1, mais elle savait que, pour le bien de sa communauté, elle devait prendre son courage2 à deux mains. Elle accepta donc l’offre d’Agilité et grimpa sur son plumage doré. Ensemble, ils parcoururent les mers à la vitesse de l’éclair. C’était un peu de fierté qui commençait à se dessiner dans le cœur de la jeune fille. Une fois arrivée sur l’ile, Vaillance remercia Agilité pour son aide et sa bienveillance. Devant elle se trouvait l’immense grotte abritant la déesse Alizée. Un vacarme résonna et fit vibrer le sol. Vaillance tremblotait. Quel était ce bruit? Elle persévéra tout de même et s’infiltra à pas de loup dans la voûte sombre. Ce qu’elle vit la prit par surprise : Alizée, la déesse du vent, gigantesque divinité, dormait à poings fermés… et elle ronflait! « Oh! Voilà pourquoi il n’y a plus de vent! » Aussitôt, la petite tenta de la réveiller : elle lui tâta le bras, lui tira les cheveux, la chatouilla sous les pieds… sans succès. Elle décida alors de prendre les grands moyens : elle poussa le plus gros cri qu’il était possible de produire du haut de ses deux pieds : « RÉVEILLEZ-VOUS! ». Malheureusement, le son de sa petite voix n’était pas assez fort2. Après un bon moment de découragement, Vaillance ressortit de la grotte. Étrange! Le son du ronflement était plus puissant qu’à l’intérieur. La grotte semblait amplifier le son. Ce phénomène lui donna une idée3. Elle se rappela que Crescendo, le musicien du village, utilisait souvent un porte-voix pour annoncer ses spectacles. « Je vais en fabriquer un avec des feuilles et des écorces3 que je vais ramasser dans la forêt. » Par contre, en voyant la noirceur de la forêt3, elle figea, mais se rappela combien sa grand-mère serait fière d’elle. Elle y entra donc, malgré les coins sombres et les hurlements de bêtes, et y trouva tout ce dont elle avait besoin pour confectionner un porte-voix faisant trois fois sa taille. Armée de toute sa détermination4, Vaillance se gonfla les poumons avec le plus d’air possible et poussa un cri qui réveillerait même une pierre à travers son porte-voix5. La déesse sursauta enfin et sortit la tête de la grotte : Une lueur d’espoir s’installa dans le regard d’Alizée. Elle poussa un soupir de soulagement. Déjà, on sentait une douce brise s’installer. Ouf! Le vent revenait! Après un deuxième voyage à dos d’oiseau-voyageur, qui avait semblé cette fois-ci un peu moins haut, un peu moins rapide et un peu moins effrayant, Vaillance retrouva son village et sa mamie Marine. Tous les villageois1 l’accueillirent chaudement et la félicitèrent pour sa grande bravoure. C’était grâce à elle que le moulin tournait à nouveau.] Depuis ce jour-là, tous reconnaissaient combien elle était vaillante2. Ainsi, chaque mois, pour célébrer le vent incessant, les villageois se rendaient chez Alizée3, avec des harpes géantes, des tambours tonnants et des trompettes éclatantes. Ils jouaient, ils riaient, ils dansaient avec leur nouvelle amie, qui jamais ne se rendormirait. |
Destinateur : le désir de Vaillance de prouver qu’elle porte bien son nom
Objet de la quête de Vaillance : trouver la déesse Alizée pour ramener le vent.
[Quête]
Adjuvants : 1. Agilité, l’oiseau-voyageur 2. Le courage de Vaillance 3. L’ingéniosité de Vaillance et les matériaux trouvés dans la forêt 4. La détermination de Vaillance 5. Le porte-voix
Opposants : 1. La peur des hauteurs de Vaillance 2. Le faible volume de la voix de Vaillance 3. La noirceur de la forêt
Destinataires : 1. Les villageois, qui ont retrouvé le vent 2. Vaillance, qui est enfin reconnue pour bien porter son nom 3. Alizée, qui n’est plus jamais seule
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