L’univers narratif est le monde dans lequel se déroule une histoire. Dans ce monde, il y a des lieux dans lesquels se situent les personnages et leurs actions à une époque donnée. Un univers narratif bien construit donne l’impression d’être dans l’histoire.
Décrire l’univers narratif d’un récit, c’est déterminer ce qui le rend particulier et unique. Pour ce faire, on doit généralement porter son attention sur les éléments suivants :
Les personnages sont les personnes présentes dans l’histoire. L’attachement que le lecteur ou la lectrice développe envers eux aura un impact majeur sur sa motivation à poursuivre sa lecture.
Le personnage principal doit avoir une personnalité bien définie. Que fait-il? De quoi rêve-t-il? Avec qui s’allie-t-il ou à qui s’oppose-t-il? Pourquoi? Ses caractéristiques principales transparaissent dans sa façon d’être, plus précisément dans sa façon de travailler, de parler, d’agir, etc., et c’est principalement ce qu’il faut observer pour bien comprendre un personnage.
Les caractéristiques d’un personnage dépendent de l’environnement particulier dans lequel il évolue.
Une Japonaise vivant au 20e siècle n’aura pas les mêmes comportements et habitudes de vie qu’une Québécoise vivant dans le même siècle, bien que toutes deux puissent partager des similitudes. En effet, les contextes social, culturel, politique et économique ont une influence certaine sur la façon d’être d’une personne.
- Construire le schéma actantiel est une excellente manière d’analyser les personnages principaux d’un récit.
- Dégager les valeurs importantes chez un personnage permet de mieux le dépeindre.
Nécessairement, une histoire se passe quelque part, dans un lieu précis. Le lieu est un des éléments qui permet de créer une certaine ambiance dans l’histoire.
L’atmosphère d’un lieu peut également symboliser l’état psychologique du personnage.
- Un appartement dans lequel il fait toujours sombre peut révéler un esprit troublé.
- Une maison luxueuse peut révéler une personnalité superficielle.
- Un environnement chaotique peut mettre l’accent sur l’incapacité d’un personnage à s’organiser, à s’adapter, à se conformer.
Dans un texte narratif, le lieu mis en scène peut être réel (repérable sur une carte géographique), entièrement inventé ou suggéré (les repères présents dans le récit permettent de visualiser un lieu qu’on n’arrive pas à nommer précisément).
Différents détails permettent aux lecteur(-trice)s de se faire une bonne idée du lieu de l’histoire.
- Les particularités géographiques (désert, forêt, rivière, etc.)
- Le climat et la végétation
- L’architecture
- Les odeurs, les bruits
L’époque d’un récit correspond à un moment, à une période de l’histoire, etc. pendant laquelle se déroulent les actions. Il est certain que le choix de l’époque influence les actions des personnages et, par le fait même, les péripéties.
Le temps de l’histoire peut être indiqué de façon précise (par la mention d’une date) ou déduit grâce à différents indices présents dans le récit.
- Les objets (les moyens de transport et de communication utilisés, les outils, etc.)
- Les évènements historiques (référence à des guerres, à des personnages historiques, etc.)
- Les productions artistiques (livres, films, pièces de théâtre, etc.)
- L’organisation politique (royauté, démocratie, dictature, etc.)
- Le rapport des personnages avec la religion (on sait que, par exemple, dans les années 50 au Québec, la religion faisait partie de la vie quotidienne)
Les actions d’un récit représentent des évènements qui font progresser l’histoire. Elles forment ce qu’on appelle l’intrigue, car c’est grâce à la présentation d’actions structurées que l’histoire évolue.
Dresser un schéma narratif permet une bonne observation de la progression de l’intrigue, car celui-ci résume les actions importantes du récit.
Le degré de vraisemblance réfère à ce qui pourrait être vrai dans un récit. En effet, l’univers narratif peut être complètement inventé ou comporter des éléments du monde réel. En d’autres mots, il peut être vraisemblable ou invraisemblable.
- Un univers narratif vraisemblable (bien qu’il soit inventé par l’auteur ou l’autrice) présente des faits qui pourraient avoir cours dans la réalité. C’est le cas, par exemple, des récits policiers.
- Un univers narratif invraisemblable (ou fantastique) présente des faits, des lieux, des actions, etc. qui sont irréels. Ceux-ci n’existent pas et ne pourraient pas exister non plus dans notre monde. C’est le cas, entre autres, des récits merveilleux et des récits fantastiques.
Il arrive qu’un univers narratif comporte des éléments vraisemblables et invraisemblables.
C’est le cas des récits de science-fiction qui présentent une possibilité. Par exemple, il pourrait être question de la vie sur la Terre dans plusieurs années. Le degré de vraisemblance de ce genre de récit est variable selon les éléments présents dans l’histoire (les personnages, les lieux, les faits, les actions, etc.).
Les thèmes d’un récit se rapportent aux sujets généraux et spécifiques qui sont abordés dans l’histoire (l’amour, l’amitié, l’angoisse, la mort, la liberté, etc.). Pour comprendre le sens d’un récit, il faut dégager les thèmes en observant et en analysant le comportement des personnages (les conflits qui les opposent, les causes qui les rassemblent, les rêves qui les animent, etc.); les propos qu’ils tiennent (qui sont très souvent révélateurs des valeurs qu’ils défendent ou de leur compréhension du monde).
Différents indices permettent aux lecteur(-trice)s de dégager les grands thèmes de l’histoire.
- Des objets (la montre est reliée au temps, les bijoux symbolisent la richesse et ils peuvent même être des symboles de vanité et de superficialité, etc.)
- Des lieux (la chambre est associée à la solitude ou à l’intimité; la rivière évoque l’eau qui est un symbole de vie, etc.)
- Des sentiments vécus par les personnages (la passion amoureuse, la vengeance, l’angoisse, etc.)
Le style d’écriture d’un(e) auteur(-trice) définit sa manière personnelle de présenter l’univers narratif qu’il ou elle a créé. Dans certains récits, il ou elle développe davantage l’intrigue et les rebondissements de l’histoire; l’écriture ne lui sert alors qu’à rendre compte de l’histoire (c’est le sens propre qui dominera dans ce genre de récit). D’autres écrivains ou écrivaines explorent davantage les vastes possibilités de l’écriture en créant de multiples images (c’est le sens figuré qui dominera dans ce genre de récit).
On reconnait le style d’écriture d’un(e) écrivain(e) par différents aspects, dont le choix des mots; l’emploi de figures de style (métaphores, comparaisons, etc.); l’organisation de la phrase (les phrases longues évoquant la complexité des sentiments; les phrases courtes rappelant la densité des émotions) et le ton général du texte.
Selon l’effet recherché, l’auteur(-trice) adopte un ton particulier.
- humoristique/ironique
- dramatique/tragique
- poétique/lyrique
- populaire/familier