La disparité représente l’inégalité entre deux choses.
La situation économique est très différente d’un pays à un autre. Certains pays ont accès à certaines ressources que d’autres n’ont pas. Ainsi, selon ses ressources et les infrastructures en place, chaque pays se concentre sur des domaines économiques en particulier, comme les mines, les pêcheries, l’agriculture, les services, les hautes technologies ou encore la production manufacturière. Cela fait en sorte que le niveau de richesse de certains pays dans le monde est beaucoup plus élevé que celui d’autres pays.
Comment identifier et mesurer ces différences? Quels outils peuvent être utilisés pour comparer les États entre eux?
Tel que mentionné dans la fiche sur la création de la richesse, l’exploitation des ressources naturelles est l’un des facteurs influençant la création de la richesse pour un État. En effet, ces ressources sont l’une des grandes bases de l’économie d’un État puisque leur extraction, leur transformation et leur vente sont trois sources de revenus souvent importantes.
Il existe plusieurs types de ressources naturelles :
- les minéraux extraits des mines comme le cuivre, le fer ou encore le coltan,
- les énergies fossiles comme le pétrole, le gaz naturel et le charbon,
- le bois tiré des forêts,
- l’eau douce,
- les terres fertiles pour l’agriculture.
Tous les États n’ont pas les mêmes ressources naturelles sur leur territoire. Certains ont plus de ressources que d’autres, que ce soit à cause de la superficie de leur territoire ou de sa composition (forêts, rivières, déserts, etc.). De plus, tous les États n’ont pas la même capacité à exploiter les ressources de leur territoire, que ce soit par manque d’infrastructures, de capitaux ou de main-d’oeuvre qualifiée, entre autres. Cela entraine des disparités d’un État à l’autre puisque certains États s’enrichissent plus facilement.
L’Arabie saoudite et le Venezuela ont de grandes réserves de pétrole qu’ils exploitent. Le pétrole étant une ressource en demande à travers le monde, une bonne partie de la richesse de ces pays provient du commerce du pétrole. | |
Plusieurs pays du continent africain sont situés sur des gisements de métaux et de minéraux comme du fer, du cuivre et des diamants. La République démocratique du Congo, par exemple, possède de grandes ressources minières comme du cobalt, du cuivre et du coltan. Il en va de même pour certains pays d’Amérique du sud. Le Chili, par exemple, possède de grandes réserves de cuivre. Les métaux et les minéraux forment une part importante des exportations de plusieurs pays. | |
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Les forêts fournissent de nombreuses ressources, comme du bois pour la construction ou la fabrication des pâtes et papiers. À la différence du pétrole, des métaux et des minéraux, les forêts sont considérées comme des ressources renouvelables. En effet, après quelques décennies, les forêts peuvent être exploitées à nouveau. Le Canada et la Russie sont parmi les pays avec la plus grande superficie de forêts. |
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La présence d’eau douce (eau potable) sur un territoire est importante : sans elle, il n’y a pas d’eau potable ni d’agriculture. Certaines régions du monde comme les États-Unis, le Canada et le Brésil ont l’avantage de pouvoir compter sur d’importantes réserves d’eau douce. La présence d’eau permet également de produire de l’hydroélectricité, une énergie servant au fonctionnement des industries. |
Les différences dans la présence de ressources naturelles sur un territoire n’explique qu’une partie des inégalités dans la répartition de la richesse d’un État à un autre. Les causes de ces inégalités sont nombreuses et certaines trouvent leurs origines au 19e siècle. Pour en apprendre plus à ce sujet, consulte la fiche sur le niveau de développement des pays et celle sur le néocolonialisme.
Des outils ont été développés pour évaluer et comparer le niveau de richesse et la répartition de celle-ci dans la population ou entre les États. Les principaux outils sont :
- le produit intérieur brut (PIB),
- le produit intérieur brut par habitant (PIB/H),
- l’indice de Gini.
Le produit intérieur brut sert à calculer la richesse d’un pays en comptabilisant la valeur totale de tous les biens et services produits à l’intérieur de ce pays pour une période donnée (généralement 1 an).
Il existe différentes manières de calculer le PIB d’un pays. Le résultat de ces calculs est toujours exprimé en dollars.
Avec cet outil de mesure de la richesse d’un pays, il est possible de :
- comparer les pays entre eux,
- comparer la richesse d’un même pays d’année en année et ainsi chiffrer la croissance ou le recul de l’économie du pays.
Lorsque le PIB d’un pays augmente, par exemple, de 2,7 %, cela veut dire qu’il a connu une croissance dans son économie. Cette croissance suppose un bien-être plus grand dans la population puisque la richesse a augmenté, mais ce n’est pas nécessairement le cas. En divisant le PIB par le nombre d’habitant, on obtient une meilleure vision du niveau de richesse dans la population. C’est le PIB par habitant ou PIB/H.
Puisque presque chaque pays a sa propre monnaie et que toutes les monnaies n’ont pas la même valeur, il est nécessaire de mettre tous les PIB sur la même base de calcul. Le PIB doit donc être converti en une unité de mesure commune pour refléter la parité du pouvoir d’achat (la PPA). De cette manière, tous les PIB sont calculés sur les mêmes bases et peuvent être comparés.
La parité du pouvoir d’achat permet de convertir les différentes monnaies dans le monde en une devise commune afin de comparer le pouvoir d’achat de chacune de ces monnaies.
La carte ci-dessus montre le PIB par habitant calculé avec la PPA. Les pays avec les PIB les plus élevés sont concentrés surtout en Europe et en Amérique du Nord. Le Japon, la République de Corée (la Corée du Sud) et l’Australie sont également dans cette catégorie. Ces pays forment les pays développés.
Les pays au PIB par habitant les plus bas sont surtout en Afrique et en Asie. Le Niger et la République démocratique du Congo (RDC) sont parmi les pays au PIB le plus bas en Afrique. Le Cambodge et le Bangladesh sont dans la même situation pour l’Asie.
L’indice de Gini (ou le coefficient de Gini) mesure l’inégalité des revenus dans la population d’un pays. Il est calculé sur une échelle de 0 à 100. À 0, tous les revenus à l’intérieur du pays sont égaux. Plus l’indice est près de 100, plus les inégalités entre les revenus sont grandes.
Tout comme le PIB est un outil permettant de comparer la richesse des pays, l’indice de Gini est un outil permettant de calculer la disparité dans la répartition de la richesse à l’intérieur de la population d’un pays.
En comparant le résultat du calcul de l’indice de Gini dans le monde, il est alors possible de voir un portrait des sociétés plus égalitaires (celles avec un indice plus bas) et de celles qui le sont moins (celles qui ont un indice plus élevé).
En 2013, l’Afrique du Sud était l’un des pays où l’indice de Gini était le plus élevé, avec 62,5. La même année, la Suisse avait l’un des indices les plus bas avec 24,9. Ces statistiques montrent que la richesse est répartie plus également dans la population suisse que dans la population sud-africaine.
Autre exemple, le PIB des États-Unis est parmi les plus élevés au monde. Cette richesse est toutefois inégalement répartie dans la population, comme le montre l’indice de Gini du pays qui se situait à 41,06 en 2013. À titre de comparaison, l’indice du Canada, en 2010, était de 33,7. Ces données montrent que la richesse est répartie plus également au Canada qu’aux États-Unis.
Deux États aux économies et au PIB différents peuvent avoir un indice de Gini très semblable si la répartition de la richesse dans leur pays se ressemble beaucoup. Cela est le cas en 2013 pour la Belgique (25,9) et le Kazakhstan (26,3).
Les États ont recours à plusieurs mesures pour réduire la disparité dans la répartition de la richesse, que ce soit sur leur territoire ou avec les autres États dans le monde.
Pour réduire les écarts dans la répartition de la richesse dans un pays, les États peuvent adopter des politiques fiscales. Celles-ci assurent une redistribution de la richesse pour assurer un minimum à l’ensemble de la population, que ce soit pour :
- l’accès aux soins de santé,
- l’accès à l’éducation,
- l’aide sociale (assurer un revenu minimum pour tous),
- l’établissement d’un taux horaire minimum pour les salaires (salaire minimum),
- l’assurance chômage,
- le versement d’une pension pour la sécurité de la vieillesse (pour les personnes de 65 ans et plus).
La politique fiscale sert à déterminer les manières de financer les dépenses publiques (les dépenses de l’État), que ce soit par des taxes ou des impôts. Elle cherche à assurer des revenus stables et suffisants pour soutenir ces dépenses publiques tout en évitant d’être un poids trop lourd pour les entreprises et les contribuables. Entre autres, elle détermine le taux d’imposition.
Les États peuvent financer ces mesures fiscales principalement grâce aux impôts et aux taxes payés par la population et les entreprises. Celles-ci ont pour but de réduire le plus possible les écarts dans la population, car ces écarts ont toujours tendance à s’agrandir. Il est à noter que certains États accordent plus de ressources que d’autres à la mise en place de mesures de réduction des écarts.
Au Québec et au Canada, de nombreuses mesures ont été mises en place durant le 20e siècle par les gouvernements pour réduire les inégalités présentes dans la population :
- la population a accès à des soins médicaux payés par un régime public,
- l’éducation est gratuite pour les niveaux primaire et secondaire grâce à un système de financement public,
- une aide financière de base est offerte aux personnes ayant des difficultés à répondre à leurs besoins de base,
- les personnes ayant perdu leur emploi ont accès à un soutien financier temporaire pour leur permettre de subvenir à leurs besoins le temps de trouver un nouvel emploi,
- les personnes âgées à la retraite ont un soutien financier pour assurer au moins un niveau minimum de revenus,
- un salaire horaire minimum de 13,10 $ (au Québec au 1er mai 2020) est obligatoire pour les salariés.
Pour réduire la disparité d’un État à l’autre, ces derniers réglementent les conditions de travail dans le but d’augmenter la productivité des personnes et des entreprises (par exemple, améliorer la sécurité des installations ou limiter le nombre maximal d’heures de travail dans une semaine). Cela a pour impact d’augmenter la production de la richesse dans le pays. Cette richesse peut ensuite être utilisée pour améliorer les conditions de vie de la population et mettre à niveau les infrastructures.
L’indice de développement humain est un indicateur socioéconomique qui permet de déterminer la qualité de vie moyenne de la population d’un pays en mesurant l’espérance de vie, le niveau d’instruction (accès à l’éducation) et la production économique (PIB par habitant). L’IDH est présenté sur une échelle de 0 à 1. Plus l’indice est près de 1, plus la qualité de vie est élevée.
Par exemple, l'IDH du Canada en 2014 était de 0,91, tandis que celui du Ghana était de 0,58.
Tout comme pour le PIB et l’indice de Gini, le calcul de l’indice de développement humain (IDH) montre qu’il existe de grandes disparités à travers le monde. Alors que certains pays, comme la Norvège, l’Allemagne, l’Australie et le Canada, ont des indices très élevés, d’autres pays comme Madagascar, Haïti ou le Yémen ont des indices faibles.
La Norvège a un IDH parmi les plus élevés, soit de 0,954. Haïti, de son côté, a un IDH considéré comme faible à 0,503. Au-delà de ces IDH, quel est le portrait de la population dans ces deux pays?
La population de la Norvège a une espérance de vie de 82,1 années à la naissance et un taux d’alphabétisation de 99 % . Son PIB par habitant est de 66 831,9 $.
La population d’Haïti, de son côté, a une espérance de vie de 65,3 années à la naissance, soit environ 20,5 % plus basse que celle de la Norvège. Le taux d’alphabétisation dans le pays est de 61,7 %, soit un taux plus bas de plus de 37 % que celui de la Norvège. Son PIB par habitant est de 1 800 $, ce qui représente environ 2,7 % du PIB de la Norvège.
Selon ces indicateurs, la population de la Norvège aurait une meilleure qualité de vie moyenne que la population d’Haïti. Les personnes y sont généralement en meilleure santé, sont plus éduquées et ont généralement accès à plus de richesses.
Note : la plupart des données ci-dessus font référence à l’année 2018 ou à une année près de 2018.
Ladouceur, Maude et Alain Parent. Globe. Cahier d’apprentissage, 2014, p.150-154.
Programme des Nations Unies pour le développement. Rapport sur le développement humain 2019, p. 24-28.