Une séquence explicative est un ensemble de phrases ayant pour but d’expliquer une réalité, un phénomène ou une affirmation par lien de causalité. Elle peut être la séquence principale ou l’une des séquences secondaires d’un texte.
Une séquence explicative, qu’elle soit principale ou secondaire, est formée de trois éléments :
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une phase de questionnement (une question en pourquoi ou en comment);
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une phase explicative (une réponse en parce que ou l’explication du comment);
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une phase conclusive (un résumé de l’explication).
Dans une séquence explicative secondaire, la phase conclusive est souvent absente puisque l’explication n’est pas l’élément dominant du texte.
Le questionnement peut être implicite, surtout lorsque la séquence explicative est secondaire; il faut donc le déduire grâce au contexte.
Pour un exemple, consulte la section sur la séquence explicative secondaire.
La séquence explicative principale se retrouve dans un texte explicatif. Il s’agit d’un texte dont le but premier est d’expliquer quelque chose au lecteur ou à la lectrice. Des séquences textuelles secondaires peuvent être insérées dans la séquence principale, mais le texte conserve une prédominance explicative.
La séquence explicative secondaire est l’insertion d’un passage explicatif dans un texte dont le type prédominant n’est pas explicatif. Ce peut être un texte argumentatif, descriptif ou narratif. Cette insertion peut se faire plus d’une fois : il peut y avoir plusieurs séquences explicatives secondaires dans un même texte.
Dans un texte narratif, l’auteur peut prendre une pause de narration afin d’expliquer un phénomène. Le but peut être de faciliter la compréhension du lecteur sur ce qui arrive ou encore de lui apprendre quelque chose.
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Questionnement implicite
Jules Verne, un auteur important du 19e siècle, aimait partager son savoir scientifique avec ses lecteurs. De ce fait, il incluait souvent des séquences explicatives dans ses récits.
Voici une séquence explicative tirée de son roman Vingt mille lieues sous les mers :
« La portion du globe terrestre occupée par les eaux est évaluée à trois millions huit cent trente-deux mille cinq cent cinquante-huit myriamètres carrés, soit plus de trente-huit millions d’hectares. Cette masse liquide comprend deux milliards deux cent cinquante millions de milles cubes, et formerait une sphère d’un diamètre de soixante lieues dont le poids serait de trois quintillions de tonneaux. Et, pour comprendre ce nombre, il faut se dire que le quintillion est au milliard ce que le milliard est à l’unité, c’est-à-dire qu’il y a autant de milliards dans un quintillion que d’unités dans un milliard. Or, cette masse liquide, c’est à peu près la quantité d’eau que verseraient tous les fleuves de la Terre pendant quarante mille ans.
Durant les époques géologiques, à la période du feu succéda la période de l’eau. L’océan fut d’abord universel. Puis, peu à peu, dans les temps siluriens, des sommets de montagnes apparurent, des îles émergèrent, disparurent sous des déluges partiels, se montrèrent à nouveau, se soudèrent, formèrent des continents, et enfin les terres se fixèrent géographiquement telles que nous les voyons. Le solide avait conquis sur le liquide trente-sept millions six cent cinquante-sept milles carrés, soit douze mille neuf cent seize millions d’hectares. »
Dans cet extrait, Jules Verne prend une pause de sa narration pour expliquer au lecteur l’importance des océans et la formation progressive des portions de terres qui composent aujourd’hui les continents. Le questionnement est implicite, c’est-à-dire que la question à laquelle Verne répond n’est pas mentionnée mot pour mot dans le texte. Cependant, on peut déduire qu’il s’agit d’un questionnement comme Comment se sont formés les continents qu’on connait aujourd’hui?
Il est aussi possible de remarquer le ton didactique de l’extrait, c’est-à-dire que l’auteur utilise un vocabulaire précis, neutre et clair dans le but d’instruire son lecteur. -
Questionnement explicite
« Alicia avait commencé à m’appeler “son homard”. Au début, ça me dérangeait parce que je ne comprenais pas pourquoi elle m’appelait comme ça et en quoi c’était un surnom romantique. Au bout d’un moment, j’ai perdu patience et lui ai mentionné que je ne saisissais pas; elle a éclaté de rire.
— Les homards n’ont qu’un seul partenaire pour toute leur vie. Du moins, c’est ce qu’affirme mon personnage préféré dans F.R.I.E.N.D.S. Tu es mon partenaire pour le reste de ma vie!
J’ai fait mes recherches. Les homards ne sont pas monogames et peuvent changer régulièrement de partenaire. Est-ce que je l’ai dit à Alicia? Non. Je trouve son explication trop mignonne… »
Dans cet extrait, le questionnement du narrateur est explicite : pourquoi est-ce qu’Alicia le surnomme « son homard »?
Quant au ton, il est plus léger parce que l’auteur ne cherche pas nécessairement à instruire son lecteur, mais plutôt à donner une explication sur une affirmation du récit.
Une séquence explicative peut être accompagnée d’illustrations afin de faciliter la compréhension de la réalité, du phénomène, ou de l’affirmation.
Lorsqu’on explique quelque chose, il est essentiel d’utiliser un vocabulaire précis et lié de près au sujet de l’explication. De ce fait, le vocabulaire change d’un texte à l’autre selon la question de départ. Cependant, certains termes et marqueurs de relation peuvent être pertinents dans n’importe quelle séquence explicative.
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Termes en lien avec l’explication : conséquence, raison, motif, symptôme, engendrer, résulter, provoquer, générer, causer, émaner...
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Marqueurs de relation en lien avec l’explication : parce que, puisque, en raison de, de sorte que, étant donné que, donc, conséquemment, par conséquent...
Pour plus d’exemples, consulte le tableau Vocabulaire exprimant la cause et la conséquence.
Larousse, 2021. homard - LAROUSSE. [en ligne] Larousse.fr. https://www.larousse.fr/encyclopedie/vie-sauvage/homard/184026.
Verne, J., 1870. Vingt mille lieues sous les mers. [livre numérique] Wikisource, p.97-98. https://fr.wikisource.org/wiki/Vingt_mille_lieues_sous_les_mers/Partie_1/Chapitre_14.