Le ton indique la manière dont l'énonciateur transmet son message, ce qui est révélateur de son point de vue, de son opinion.
Différents tons sont fréquemment employés pour transmettre un message :
Pour déterminer le ton de l'auteur dans un texte, il faut se questionner sur son intention de communication. L'auteur veut-il faire rire, rêver, pleurer, réfléchir? Quelle émotion (s'il y en a une) veut-il faire naitre chez son public lecteur?
Le ton humoristique est employé par l'auteur d'un texte avec l'intention de faire sourire, de faire rire.
Un texte au ton humoristique peut reposer sur :
1. un contenu comique (saugrenu, absurde, etc.);
2. la déformation volontaire de mots ou d'expressions;
3. le recours à des jeux de mots;
4. l'emploi de néologismes (des mots inventés par l'auteur);
5. l'hyperbole (une exagération loufoque);
6. l'antithèse (un contraste amusant);
7. etc.
Tous ces procédés contribuent à créer un ton fantaisiste, léger.
Le ton ironique est employé par l'auteur dans l'intention de créer une complicité particulière avec son destinataire (il faut un esprit éveillé pour que l'ironie soit décodée) afin d'en faire son allié. L'ironie est une forme de moquerie (envers quelqu'un ou quelque chose) qui présente, avec exagération, le contraire de la pensée véritable de l'auteur (le lecteur doit donc comprendre que l'auteur du texte insinue le contraire de ce qu'il a écrit).
Différents mécanismes langagiers, souvent très peu subtils, deviennent des repères importants quand vient le temps de déceler l'ironie dans un texte.
L'ironie est rendue évidente grâce à des procédés stylistiques comme :
1. l'hyperbole (exagération excessive des propos);
2. la litote (forme d'atténuation du propos qui vise en réalité à en démontrer la gravité ou l'absurdité);
3. l'ironie (énonciation du message contraire au message que l'on souhaite livrer afin de mettre en valeur ce dernier);
4. etc.
Le ton dramatique est employé avec l'intention de susciter des émotions chez le lecteur comme la douleur, la terreur, la pitié, la colère. Pour ce faire, l'énonciateur fait usage d'un vocabulaire fortement connoté (chaque mot est en effet bien choisi pour déclencher l'émotion voulue).
D'autres procédés stylistiques servent bien le ton dramatique : l'accumulation de mots liés à un thème (dans le but d'accentuer l'effet dramatique) et l'hyperbole (toujours dans le but de dramatiser) pourront, entre autres, aider à créer un effet tragique.
Le ton polémique est employé avec l'intention de soulever l'indignation chez le public lecteur, de susciter le débat à propos d'un sujet controversé. L'auteur qui en fait usage souhaite dresser une critique sévère de son sujet. Pour ce faire, il décrit la situation avec une véhémence assurée, voire parfois avec une certaine agressivité (décelée dans le choix des mots).
Quand on est confronté à un ton polémique, on sent que l'auteur est loin d'être indifférent par rapport à ce qu'il présente. Bien au contraire, l'auteur qui emprunte le ton polémique cherche à faire réagir vivement son destinataire afin qu'il soit aussi touché que lui par le sujet et agisse pour que la situation change.
Le ton poétique est employé avec l'intention d'émouvoir le public lecteur en faisant appel à la beauté esthétique du langage. L'auteur qui emploie un ton poétique exprime des sentiments intimes dans une langue soignée, rythmée, imagée.
En plus de jouer sur la sensibilité du lecteur, le ton poétique vise à frapper l'imaginaire par le biais de différents procédés stylistiques comme l'emploi fréquent de comparaisons, de métaphores, de périphrases, etc.
Le ton didactique est employé avec l'intention d'instruire, d'informer et d'expliquer. L'auteur qui emploie ce ton souhaite rendre clair (afin de mieux le faire connaitre) un sujet qu'il maitrise lui-même très bien. Un texte qui renferme un ton didactique est souvent parsemé de passages descriptifs et explicatifs.
Des procédés comme la reformulation, qui permet de préciser le sens d'un mot, et la comparaison, qui permet le rapprochement entre un élément abstrait et un élément concret, trouvent tout à fait leur place dans un texte au ton didactique.