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métaphore filée
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La métaphore est une figure de style d’analogie qui consiste à rapprocher deux éléments pour en faire ressortir une ressemblance. On peut retrouver cette figure de style dans différents types de textes.

Contrairement à la comparaison, on ne retrouve pas de terme comparatif (comme, pareil à, etc.) dans la métaphore.

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  1. « Chaque élève est un nuage étrange
    Je ne connais pas tous leur nom
    Je m’entends bien avec les stratocumulus »
    Peigner le feu, p.32, Jean-Christophe Réhel[1]

  2. « Ce livre, elle le devine, sera un labyrinthe où tous les sentiers mèneront au centre […]. »
    Les ombres blanches, p.203, Dominique Fortier[2]

  3. « L’automne s’est emparé de la ville et éparpille ses feuilles colorées par le froid sur le sol et le capot des voitures. Des paillettes sur la métropole. »
    Le vacarme des possibles, p.9, Valérie Chevalier[3]

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Les figures d’analogie
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Repérer et expliquer la métaphore
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​​​​​La métaphore est une figure d’analogie, car elle rapproche deux réalités. Elle comprend les éléments suivants :

  • un comparé, qui est l’élément qu’on compare à un autre;

  • un comparant, qui est l’élément qu’on lie au comparé;

  • une caractéristique ou un comportement que partagent le comparé et le comparant.

Remarque : Généralement, le comparé exprime un sens propre, alors que le comparant exprime un sens figuré.

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  1. « Les lundis sont des hérissons qui se sont levés du mauvais côté du lit. »
    Comme une chaleur de feu de camp, p.9, Amélie Panneton[4]

    Dans cet extrait de roman, on compare Les lundis à des hérissons qui se sont levés du mauvais côté du lit. La caractéristique qui les unit est leur côté épineux.

  2. « Une chicane de ménage, un vendredi. Une énorme tempête de mots. »
    Le visiteur du soir, p.37, Robert Soulières[5]

    Dans cet extrait de roman, on compare Une chicane de ménage à Une énorme tempête de mots. La caractéristique qui les unit est l’intensité dévastatrice.

  3. « Mes yeux phares, deux jets jaunes
    Éclairent un monde qui s’étonne encore de s’voir »
    Pâle, Les louanges[6]

    Dans cet extrait de chanson, on compare des yeux à des phares et à deux jets jaunes. L’élément qui les unit est la capacité d’éclairer.

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Quelle est la différence entre la métaphore et la comparaison?
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La comparaison est également une figure d’analogie. Contrairement à la métaphore, elle comporte toujours un terme comparatif (comme, pareil à, ressemble à, etc.) pour unir le comparé et le comparant.

Métaphore

Comparaison

La lune est une perle qui brille dans le ciel.

Dans cette métaphore, on compare La lune à une perle qui brille sans l’utilisation d’un terme comparatif.

La lune ressemble à une perle qui brille dans le ciel.

Dans cette comparaison, on compare La lune à une perle qui brille à l’aide du terme comparatif ressemble à.

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Parfois, dans une métaphore, l’élément comparé est implicite, c’est-à-dire qu’il est absent de la phrase. Il faut alors le deviner avec les indices présents dans le texte pour bien comprendre le sens de la métaphore.

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  1. « Je fais une crise dans la voiture en donnant un coup de pied toutes les deux secondes derrière son siège. Elle ne dit pas un mot. Me regarde dans le rétroviseur avec colère. Je cours après les orages. »
    La fille d’elle-même, p.22, Gabrielle Boulianne-Tremblay[7]

    Grâce aux indices de l’extrait de roman, on devine que ce sont des conflits que l’on compare à des orages.

  2. « Je la rejoins devant l’école. Je vois ses cheveux rouges de loin. Une flamme s’allume dans mon cœur. Quelle chance d’être avec cette fille super! »
    Un tourbillon dans la tête, p.17, Édith Bourget[8]

    Grâce aux indices de l’extrait de roman, on devine que c’est le sentiment d’amour ressenti par le narrateur qui est comparé à une flamme qui s’allume.

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​​​​​La métaphore peut être formée de différentes façons. Le comparant peut être exprimé, entre autres, par les groupes de mots suivants.

Groupe de mots du comparant

Exemple

Groupe nominal (GN)

« Il y avait dans tes yeux un nuage
Qui couvrait le printemps heureux »
Des plumes et des ombres, Salomé Leclerc[9]

Dans cette métaphore, le comparant est le groupe nominal un nuage qui couvrait le printemps heureux.

Groupe adjectival (GAdj)

« La vie bouillonnante de cette aventure a déclenché une autre vie […]. »
Mãn, p.61, Kim Thúy[10]

Dans cette métaphore, le comparant est le groupe adjectival bouillonnante.

Groupe prépositionnel (GPrép)

« Elle lui parlait de la neige qui, en quelques heures, recouvrait les toits des maisons et faisait descendre du ciel un silence de ouate. »
L’orangeraie, p.78, Larry Tremblay[11]

Dans cette métaphore, le comparant est le groupe prépositionnel de ouate.

Groupe verbal (GV)

« Tu étais une île, et tu sens que tu as peut-être un pays. »
La femme qui fuit, p.86, Anaïs Barbeau-Lavalette[12]

Dans cette métaphore, le comparant est le groupe verbal étais une île.

Remarque : Dans une métaphore, le noyau du groupe verbal est souvent un verbe attributif.

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Qu’est-ce qu’une métaphore filée?
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Une métaphore filée est une figure de style qui consiste à développer, tout au long d’un paragraphe, d’une strophe, d’un chapitre ou d’un texte complet, plusieurs métaphores liées à une même comparaison ou à une même métaphore de départ.

Ex. :

« Ma prof
un matin
m’avait dit :
écrire
c’est mettre tes mots en ordre
pour ranger le désordre dans ta tête
.

C’est vrai
dans ma tête
c’est le foutoir.
Il va falloir que j’en fasse
du rangement.
Et pas qu’un peu.

Mon crâne
est un placard
en vrac. »
Les poèmes ne me font pas peur, p.26, Laurent Theillet[13]

Au début de ce poème, on compare le fait d’écrire à une activité qui permet de mettre de l’ordre dans sa tête. On retrouve ensuite d’autres métaphores qui reprennent cette même idée. On parle donc d’une métaphore filée.

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Certaines métaphores sont employées si souvent dans le langage courant qu’elles sont considérées comme des expressions figées du langage quotidien. Ces expressions sont parfois appelées des métaphores figées.

Ex. :

jouer avec le feu, avoir du pain sur la planche, avoir le cœur sur la main, sortir les griffes, jeter de l’huile sur le feu, tirer la sonnette d’alarme, se casser la tête, rouler sur l’or, avoir une faim de loup, donner sa langue au chat

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​​​​​Interpréter la métaphore
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La métaphore peut créer plusieurs effets (poétique, humoristique, fantastique, etc.), car elle rapproche deux réalités différentes. Elle permet de créer une image qui, entre autres, peut mettre en évidence des caractéristiques d’un personnage, d’un lieu ou d’un objet et rendre concret un élément abstrait comme une émotion ou une valeur.

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​​​​​Lorsqu’on interprète une métaphore, il faut tenter d’émettre une hypothèse sur son sens en se basant sur l’effet créé et le contexte de l’œuvre. Voici des exemples de questions d’interprétation à partir d’extraits de textes et des pistes de réponses possibles.

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Dans l’extrait du roman Oscar et la dame Rose, le jeune narrateur, Oscar, souffrant d’une maladie incurable, raconte son quotidien à l’hôpital et partage ses réflexions dans des lettres qu’il adresse à Dieu. Selon toi, qu’est-ce que les métaphores permettent de comprendre sur la vision de la vie du personnage?

« J’ai essayé d’expliquer à mes parents que la vie c’est un drôle de cadeau. Au départ, on le surestime, ce cadeau: on croit avoir reçu la vie éternelle. Après, on le sous-estime, on le trouve pourri, trop court, on serait presque prêt à le jeter. Enfin, on se rend compte que ce n’était pas un cadeau, mais juste un prêt. »
Oscar et la dame rose, p.97, Eric-Emmanuel Schmitt[14]

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Pistes de réponses possibles

  • Perception positive de la vie au départ (ressemblance entre la vie et un cadeau)

  • Prise de conscience de la fragilité de la vie (ressemblance entre la vie et un prêt)

Selon moi, les métaphores présentes dans le roman permettent de mieux comprendre comment Oscar perçoit la vie. En effet, le narrateur fait un rapprochement entre la vie et un cadeau. Comme un cadeau que nous recevons, la vie peut être appréciée, mais elle peut aussi être décevante. Le narrateur compare ensuite la vie à un prêt, illustrant bien à quel point la vie est fragile et n’est pas éternelle.

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Dans le slam Je te suis/Tu m’es, l’énonciateur critique le regard que certaines personnes posent sur les gens vivant dans la pauvreté. Selon toi, quel sens peut avoir la métaphore présente dans cet extrait du slam?

« Comprendre… que sa détresse
C’est aussi la nôtre.
Nous sommes tous un cheveu de la même tresse. »
Je te suis/Tu m’es, p.21, David Goudreault[15]

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Pistes de réponses possibles

  • Ressemblance entre tous les humains

  • Rapprochement entre un humain dans sa communauté et un cheveu dans une tresse

Selon moi, la métaphore présente dans le slam met l’accent sur la ressemblance entre tous les humains et le lien qui les unit. La métaphore nous sommes tous un cheveu de la même tresse illustre bien que l’humain appartient à une communauté, lorsqu’il est entouré de ses semblables, de la même manière qu’un cheveu peut former une tresse s’il est accompagné d’autres cheveux. Ainsi, grâce à la métaphore, le lecteur comprend qu’un être humain, qu’il vive dans la richesse ou dans la pauvreté, est avant tout un être humain… comme les autres.

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Il existe d’autres figures d’analogie.

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Références en texte

1. Réhel, J.-C. (2019). Peigner le feu. Éditions La courte échelle.
2. Fortier, D. (2022). Les ombres blanches. Éditions Alto.
3. Chevalier, V. (2021). Le vacarme des possibles. Éditions Hurtubise.
4. Panneton, A. (2017). Comme une chaleur de feu de camp. Éditions Hurtubise.
5. Soulières, R. (2010). Le visiteur du soir. Soulières éditeur.
6. Les Louanges. (2018). Pâle. [Enregistrement sonore]. La nuit est une panthère, Bonsound.
7. Boulianne-Tremblay, G. (2022). La fille d’elle-même. Éditions Marchand de feuilles.
8. Bourget, É. (2013). Un tourbillon dans la tête. Soulières éditeur.
9. Leclerc, S. (2018). Des plumes et des ombres. [Enregistrement sonore]. Les Choses Extérieures, Audiogram.
10. Thúy, K. (2013). Mãn. Éditions Libre Expression.
11. Tremblay, L. (2013). L’orangeraie. Éditions Alto.
12. Barbeau-Lavalette, A. (2015). La femme qui fuit. Éditions Marchand de feuilles.
13. Theillet, L. (2015). Les poèmes ne me font pas peur. Éditions du Boréal.
14. Schmitt, É.-E. (2002). Oscar et la dame rose. Éditions Albin Michel.
15. Goudreault, D. (2012). Mines à vacarme. Éditions Universlam.

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