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En géographie, un enjeu est une problématique liée à l’utilisation et à l’aménagement du territoire. L’enjeu peut être lié aux aspects environnemental, économique, politique, social, etc.
Certaines régions du monde reçoivent beaucoup de touristes. Les grands foyers touristiques aident à identifier ces régions. Le tourisme entraine plusieurs impacts, certains positifs, d’autres négatifs.
Le tourisme comporte certains avantages autant du côté économique que social.
Le tourisme est un secteur qui crée beaucoup d'emplois, par exemple dans les hôtels ou les restaurants. De plus, il peut apporter des revenus supplémentaires à certains pays, entre autres par l'imposition de taxes dans des secteurs particuliers de l'industrie touristique. Le tourisme peut donc être bénéfique pour le développement économique d’une région ou d’un pays.
La présence de touristes dans certaines régions amène la construction de nouvelles infrastructures de transport ou de communication. La population locale peut alors, elle aussi, en profiter.
Les nouvelles infrastructures peuvent être des autoroutes, des aéroports ou encore un réseau internet.
Le tourisme peut aider à protéger des écosystèmes par la création de parcs nationaux. Ces zones protégées ne peuvent donc plus être exploitées ou détériorées. Les revenus tirés d’un parc national servent, entre autres, à en assurer la protection.
Ce parc national, situé en Tanzanie, est le lieu d’une grande diversité biologique. De grands troupeaux de zèbres, de gnous et de gazelle y vivent. Des espèces animales en danger y vivent également, comme le guépard et le rhinocéros noir. Il fait partie de la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO.
Source : Moshe EINHORN, Shutterstock.com
En voyageant, les touristes rencontrent des personnes de culture différente. Ils ont l’occasion, par exemple, de gouter à de la nourriture nouvelle pour eux, de découvrir des danses ou des chants traditionnels et d’apprendre des techniques de fabrication artisanales. Les échanges entre les cultures aident à réduire ou à faire disparaitre certains préjugés.
Le tourisme de masse permet à plusieurs personnes de voyager dans les mêmes endroits. Cela entraine souvent une surfréquentation de certains lieux touristiques.
À partir des années 1950 et 1960, le tourisme devient de plus en plus populaire grâce à différents facteurs :
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l’apparition de congés payés;
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la baisse du cout du transport aérien;
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l’offre de voyage tout compris;
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la facilité de plus en plus grande d’organiser et de planifier des voyages (grâce à Internet).
C’est l’apparition du phénomène du tourisme de masse. En effet, au fil du temps, le tourisme a connu une impressionnante augmentation.
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Année |
Nombre de tourisme à l’échelle planétaire |
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1950 |
25 millions |
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1980 |
278 millions |
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1990 |
435 millions |
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2018 |
1,4 milliard |
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2030 |
1,8 milliard (prévision) |
Source des données : Radio-Canada, 2019[1]. |
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Cette augmentation massive du nombre de touristes mène à une surfréquentation de certains lieux touristiques. Aussi appelé surtourisme, ce phénomène se produit lorsque le nombre de touristes est si grand qu’il menace le territoire et les populations locales.
Le tourisme de masse entraine une multitude de conséquences négatives sur l’environnement.
L’augmentation de la pollution
Le secteur du tourisme génère 8 % des émissions de gaz à effet de serre mondiales, ce qui contribue au réchauffement climatique[2]. La majorité de cette pollution atmosphérique est causée par les déplacements liés au tourisme. Les avions et les bateaux de croisière sont deux moyens de transport très populaires dans l’industrie touristique et sont aussi deux des plus grands pollueurs.
La pollution se fait aussi par l’énorme quantité de déchets générés par ce secteur et leur mauvaise gestion. Les eaux usées et les déchets se retrouvent souvent dans les cours d’eau et les milieux naturels. La pollution marine de la mer Méditerranée augmente de 40 % durant la saison touristique, et ce, à chaque année[3].
Le tourisme de masse crée aussi énormément de pollution sonore et visuelle.
Venise est une des villes les plus visitées dans le monde. Les impacts négatifs du tourisme de masse se font particulièrement ressentir dans le centre historique de Venise.
Une problématique majeure est la présence d’énormes bateaux de croisière dans la lagune. Les vagues et la pollution causées par ces bateaux érodent les fondations de la ville et menacent l’écosystème de la lagune. De plus, ces immenses bateaux créent énormément de pollution visuelle, mais aussi sonore puisque les moteurs tournent 24 heures sur 24.
Le 1er aout 2021, une loi est adoptée concernant les paquebots de plus de 180 mètres de long ou qui émettent des émissions contenant plus de 0,1 % de soufre. Ceux-ci ne peuvent plus entrer dans le bassin et le canal de Saint-Marc ainsi que le canal de Giudecca[4].
Pour en savoir plus sur Venise, consulte la fiche Le territoire touristique de la lagune de Venise.
Source : Igor Tichonow, Shutterstock.com
Une lagune est une étendue d’eau séparée de la mer par un cordon littoral (bande de terre éloignée de la côte).
La surconsommation des ressources naturelles
L’industrie touristique est un secteur qui exige énormément de ressources naturelles, comme de l’eau potable et de la nourriture.
La consommation d’eau peut devenir un enjeu majeur pour les régions touristiques, puisque, souvent, les grandes infrastructures touristiques s’accaparent l’eau potable au détriment de la population locale.
Les hôtels utilisent d'énormes quantité d’eau pour remplir les piscines, faire le lavage, arroser les terrains, etc.
Source : jdross75, Shutterstock.com
La détérioration du milieu naturel
L’industrie touristique requiert plusieurs infrastructures différentes, comme des hôtels, des stationnements, etc. Il arrive souvent que des forêts doivent être déboisées, des marécages, asséchés, etc. afin de construire ces aménagements.
Cela endommage et parfois détruit complètement les écosystèmes du territoire. L’habitat des espèces végétales et animales disparait, ce qui met en péril plusieurs animaux et végétaux.
Le passage répété de touristes au même endroit peut aussi endommager sérieusement l’écosystème.
En Islande, la vallée de Reykjadalur a dû être temporairement fermée aux visiteurs en 2019. À cause du très grand nombre de touristes, la végétation de la vallée avait été sérieusement endommagée.
Source : Kristyna Henkeova, Shutterstock.com
La fréquentation massive de certains endroits peut entrainer une détérioration (destruction) des différents attraits d’un territoire touristique. C’est souvent le cas pour les attraits culturels et historiques :
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Ces lieux et ces monuments ne sont pas adaptés pour le très grand nombre de visiteurs qu’ils reçoivent.
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Ces attraits sont aussi plus sensibles aux effets négatifs de la pollution atmosphérique, comme les pluies acides et la montée du niveau de la mer qui peuvent endommager plusieurs attraits partout autour du monde.
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Ces endroits sont aussi victimes d’actes de vandalisme de la part de certains touristes, comme des gravures ou des graffitis faits sur des monuments anciens.
L’acropole d’Athènes est un attrait historique qui se détériore au fil du temps. En effet, les pluies acides et la pollution atmosphérique dégradent le marbre des monuments. La structure des temples est aussi de plus en plus fragile en raison des sécheresses et des fortes pluies.
Source : tilialucida, Shutterstock.com
En 2013, un adolescent qui visitait le temple de Louxor avec ses parents a gravé son nom sur une des sculptures. Le temple, construit il y a environ 3 400 ans, est un des sites archéologiques les plus importants en Égypte.
La présence de touristes, surtout en grand nombre, occasionne plusieurs problématiques pour les personnes qui habitent le territoire.
Les logements pour les résidents et résidentes deviennent de plus en plus rares et couteux, puisque les espaces sont utilisés pour loger les touristes (construction d’hôtels, de gites ou d’auberges jeunesse). Aussi, les commerces locaux (boulangeries, quincailleries, etc.) disparaissent et sont remplacés par des commerces répondant aux besoins des touristes (boutiques de souvenirs, restaurants, etc.).
La présence de nombreux touristes occasionne aussi d’autres problèmes pour les personnes qui habitent dans une région touristique comme :
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le bruit,
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la congestion routière,
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la présence d’un grand nombre de personnes dans les espaces publics.
Au contact de trop nombreuses personnes étrangères, les habitant(e)s d’un lieu peuvent en venir à laisser de côté leur manière de vivre pour adopter celles des personnes visitant la région. Ce phénomène se nomme acculturation.
L’acculturation représente des changements ou des adaptations dans la culture, les valeurs et les traditions d’une population ou d’un individu à la suite de la rencontre d’une population différente.
L'aménagement d’un territoire pour accueillir les touristes et pour leur plaire peut créer un frein au développement local, puisque, dans certains cas, des compagnies étrangères sont favorisées au détriment d’entreprises locales. Une partie de l’argent généré par la présence de touristes ne reste donc pas dans le pays ou la région, mais va dans le pays d’origine de la compagnie étrangère. La région touristique perd donc une partie des revenus générés par le tourisme.
L’Ile de Pâques est une petite ile située dans l’océan Pacifique. Elle est l’une des provinces du Chili.
L’ile de Rapa Nui, connue aussi sous le nom d’Ile de Pâques, attire beaucoup de touristes chaque année. Avant 2020, plus de 160 000 touristes s’y rendaient chaque année. Avec les 7 000 habitant(e)s sur l’ile, cela faisait beaucoup de personnes à un même endroit[5]. Cette forte présence de personnes étrangères, que ce soit des touristes ou des gens de l’extérieur venus s’installer sur l’ile, entraine de nombreux enjeux. En voici 3 :
- Lors des fortes périodes touristiques, l’accès aux ressources comme l’eau potable devient difficile.
- Les habitant(e)s de l’ile ont peu à peu délaissé leurs activités traditionnelles pour se concentrer sur des activités économiques liées au tourisme.
- La population autochtone, devant tant de présence étrangère, craint de plus en plus pour la préservation de sa culture.
Les statues, nommées moais, sont l’un des attraits de l’ile.
Source : RPBaiao, Shutterstock.com
Pour réduire les impacts négatifs de la trop forte présence de touristes, le gouvernement du Chili a adopté des lois :
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pour limiter le nombre de personnes pouvant se rendre sur l’ile,
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pour réduire la durée des séjours sur l’ile,
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pour réserver à certaines personnes la possibilité d’habiter sur l’ile.
Ces mesures visent à protéger l’environnement, les attraits et les habitant(e)s de l’ile.
Les enjeux liés au tourisme sont nombreux. Différentes solutions peuvent être mises en place à court terme afin de tenter d'atténuer les effets négatifs du tourisme de masse, comme :
- Instaurer des quotas de visiteurs;
- Payer une taxe spéciale pour visiter certaines villes;
- Participer à l’initiative mondiale sur les plastiques dans le secteur du tourisme pour réduire les déchets et la pollution;
- Fermer temporairement certains endroits pour laisser le temps au milieu naturel de se régénérer.
- Instaurer une taxe sur le transport aérien.
Toutefois, afin de trouver des solutions à long terme, un type de tourisme différent doit être favorisé, soit le tourisme durable. Ainsi, l’action de plusieurs groupes, comme les gouvernements, la population et les entreprises, est nécessaire pour mettre en place des solutions.
Le verbe régénérer signifie que quelque chose se renouvèle.
Le tourisme durable est un type de tourisme dont le développement se fait dans le respect de la population, de l’économie et de l’environnement de chaque région.
De la même manière que le développement durable, le tourisme durable vise un équilibre entre les aspects environnementaux, sociaux et économiques. Il devient ainsi plus durable et ses impacts négatifs sont beaucoup réduits. La mise en place du tourisme durable demande la collaboration de différents groupes comme les gouvernements, la population et les entreprises. Voici certaines actions pour aider à rendre le tourisme plus durable.
- Créer des aires protégées pour préserver les milieux naturels.
- Construire les infrastructures dans le respect de l’environnement et de la population locale.
- Imposer une limite de consommation d’eau aux entreprises touristiques.
- Limiter la surconsommation pour éviter le gaspillage.
- Respecter la culture locale.
- Soutenir les commerces locaux.
- Sensibiliser les touristes à la protection des milieux naturels et des attraits culturels.
Hawaï et le tournant vers un tourisme plus durable
Hawaï est une destination qui souffre beaucoup du tourisme de masse. Alors que cet État des États-Unis avait une population d’environ 1 455 271 personnes en 2020[6], les iles avaient reçu plus de 10 millions de touristes[7].
Le tourisme de masse affecte négativement la population locale. Non seulement les habitant(e)s sont souvent expulsés de leur maison aux profits d’infrastructures touristiques, mais le marché immobilier est aussi un des plus chers du pays. Certains habitant(e)s sont forcés de déménager dans un autre État.
Il y a aussi plusieurs impacts négatifs sur l’environnement et sur les milieux naturels d’Hawaï. La construction d'infrastructures touristiques cause une dégradation de l’environnement qui met en danger plusieurs espèces menacées. Le tourisme de masse crée aussi d'énormes problèmes de pollution qui affectent autant les milieux naturels que les habitant(e)s. De plus, à cause d’une mauvaise gestion de l’eau par les hôtels et les restaurants, les plans d’eau naturels ont été contaminés, ce qui a mené à une crise de l’eau.
Plusieurs mesures liées au tourisme durable sont mises en place dans le but de réduire les impacts négatifs du tourisme. Parmi ces mesures, il y a :
- l’obligation de faire une réservation pour se rendre dans les sites naturels les plus populaires, ce qui permet de contrôler le nombre de personnes qui le visitent;
- le visionnement de consignes avant d’accéder aux sites naturels, afin de sensibiliser les touristes aux bonnes pratiques;
- la fermeture de certains sites pendant quelques jours chaque semaine afin de leur permettre de se régénérer;
- la reprise de la culture hawaïenne (nourriture, habillement, musique et danse) par la population locale;
- l’utilisation de fleurs locales pour réaliser les colliers offerts aux touristes.
De plus, le Hawaii Tourism Authority et le Hawaii Visitors and Convention Bureau ont mis sur pied un programme dont le but est de réduire les impacts négatifs du tourisme : le programme Mālama Hawaii. À travers ce programme, les visiteurs sont invités à s’impliquer pour prendre soin des sites qu’ils visitent. Plusieurs options sont offertes selon le lieu comme le nettoyage d’une plage ou encore la plantation d’espèces indigènes pour soutenir le reboisement.
Pour avoir accès au reste du module, tu peux consulter les fiches suivantes.
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Baron, Yanik Dumont. (2019, 5 septembre). Y a-t-il trop de touristes sur la planète?. Radio-Canada. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1286566/tourisme-masse-planete-europe
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Hood, Marlowe et Catherine Hours. (2018, 7 mai). Le tourisme cause près de 10% des émissions de gaz à effet de serre. La Presse. https://www.lapresse.ca/environnement/climat/201805/07/01-5174472-le-tourisme-cause-pres-de-10-des-emissions-de-gaz-a-effet-de-serre.php
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Alessi, Eva et Giuseppe Di Carlo. (2018, juin). Pollution plastique en méditerranée : Sortons du piège!. WWF - Fond Mondial pour la Nature. https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2018-06/180608_rapport_plastiques_mediterranee.pdf
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Branchereau, Gaël. (2021, 13 juillet). Les grands navires de croisière bannis du centre historique. La Presse. https://www.lapresse.ca/voyage/europe/2021-07-13/venise/les-grands-navires-de-croisiere-bannis-du-centre-historique.php
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Geo. (2022, 10 août). Île de Pâques : le tourisme d'avant, c'est terminé. https://www.geo.fr/voyage/ile-de-paques-le-tourisme-davant-cest-termine-211278
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United States Census Bureau. (s.d.) QuickFacts - Hawaii. https://www.census.gov/quickfacts/fact/table/HI/POP010220#POP010220
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Hawai‘i Tourism. (s.d.). 2019 Annual Visitor Research report. https://www.hawaiitourismauthority.org/media/5062/2019-annual-report-final-for-posting.pdf