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Un ou une Autochtone est une personne née sur le territoire qu’elle habite et dont les ancêtres descendent des premiers habitants qui ont occupé ce même territoire.
Il y a plus de 1,8 million d’Autochtones au Canada selon le recensement de 2021. Ils représentent 5 % de la population totale du pays et sont divisés en trois groupes distincts[1] :
Chacun de ces groupes a une histoire, une identité culturelle et des langues qui lui sont propres.
Les Premières Nations représentent plus de la moitié des Autochtones du Canada, avec 1 048 405 membres. Elles sont également présentes dans toutes les provinces du pays[2]. Elles regroupent une cinquantaine de nations autochtones chacune ayant sa culture et sa langue.
Les Premières Nations sont le seul groupe à être soumis à la Loi sur les Indiens. Cette loi, mise en place en 1876, détermine le statut légal des Autochtones grâce au statut d’Indien, aussi appelé Indien inscrit. C’est aussi cette loi qui encadre les réserves. En général, afin de pouvoir habiter sur les réserves, les Autochtones doivent avoir leur statut d’Indien.
Une personne doit remplir certains critères afin d'obtenir un statut d’Indien et de devenir, au sens de la loi, Indien inscrit. Ce ne sont pas tous les membres des Premières Nations qui ont le statut d’Indien. Environ 753 105 membres des Premières Nations possèdent ce statut[3]. Aux yeux de la loi, les autres membres sont des Indiens non inscrits.
- Une réserve est un territoire qui appartient au gouvernement du Canada, mais dont l’usage est réservé aux membres des Premières Nations.
- Indien inscrit est un terme juridique pour identifier les membres des Premières Nations qui sont inscrits comme Indiens au registre officiel en vertu de la Loi sur les Indiens.
- Indien non inscrit est un terme juridique pour identifier les membres des Premières Nations qui ne sont pas inscrits comme Indiens auprès du gouvernement fédéral.
Le terme Indien (Statut d’Indien, Indien inscrit, Indien non inscrit, Loi sur les Indiens) est utilisé au Canada dans un cadre légal en raison de la Loi sur les Indiens de 1876.
De nos jours, le terme Indien dans tout autre contexte que celui-ci peut être considéré comme offensant et irrespectueux. Autochtone ou membre des Premières Nations sont les termes à utiliser.
Les ancêtres des Métis sont des membres des Premières Nations et des colons européens. Ils sont officiellement reconnus en 1982 par la Constitution canadienne.
Selon le recensement de 2021, ils sont au nombre de 624 220[2]. Les Métis sont présents dans toutes les provinces du Canada, mais principalement au Manitoba, en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique.
Les Inuits sont des peuples autochtones nordiques qui vivent dans l’Inuit Nunangat, qui se traduit par « l’endroit où vivent les Inuits ». L’Inuit Nunangat est séparé en 4 régions différentes :
- l’Inuvialuit (Territoires du Nord-Ouest et Yukon),
- le Nunavik (Nord du Québec),
- le Nunatsiavut (Labrador),
- le Nunavut.
Au Canada, on compte 70 545 Inuits vivant dans 53 communautés différentes[2]. Environ la moitié des Inuits habitent le Nunavut.
Les Inuits ne sont pas soumis à la Loi sur les Indiens comme le sont les Premières Nations. Si tu veux en savoir plus, consulte la fiche Le territoire autochtone du Nunavut.
La définition d’un territoire autochtone varie entre la vision des peuples qui l’habitent ainsi que les définitions juridiques. En effet, les territoires attribués aux peuples autochtones par le gouvernement fédéral, comme les réserves, sont seulement une petite partie du territoire traditionnel de ces peuples. Les peuples autochtones au Canada se retrouvent dans 683 communautés à travers le pays[4].
Les Autochtones définissent leur territoire ancestral grâce à leur histoire orale. Certaines nations ont réussi à le faire reconnaitre en totalité ou en partie. D’autres nations sont dans le processus pour le faire reconnaitre.
Il y a 11 nations autochtones sur le territoire actuel du Québec. L’une d’entre elles est une nation inuite, les autres sont des Premières Nations[5]. Ces nations sont réparties dans 55 communautés à travers le territoire[6].
Au Québec, il existe différents lieux autochtones habités :
- les réserves,
- les établissements « indiens »,
- les municipalités.
Une réserve est un territoire fédéral réservé à une communauté autochtone et administré par un conseil de bande.
Un établissement « indien » n’a pas de statut fédéral et est plutôt géré par la province.
À la suite de la Convention de la Baie James et du Nord québécois et de la Convention du Nord-Est québécois, dans les années 1970, des communautés inuites, cries et naskapies ont obtenu le statut de municipalité et relèvent du ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire.
Avant l’arrivée des explorateurs et des colons européens, le territoire aujourd’hui occupé par le Canada était habité par de nombreux peuples autochtones. Au fur et à mesure que la présence européenne augmente, les peuples autochtones perdent de plus en plus de leur territoire. En d’autres mots, ils ont perdu le territoire qu’ils occupaient auparavant.
Au cours des derniers siècles, certains peuples autochtones ont signé des ententes. Ces ententes, nommées traités, jouent un rôle important pour la reconnaissance des droits d’un peuple autochtone sur un territoire.
On nomme traités historiques ceux qui ont été conclus entre 1701 et 1923. À la signature de plusieurs de ces traités, les peuples autochtones échangeaient leurs droits sur le territoire contre un autre lieu pour vivre, une réserve, et une petite compensation financière. Depuis, il y a eu d’autres traités signés au Canada et au Québec entre le gouvernement et les peuples autochtones.
Ces traités sont un moyen de faire reconnaitre les revendications de peuples autochtones à travers le pays. Ces revendications touchent plusieurs sujets :
- la propriété d’un territoire,
- des compensations financières,
- la reconnaissance de droits de chasse et de pêche,
- l’autonomie dans la gestion du territoire.
La reconnaissance de leurs droits est un processus qui prend souvent plusieurs années et de nombreuses négociations.
En 1984, Ronald Edward Sparrow, un membre de la nation Musqueams en Colombie-Britannique, est arrêté et accusé d’avoir enfreint la Loi sur les pêches. La cause se rend jusqu’à la Cour suprême du Canada. Ronald Sparrow se défend en soulignant son droit historique de pêche même si celui-ci n’est pas inscrit dans un traité. En 1990, la Cour suprême rend son jugement et affirme que Ronald Sparrow n’a pas enfreint la loi puisqu’il possède un droit traditionnel de pêche.
Source : Ronald Sparrow, of the Musqueam First Nation, on his fishing boat, Shani Lynne No. 2, moored at Westham Island near his home in the village of Ladner, B.C., on April 13, 2012 [Photographie], Dyck, D., 22 septembre 2020, The Globe and Mail, (URL). Droits réservés*[7]
La nation haisla est établie depuis de nombreuses générations sur ce qui est aujourd’hui la côte nord-ouest de la Colombie-Britannique. À partir de 1949, la nation demande l’ajout de 2 parcelles de terre totalisant 120 hectares au territoire de leur réserve. Ce n’est qu’en 2022, soit 73 ans plus tard, qu’elle obtient le transfert de ces terres. Ce transfert est le résultat de démarches entre la nation autochtone, le gouvernement de la Colombie-Britannique et le gouvernement du Canada.
La nation haisla vit dans le territoire montagneux de la Colombie-Britannique. Sur la photographie, on peut apercevoir un village haisla près du lac.
Source : Kitamaat Village [Photographie], Sam Beebe/Ecotrust, 2008, Wikimedia Commons, (URL). CC BY 3.0[8].
Un hectare est une unité de mesure qui équivaut à 10 000 m2.
Pour avoir accès au reste du module, tu peux consulter les fiches suivantes.
- Statistique Canada. (2022, 21 septembre). La population autochtone continue de croître et est beaucoup plus jeune que la population non autochtone, malgré un ralentissement de son rythme de croissance. Gouvernement du Canada. https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/220921/dq220921a-fra.htm
- Statistique Canada. (2023, 19 janvier). Statistiques sur les peuples autochtones. Gouvernement du Canada. https://www.statcan.gc.ca/fr/sujets-debut/peuples_autochtones
- Statistique Canada. (2022, 21 septembre). Carte 1 En 2021, 4 membres des Premières Nations sur 10 ayant le statut d’Indien inscrit ou des traités vivaient dans une réserve. Gouvernement du Canada. https://www150.statcan.gc.ca/n1/daily-quotidien/220921/mc-a001-fra.htm
- Gouvernement du Canada. (2022, 30 aout). Peuples et communautés autochtones. https://www.rcaanc-cirnac.gc.ca/fra/1100100013785/1529102490303
- Boisvert, C., Roy-Cadieux, F., Krysztofiak, V., Poulou-Gallet, C., Riendeau, J. et Ste-Marie, P. (2015). Espace Temps - 2e secondaire [cahier de savoirs et d’activités]. ERPI.
- Gouvernement du Québec. (2022, 20 septembre). À propos des nations. https://www.quebec.ca/gouvernement/portrait-quebec/premieres-nations-inuits/profil-des-nations/a-propos-nations
- Dyck, D. (2020, 22 septembre). Ronald Sparrow, of the Musqueam First Nation, on his fishing boat, Shani Lynne No. 2, moored at Westham Island near his home in the village of Ladner, B.C., on April 13, 2012 [Photographie]. The Globe and Mail. (URL). *Extrait employé par Alloprof conformément à la Loi sur le droit d’auteur dans le cadre d’une utilisation équitable aux fins d’éducation [https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/c-42/page-9.html].
- Sam Beebe/Ecotrust. (2008, 1er aout). Kitamaat Village [Photographie]. Wikimedia Commons. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Kitamaat_Village_-_panoramio.jpg. CC BY 3.0