Pour accéder aux autres fiches du module Les villes soumises à des risques naturels, consulte la section À voir aussi.
Manille est située sur le continent asiatique, plus précisément aux Philippines. Ce pays est un archipel composé de 7 107 iles[1].
La métropole de Manille est la capitale du pays. Elle se trouve sur la plus grande ile de l’archipel : Luçon. La ville se trouve à l’ouest de l’ile dans la baie de Manille et elle est traversée par le fleuve Pasig.
- Un archipel est un ensemble d’iles.
- Une baie est un endroit où la mer avance à l’intérieur des terres.

Les Philippines sont le troisième pays au monde le plus exposé aux risques naturels. Comme ailleurs dans le pays, la ville de Manille se trouve dans un milieu très à risque.
- Elle se trouve dans le couloir de la Ceinture de feu du Pacifique.
- Elle se trouve à proximité de volcans actifs.
- Elle se situe sur une faille très active, ce qui entraine plusieurs tremblements de terre.
- Elle se situe dans une zone où le risque de tsunamis est élevé.
- Elle se situe dans la trajectoire de typhons.
- Elle est traversée par le fleuve Pasig qui représente un risque d’inondation lors de fortes pluies.
Une faille est une rupture qui se propage dans la croute terrestre.

La région de la capitale comprend la ville de Manille, mais aussi ce qu’on appelle le Grand Manille. C’est le nom qu’on donne à la métropole de Manille qui comprend les villes avoisinantes. Le Grand Manille a une superficie de 633 km2 et une population d’environ 13 484 462 habitants[2]. Elle a donc une densité de population de 12 302 habitants/km2.
La ville de Manille elle-même a une densité encore plus forte. Comme elle a une superficie de seulement 38 km2 et une population d’environ 1 780 148 habitants, sa densité de population est de 46 846 habitants/km2[2].
À titre de comparaison, la métropole de Montréal a une densité de population de 912 habitants/km2[3].
La forte densité de population de la ville de Manille fait d’elle une ville particulièrement vulnérable aux risques naturels puisque la forte concentration de population fait que les conséquences humaines et matérielles des catastrophes naturelles sont plus importantes.
- La densité de population correspond au nombre moyen d’individus qui habitent sur une surface donnée. Elle mesure le nombre d’habitants par kilomètre carré (habitants/km2).
- Une catastrophe naturelle est un phénomène naturel qui cause des dommages matériels (bâtiments, routes, etc.) et des victimes humaines (blessures, pertes de vie). Consulte la vidéo Phénomène naturel, risque naturel ou catastrophe naturelle pour mieux comprendre la différence entre ces trois concepts.

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Les Philippines, pays dans lequel se trouve la ville de Manille, sont un pays en développement. Malgré la présence de plusieurs ressources naturelles comme l’or, le cuivre, l’argent et d’autres ressources, le pays connait une importante pauvreté au sein de sa population. Le produit intérieur brut par habitant (PIB/habitant) aux Philippines est environ 4 fois moins élevé que la moyenne mondiale[4].
Dans le pays, environ 26 millions de personnes vivent dans la pauvreté et près de 12 millions vivent dans la pauvreté extrême[4]. De plus, 4 millions de personnes habitent dans des bidonvilles[5]. Ces personnes sont donc très vulnérables lors d’une catastrophe naturelle.
Les catastrophes naturelles auxquelles les Philippines font face sont aussi à l’origine d’une partie des difficultés économiques du pays. Entre 2013 et 2018, le pays a subi deux tremblements de terre et 49 typhons qui ont couté près de 8 milliards de dollars par an, soit un total de 48 milliards de dollars sur 6 ans[6].
- Un pays en développement est un pays où la population a un niveau de vie généralement faible.
- Le produit intérieur brut (PIB) permet d’estimer la richesse d’un pays en calculant la valeur des biens et services produits dans le pays durant une année. Pour connaitre le PIB par habitant, on divise le PIB par la population du pays.
- La pauvreté est lorsqu’une personne n’a pas l’argent nécessaire pour vivre dans de bonnes conditions de vie.
- La pauvreté extrême est lorsqu’une personne n’a pas l’argent nécessaire pour combler ses besoins de base comme sa nourriture, son habitation, etc.
- Un bidonville est une zone d’habitation près des métropoles qui rassemble une population très défavorisée. Les bidonvilles comportent peu de services de base (eau, égouts, électricité, etc.) ou n’en comportent aucun.
Pour mieux comprendre ce qu’est un bidonville, tu peux regarder la vidéo Qu’est-ce qu’un bidonville? ou Comment se forment les bidonvilles?
Les Philippines sont un pays fréquemment soumis aux tremblements de terre. Non seulement il est situé dans la ceinture de feu, mais l’archipel est aussi traversé par la frontière de la plaque tectonique des Philippines.
La région métropolitaine de Manille est soumise à un risque modéré de tremblement de terre, contrairement à la majorité du pays où le risque est élevé. En effet, les habitants de Manille ressentent souvent des secousses sismiques, mais la plupart du temps, ce sont des secousses plus faibles causées par des tremblements de terre ailleurs dans le pays.
Toutefois, Manille n’est pas complètement à l’abri d’un éventuel séisme. La faille sismique de la West Valley Fault est très proche de la région métropolitaine et est considérée comme une faille sismique majeure. Même si on n’y a pas vu de mouvement depuis environ 400 ans, les scientifiques estiment qu’elle finira par causer un tremblement de terre.
Avec une densité de population aussi élevée, un tremblement de terre dans le Grand Manille pourrait causer entre 31 000 et 35 000 victimes[7].
Manille connait un risque élevé d’éruptions volcaniques. La ville est située à proximité de deux volcans actifs, soit le Pinatubo qui se trouve à un peu moins de 100 km au nord-ouest de Manille et le Taal qui est situé à 60 km au sud.
Le Taal est le deuxième volcan le plus actif des Philippines. Étant un volcan de type explosif, il projette des nuées de cendres et de gaz toxique sur plusieurs kilomètres. C’est le volcan le plus meurtrier du pays puisqu’il est situé à proximité de plusieurs zones habitées.
Le Pinatubo est aussi un volcan de type explosif. Il s’est réveillé en 1991 pour la première fois en plus de 500 ans. Sa dernière éruption, à ce jour, s’est produite en 1993.
Le Taal
Il s’agit d’un volcan particulièrement actif. Le Taal entre souvent en éruption comparé au Pinatubo.
Lors de son éruption le 12 janvier 2020, plus de 135 000 personnes sont évacuées de la zone à risque[8]. Des cendres, des gaz volcaniques et des fragments de roche sont projetés à plus de 15 km. La lave qui jaillit du volcan atteint plusieurs centaines de mètres de hauteur et les coulées de lave ensevelissent des dizaines de maisons. Plus de 450 000 personnes sont touchées par la catastrophe. Des maisons sont détruites, des familles entières sont déplacées et du bétail et des champs sont perdus[9].
En juillet 2021, même s’il n’y a pas eu d’éruption, le volcan crache des gaz toxiques durant plusieurs jours. Ces gaz ensevelissent Manille sous le smog. Plus de 2 400 personnes doivent se déplacer temporairement. Ce nuage toxique a mis la vie de plus de 300 000 personnes en danger[8].
Le 26 mars 2022, le Taal entre de nouveau en éruption et projette des cendres et des vapeurs à plusieurs centaines de mètres dans le ciel. Plus de 12 000 personnes sont évacuées. Elles viennent principalement de 5 villages autour du volcan qui sont particulièrement vulnérables. Pour ces gens, c’est la troisième évacuation en 3 ans[10].

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Le Pinatubo
L’éruption du Pinatubo en 1991 est l’une des plus grandes éruptions du 20e siècle. Elle commence le 15 juin et se termine le 2 septembre. Cette catastrophe a touché plus de 2 millions de personnes et a causé environ 300 décès[11].
Comme le volcan était sous la surveillance de l’Institut philippin de volcanologie et de sismologie (PHIVOLCS), les scientifiques ont été capables de prédire avec précision le moment de l’éruption. Ainsi, les autorités ont pu évacuer massivement les populations à risque avant l’éruption. Ces évacuations ont permis de sauver des dizaines de milliers de personnes.
Les dommages matériels et économiques ont été beaucoup plus importants.
- Le cout des dommages s’élève à 700 millions de dollars[12].
- Des villes et des villages entiers ont disparu.
- Des champs et des cultures ont été complètement détruits par les cendres.
- Des maisons, des infrastructures publiques et des infrastructures de transport ont été endommagées ou détruites.
Aujourd’hui, le Pinatubo est considéré comme un atout pour la région puisqu’il attire de nombreux touristes qui peuvent gravir la montagne et admirer le cratère.
La majorité des Philippines se trouve dans une zone à risque élevé de tsunamis. La métropole de Manille se trouve, quant à elle, dans une zone où les risques de tsunamis sont modérés. Même si la métropole de Manille n’a pas connu de tsunamis dans les dernières années, elle y est tout de même vulnérable.
En effet, les scientifiques ont trouvé des traces qui prouvent que l’emplacement actuel de la métropole de Manille a déjà été touché par un tsunami dans le passé. Un mouvement dans la fosse de Manille pourrait entrainer la formation d’un nouveau tsunami.
Selon les modèles de prévision des tsunamis faites par les scientifiques, le délai entre la formation du tsunami et l’impact sur la région côtière de Manille et les alentours est seulement de 9 minutes. Les vagues pourraient atteindre une hauteur de 16 mètres. Ainsi, il est important de mettre en place un programme de prévention efficace pour une éventuelle catastrophe naturelle de ce genre.
Manille est dans une zone à risque élevé de typhons. En effet, environ 20 typhons par année touchent les Philippines, dont un bon nombre touchent Manille[13]. Ceux-ci causent des dommages en raison des vents, de la pluie et des inondations qui peuvent suivre. Il est donc important que ce risque soit évalué dans les projets de construction et les plans d’aménagement de la ville.
Selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), la vitesse des vents et le nombre de cyclones de catégories 4 et 5 devraient augmenter dans les prochaines années en raison du réchauffement climatique. Cela rendra Manille encore plus vulnérable vis-à-vis des typhons.
Ce typhon, appelé Rosing aux Philippines, frappe le pays entre la fin d’octobre et le début de novembre en 1995. Angela atteint la catégorie 5 avec des vents allant jusqu’à 190 km/h.
Ce typhon a entrainé de nombreuses conséquences. Selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, le 13 novembre 1995, il y avait :
- 722 personnes décédées,
- 160 personnes disparues,
- 2 369 personnes blessées,
- 1 597 219 personnes touchées.
Du côté des dommages aux habitations, il y avait :
- 147 999 habitations détruites,
- 388 033 habitations partiellement détruites.
Les pertes monétaires associées aux récoltes étaient évaluées à 131 millions de dollars américains[14].
Manille est confrontée à deux types d’inondations : les inondations côtières (risque élevé) et les inondations urbaines (risque modéré).
Les inondations côtières
Une inondation côtière a lieu, comme son nom l’indique, le long des côtes. Dans le cas de Manille, cela se produit le long des côtes de la baie de Manille reliée à la mer de Chine méridionale.
Une inondation côtière peut avoir différentes causes, les principales sont les suivantes :
- les vagues,
- les marées,
- les tempêtes, comme les typhons,
- les variations du niveau de la mer.
À Manille, les inondations côtières sont surtout liées aux tempêtes tropicales et aux typhons. À moyen terme, la capitale est menacée par l’augmentation du niveau de la mer due aux changements climatiques.
Les inondations urbaines
Ce type d’inondation peut avoir plusieurs causes comme de fortes pluies dues à la mousson. Les causes peuvent aussi être les mêmes que pour les inondations côtières. Ce qui est caractéristique de ce type d’inondation, c’est que les eaux ne peuvent pas facilement s’écouler puisque de nombreuses surfaces urbaines sont imperméables. Cela rend difficile l’évacuation des eaux, qui s’accumulent alors dans la ville.
À Manille, la mousson est une cause importante des inondations urbaines. Lors de cette saison de pluie, la métropole reçoit des quantités importantes de précipitations en peu de temps, ne laissant pas le temps à l’eau de s’écouler.
La mousson est un vent saisonnier des régions tropicales qui apporte de fortes précipitations (pluie) pendant plusieurs mois.
Au début du mois d’aout 2012, Manille est touchée par de fortes pluies. Environ 80 % de la capitale se trouve sous les eaux[15]. Plusieurs personnes doivent se déplacer en bateau dans les rues.
C’est l’équivalent d’un mois de pluie qui est tombée en 48 heures. Près de 2 millions de personnes sont directement touchées par cette catastrophe naturelle[16].
Plusieurs de ces personnes doivent donc être hébergées et de l’eau potable ainsi que de la nourriture doivent être distribuées.

Source : Cheryl Ravelo, Alamyimages.fr
Les glissements de terrain sont une catastrophe naturelle. Toutefois, à Manille et de manière plus générale aux Philippines, les glissements de terrain sont souvent une conséquence d’une autre catastrophe naturelle. Voici quelques exemples.
- En aout 2012, les pluies de la mousson cause des glissements de terrain, dont un dans un bidonville au nord de Manille[17].
- En décembre 2017, la tempête tropicale Kai-Tak cause plusieurs glissements de terrain entrainant le décès de plus de 20 personnes[18].
- En juillet 2022, un tremblement de terre de magnitude 7,1 cause plus d’une dizaine de glissements de terrain[19].
Manille est une métropole particulièrement vulnérable face aux catastrophes naturelles. En effet, comme mentionné plus haut, elle fait face à plusieurs risques naturels. Elle doit donc tenter de se préparer à affronter chacune de ces catastrophes.
Mesure de prévention | Exemple |
---|---|
Une partie de la population est informée des risques et des mesures à prendre avant, pendant et après une catastrophe naturelle. |
Plusieurs habitants de la métropole connaissent les étapes à suivre afin de se mettre à l’abri durant un tremblement de terre. Les gens qui travaillent ou habitent dans des immeubles en hauteur savent qu’ils doivent aussi évacuer durant un tremblement de terre. |
Les personnes adaptent les infrastructures pour faire face à différentes catastrophes. |
Des habitations sur pilotis Certaines personnes bâtissent des maisons sur pilotis pour faire face aux crues provoquées par les typhons, les pluies et les tsunamis. Source : Antonio V. Oquias, Shutterstock.com |
Différentes dispositions sont mises en place pour minimiser les conséquences des éruptions volcaniques. |
|
Différentes dispositions sont mises en place pour minimiser les conséquences des vagues causées par les tempêtes tropicales et les typhons. |
Un brise-lame près de Manille Des brise-lames sont construits le long des côtes afin de minimiser les inondations causées par les fortes vagues et celles causées par les typhons. Source : Jomar Aplaon, Shutterstock.com |
La surveillance des phénomènes météorologiques tels que les inondations, les typhons, etc. est mise en place. |
L’Administration des services atmosphériques, géophysiques et astronomiques des Philippines (PAGASA) s’occupe de plusieurs mesures préventives différentes :
|
La surveillance de l’activité sismique, de l’activité volcanique et des risques de tsunamis est mise en place. |
L’Institut philippin de volcanologie et de sismologie (PHIVOLCS) est chargé de cette surveillance. Source : Un sismographe du PHIVOLCS [Photographie], Alquinto, M. F., s.d., L’indépendant, (URL). Droits réservés*[22] |
Le gouvernement philippin a mis sur pied une nouvelle organisation nationale dont l’un des principaux buts est de permettre une meilleure prévention et de meilleures réactions face aux catastrophes naturelles. La Philippine Space Agency ou PhilSA est créée en 2019 et se sert des technologies spatiales afin de surveiller et de mieux gérer les catastrophes naturelles.
Les images fournies ont entre autres permis de vérifier la distance de projection de lave et de cendres lors de l’éruption du Taal en janvier 2020. Les images satellites rendues disponibles par cette organisation sont aussi utilisées par PAGASA afin de surveiller les phénomènes météorologiques.
Plusieurs raisons expliquent les difficultés économiques des Philippines. Toutefois, dans le contexte du module, on se concentre sur l’une de ces raisons, soit l’enchainement des catastrophes naturelles.

Les catastrophes s’enchainent les unes après les autres, il est donc difficile pour le pays et ses villes de se relever entre ces évènements.
Le gouvernement philippin est l’acteur principal dans la prévention des risques naturels et dans la gestion des catastrophes naturelles. Toutefois, ce dernier manque de ressources financières.
Aux Philippines, 74 % de la population est exposée à différents risques naturels. Entre 1980 et 2020, les Philippines sont entre autres touchées par :
- 276 tempêtes tropicales et typhons,
- 19 éruptions volcaniques,
- 28 tremblements de terre,
- 136 inondations[20].
Manille et plus largement les Philippines sont peu préparées à faire face aux catastrophes naturelles, malgré les mesures existantes. En effet, l’enchainement des catastrophes naturelles et le manque d’argent nuisent à la mise en place de plans et de mesures de prévention adéquats.
Ce problème mène à deux conséquences importantes :
Des dommages matériels élevés
La première conséquence est que les dommages matériels sont particulièrement élevés après le passage d’une catastrophe naturelle, entre autres parce que les autorités n’ont pas l’argent et manquent parfois de temps entre deux catastrophes naturelles pour bien reconstruire et solidifier les infrastructures.
Aux Philippines, chaque année, entre 2000 et 2012, les catastrophes naturelles ont couté en moyenne plus de 252 millions de dollars[21]. Le secteur de l’agriculture est celui qui écope le plus, suivi de près par les infrastructures. En effet, la plupart des catastrophes naturelles qui touchent le pays causent d’énormes dommages aux champs, aux habitations, aux infrastructures, aux routes et aux réseaux d’aqueduc, d’égout et d’électricité.
Catastrophe naturelle | Dommages matériels et économiques |
---|---|
Le typhon Haiyan qui frappe le pays en 2013 |
|
Le tremblement de terre de magnitude 7 qui touche la province d’Abra en 2022 |
|
Sources des données : Climate Change Knowledge Portal, s.d.[20], ONU Info, 2022[23]. |
Parfois ce n’est pas nécessairement le manque de ressources financières le problème, mais la gestion et la distribution inadéquate de celles-ci.
C’est ce qui s’est passé en octobre 2022 après le passage de la tempête tropicale Nalgae. Le Conseil national de réduction et de gestion des risques de catastrophes a recommandé de mettre en place l’état de catastrophe. Toutefois, le président du pays, après consultation avec le ministère de l’environnement et des ressources naturelles, décide de ne pas le faire. Le ministère a jugé les dommages trop localisés.
Déclarer l’état de catastrophe dans la région permettrait de débloquer des fonds pour ce genre de situation en plus de geler les prix des biens.
Plus de 2 millions de personnes ont été touchées par la tempête. Les dommages matériels sur les infrastructures sont évalués à plus de 18 millions de dollars, les dommages dans le secteur de l’agriculture sont évalués à plus de 9 millions de dollars et les dommages aux habitations à près de 300 000 dollars[24].
La difficulté de protéger les populations vulnérables
La deuxième conséquence est que, sans les ressources financières et les plans adéquats, les populations les plus vulnérables aux catastrophes naturelles restent dans des situations de vulnérabilité extrême, puisque les autorités ont très peu de ressources permettant de leur apporter de l’aide.
Les populations pauvres habitent souvent dans des bidonvilles, et ce, parfois même malgré une interdiction mise en place par le gouvernement. Ces endroits sont souvent précaires et dangereux. De plus, les habitations sont souvent fragiles. Ces deux facteurs augmentent le niveau de risque de ces populations face aux risques naturels.
Le gouvernement n’a pas les moyens de relocaliser ces populations dans des zones plus sécuritaires. Il n’a pas non plus les moyens de bien informer les gens des risques et des mesures de prévention à prendre en cas de catastrophe.
La grande fréquence des catastrophes naturelles fait en sorte qu’il est encore plus difficile pour les populations plus démunies de se sortir de la pauvreté.
Comme le pays manque de ressources pour aider les victimes des catastrophes ainsi que pour réparer et adapter les infrastructures à d’autres catastrophes naturelles, le pays doit faire appel à de l’aide humanitaire. L’aide provient d’organismes internationaux ainsi que de certains États.
Cette aide se présente sous différentes formes :
- aide financière;
- appui dans la planification des plans d’urgence et de prévention;
- soutien sur le terrain après une catastrophe naturelle (distribution de soins médicaux et de biens essentiels).
Entre 2009 et 2022, l’Agence a financé 16 projets visant à prévenir et à gérer les catastrophes naturelles pour un total de 758 millions d’euros (environ 1 milliard en dollars canadiens)[25].
Ce service de l’Union Européenne (UE) aide les populations vulnérables de pays en développement. Depuis 1996, l’UE soutient financièrement le pays avec une aide humanitaire de 153,5 millions d’euros (environ 220,5 millions de dollars canadiens) dont 98 millions (environ 140,8 millions de dollars canadiens) pour venir en aide à la population à la suite de catastrophes naturelles[26].
Cet organisme permet de rassembler les différents organismes de bienfaisance canadiens lors de crises humanitaires internationales. Ainsi, à la suite du typhon Noru en septembre 2022, l’aide de la Coalition a permis, entre autres, la réparation et la construction de sources d’eau, des dons en argent aux familles touchées et un soutien psychologique aux survivants et survivantes de la catastrophe[27].
Pour avoir accès au reste du module, tu peux consulter les fiches suivantes.
- Bergevin, R., Charette, J. et Méthé, M. (2014). GÉO à la carte - Territoire urbain : Les villes soumises à des risques naturels- 1er cycle du secondaire. [Cahier d’activités]. CEC
- Salita, Domingo C. (2022, 5 janvier) Manila. Britannica. https://www.britannica.com/place/Manila
- Ministère des Transports. (2022). Région métropolitaine de Montréal. Gouvernement du Québec. https://www.transports.gouv.qc.ca/fr/ministere/organisation/organisation-territoriale/cmm/Pages/region-metropolitaine.aspx
- La Banque mondiale. PIB par habitant ($ US courant) - Philippines. https://donnees.banquemondiale.org/indicateur/NY.GDP.PCAP.CD?locations=PH
- Bergevin, R., Charette, J. et Méthé, M. (2014). GÉO à la carte - Territoire urbain : Les villes soumises à des risques naturels- 1er cycle du secondaire. [Cahier d’activités]. CEC
- Affaires mondiales Canada. (2019, 21 octobre). Évaluation de l’aide à la reconstruction en cas de catastrophe naturelle aux Philippines. Gouvernement du Canada. https://www.international.gc.ca/gac-amc/assets/pdfs/publications/evaluation/2019/endra-earcn-philippines-fra.pdf
- Courrier international. (2022, 29 juillet). Catastrophe - Le nord des Philippines secoué par de violentes répliques sismiques. https://www.courrierinternational.com/une/catastrophe-le-nord-des-philippines-secoue-par-de-violentes-repliques-sismiques
- Agence France-Presse. (2021, 3 juillet). Un volcan crache du gaz toxique non loin de Manille. La Presse. https://www.lapresse.ca/international/asie-et-oceanie/2021-07-03/philippines/un-volcan-crache-du-gaz-toxique-non-loin-de-manille.php
- Action contre la Faim Philippines. (2020, 22 janvier). Éruption volcan Taal: Distributions d’urgence auprès des victimes. https://www.actioncontrelafaim.org/presse/eruption-volcan-taal-distributions-durgence-aupres-des-victimes/
- AFP. (2022, 26 mars). Des milliers de personnes forcées à fuir après une éruption volcanique aux Philippines. Le Journal de Montréal. https://www.journaldemontreal.com/2022/03/26/des-milliers-de-personnes-forcees-a-fuir-apres-une-eruption-volcanique-aux-philippines-1
- Techno-Science.net. (s.d.). Pinatubo - Définition et explications. https://www.techno-science.net/glossaire-definition/Pinatubo.html
- Allen, T. (2021, 15 juin). A conversation with NASA disasters program associate manager, John Murray. NASA. https://appliedsciences.nasa.gov/our-impact/story/remembering-mt-pinatubo
- Euronews. (2022, 29 octobre). Philippines : une tempête fait au moins 45 morts et menace Manille. https://fr.euronews.com/2022/10/29/philippines-une-tempete-fait-au-moins-45-morts-et-menace-manille
- UN Department of Humanitarian Affairs. (1995, 14 novembre). Philippines -Typhoon Angela Information Report No.4. Relief Web. https://reliefweb.int/report/philippines/philippines-typhoon-angela-information-report-no4
- Agence France-Presse. (2012, 8 aout). Manille : la mousson fait 20 morts. La Presse. https://www.lapresse.ca/international/asie-oceanie/201208/08/01-4563329-manille-la-mousson-fait-20-morts.php
- Dépêche. (2012, 9 aout). La mousson fait deux millions de sinistrés à Manille. France 24. https://www.france24.com/fr/20120809-mousson-deux-millions-sinistres-manille-philippines-inondations
- Agence France-Presse. (2012, 8 aout). Manille : la mousson fait 20 morts. La Presse. https://www.lapresse.ca/international/asie-oceanie/201208/08/01-4563329-manille-la-mousson-fait-20-morts.php
- Agence France-Presse. (2017, 17 décembre). Des glissements de terrain aux Philippines font au moins 26 morts. Le Devoir. https://www.ledevoir.com/monde/asie/515674/au-moins-26-morts-dans-des-glissements-de-terrain-aux-philippines
- Agence France-Presse. (2022, 26 juillet). Un tremblement de terre de magnitude 7,1 frappe le nord des Philippines. Le Journal de Montréal. https://www.journaldemontreal.com/2022/07/26/un-tremblement-de-terre-de-magnitude-71-frappe-le-nord-des-philippines
- Climate Change Knowledge Portal. (s.d.). Philippines. https://climateknowledgeportal.worldbank.org/country/philippines/vulnerability
- Beaugé, F. (2013, 12 novembre). Philippines : le fardeau des catastrophes naturelles. Le Monde. https://www.lemonde.fr/planete/article/2013/11/12/philippines-le-fardeau-des-catastrophes-naturelles_3512199_3244.html
- Alquinto, M. F. (s.d.). Un sismographe du PHIVOLCS [Photographie]. L’indépendant. (URL).*Extrait employé par Alloprof conformément à la Loi sur le droit d’auteur dans le cadre d’une utilisation équitable aux fins d’éducation [https://laws-lois.justice.gc.ca/fra/lois/c-42/page-9.html].
- ONU Info. (2022, 29 juillet). Philippines : plus de 15 000 déplacés après le séisme dans la province d’Abra (OCHA). Nations Unies. https://news.un.org/fr/story/2022/07/1124632
- Courrier international. (2022, 31 octobre). Tempête. Philippines : pas d’état de catastrophe naturelle après le passage de Nalgae. https://www.courrierinternational.com/article/tempete-philippines-pas-d-etat-de-catastrophe-naturelle-apres-le-passage-de-nalgae
- Agence française de développement. (s.d.). Philippines. https://www.afd.fr/fr/page-region-pays/philippines
- Protection Civile et Opérations d’Aide Humanitaire Européennes. (2022, 27 janvier). Les Philippines. Commission européenne. https://civil-protection-humanitarian-aid.ec.europa.eu/where/asia-and-pacific/philippines_fr
- Coalition humanitaire. (Septembre 2022). Typhon Noru, Philippines. https://www.coalitionhumanitaire.ca/typhon-noru-philippines
Source des données pour l’image animée Trajectoire du typhon Angela
NilfaBot. (2007, 7 janvier). Angela 1995 track [Photographie]. Wikimedia Commons. https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Angela_1995_track.png