Les nationalismes et l'autonomie du Canada

Certaines connaissances préalables sont nécessaires pour bien comprendre cette MiniRécup.

• Le Canada est un pays depuis 1867 avec la mise en place de l’AANB (Acte de l’Amérique du Nord britannique).
• Avec la première phase d’industrialisation, les ouvriers revendiquent de meilleures conditions de travail et de meilleurs salaires. Toutefois, de nombreuses années sont nécessaires avant que ces revendications n'entrainent de réels changements.
• La Loi sur les Indiens est mise en place en 1876.
• La Politique nationale est mise en place en 1878.

Deux idéologies politiques s’opposent au Canada à cette époque : 

• L’impérialisme britannique
• Le nationalisme canadien-français

La guerre des Boers (1899-1902) crée encore plus de tensions entre les personnes qui soutiennent l’une ou l’autre de ces deux idéologies.

Cette guerre crée un précédent : c’est la première fois que des soldats canadiens combattent à l’extérieur du Canada.

Au début des années 1900, la majorité des personnes qui immigrent au Canada proviennent des États-Unis et des iles Britanniques. Il y a des immigrants d’autres pays, comme l’Allemagne et des pays de l’Asie. En 1905, deux nouvelles provinces sont créées au Canada : l’Alberta et la Saskatchewan.

Avec la diversification de l’origine des immigrants, il y a une montée de la xénophobie dans la population canadienne. En conséquence, le gouvernement canadien rend les critères d’immigration plus stricts.

L’augmentation de l’immigration non francophone a un impact négatif sur les communautés francophones hors de la province de Québec, puisqu’elles deviennent de plus en plus minoritaires. Cela fait en sorte que des provinces refusent de leur accorder certains droits spécifiques, par exemple celui d’avoir accès à une école francophone.

Le gouvernement canadien n’obtient pas le résultat attendu avec la mise en place de la Loi sur les Indiens, soit l’assimilation des Autochtones. Il met donc en place de nouvelles mesures pour tenter de les assimiler. Entre autres, le gouvernement leur interdit de porter des habits traditionnels ou de faire des danses traditionnelles à l’extérieur de leur réserve. De plus, plusieurs pensionnats autochtones ouvrent leurs portes dans l’Ouest canadien entre 1880 et 1930. Ces pensionnats visent l’assimilation des enfants autochtones à la société canadienne.

Les contacts avec les populations inuites deviennent plus fréquents au début des années 1900. Le gouvernement se demande alors qui est responsable de ces populations. Un jugement de la Cour suprême du Canada tranche sur la question. Les populations inuites relèvent du gouvernement du Canada, mais elles ne sont pas soumises à la Loi sur les Indiens.

L’économie canadienne va bien entre la fin des années 1800 et le début des années 1900. Plusieurs facteurs soutiennent l'économie canadienne. 

• La politique protectionniste amène les gens à consommer plus de produits du pays.
• Il y a un grand bassin de main-d’œuvre.
• Il y a une augmentation des exportations.

Une nouvelle source d’énergie commence à être exploitée : l'hydroélectricité.

Voici les secteurs industriels qui se développent. 

• Les pâtes et papiers
• La métallurgie
• Les produits chimiques
• La production manufacturière
• Les mines

L’État met de l’avant le libéralisme économique et n’intervient pas dans l’économie. Ce sont les entreprises privées qui font rouler l’économie. Plusieurs entreprises étrangères viennent exploiter les ressources du Québec. Le gouvernement va tout de même encadrer leur exploitation, par exemple en attribuant des permis.

Le capitalisme de monopole fait référence à une entreprise qui contrôle un secteur presque en entier. C’est le cas, par exemple, lorsqu’une entreprise minière contrôle la grande majorité de l’exploitation du fer.

Les ouvriers et les ouvrières revendiquent de meilleures conditions de travail. Ils le font à l’aide de syndicats. Ces derniers défendent les droits des travailleurs. Ils revendiquent notamment : 

• de meilleurs salaires;
• une diminution des heures de travail;
• une amélioration de la sécurité dans les usines.

Pour augmenter leur pouvoir de négociation et faire valoir leurs droits, les ouvriers et ouvrières manifestent et font la grève. 

Lors d’une grève, les employés arrêtent de travailler. Il n’y a donc plus de production, ce qui fait diminuer les profits de l’entreprise. Cette perte de profit nuit aux employeurs. Ils sont donc habituellement plus à l'écoute des revendications des ouvrier(-ère)s. 

Au début des années 1900, les manifestations et les grèves sont illégales. La police et l’armée répriment donc ces mouvements. De plus, les syndicats ne sont pas reconnus par la loi. Pour avoir plus de poids, ils se regroupent donc dans de grandes organisations ouvrières.

Le clergé n’est pas en accord avec les syndicats laïcs (non religieux), puisqu’il a peur de perdre son influence sociale. Il crée alors les syndicats catholiques pour être en mesure d’encadrer ce qui s’y passe. 

Les actions des syndicats mènent à l’adoption, entre autres, des lois sur les conditions de travail suivantes :

• une loi qui règlemente l’âge minimum pour travailler;
• une loi qui règlemente les heures de travail.

L’industrialisation et le syndicalisme influencent également le milieu rural et les agriculteurs. Ces derniers désirent de meilleures conditions de travail et doivent faire face à la concurrence américaine. Pour cela, ils doivent augmenter leur production, ce qui passe par la modernisation et la mécanisation des équipements agricoles. 

Les agriculteurs ne possèdent pas l’argent nécessaire pour l’achat de ces équipements et les banques refusent de leur prêter de l’argent. Ils se regroupent alors en coopératives.
                                                                                  
Une coopérative agricole est une organisation qui regroupe des travailleurs agricoles et des agriculteurs pour partager les ressources et répartir les surplus financiers. Ces coopératives aident à l'industrialisation des campagnes.

L’Église appuie le mouvement des coopératives à travers le Québec. 

Beaucoup de gens quittent la campagne pour aller habiter en ville en raison des emplois disponibles dans les industries.

L’arrivée massive et rapide de personnes en ville, entre les années 1910 et 1930, cause des problèmes comme la propagation de maladies. Cela est surtout vrai dans les quartiers ouvriers. Ces derniers ont une forte densité de population et bénéficient de moins de services, comme l’eau courante et les égouts. 

Différentes mesures sont mises en place pour améliorer la santé publique et ainsi lutter contre les épidémies et la mortalité infantile. Par exemple, au Québec, il y a : 

• des campagnes de sensibilisation;
• des campagnes de vaccination;
• le développement des cliniques Goutte de lait pour distribuer du lait de bonne qualité;
• la filtration et le traitement de l’eau potable.

D’autres mesures aident à améliorer la qualité de vie des habitants et habitantes des quartiers ouvriers, comme : 

• la collecte des déchets;
• la construction de réseaux d'égouts;
• la construction de réseaux d’aqueducs;
• la construction d’un réseau de distribution d’électricité.

Ces nouvelles infrastructures et ces nouveaux services aident à améliorer la situation dans les quartiers ouvriers. Ils ne réussissent toutefois pas à régler l’ensemble des problèmes. L’une des raisons est que l’augmentation des services ne parvient pas à suivre la croissance de la population. Malgré tout, de manière générale, les habitant(e)s des villes obtiennent plus de services.

Les transports en commun se développent et permettent aux personnes d'habiter plus loin de leur lieu de travail et ainsi d’accéder à un meilleur logement. 

Les villes continuent de se développer. Des lieux, comme des parcs, des restaurants, des cinémas et des hôtels, sont de plus en plus présents et aident aussi à améliorer la qualité de vie des gens dans les villes.

Au Québec, au début des années 1900, les femmes n’ont pas accès à l’éducation au-delà du niveau primaire. Le premier collège classique pour filles ouvre en 1908 à Montréal. Les étudiantes proviennent surtout de la classe bourgeoise. Les jeunes filles des classes sociales moins favorisées fréquentent plutôt des écoles ménagères. En 1911, les premières femmes sont admises à l’université.

En 1929, les femmes mariées obtiennent la reconnaissance juridique, c’est-à-dire qu’elles sont reconnues comme majeures aux yeux de la loi. C’est à partir de ce moment qu’elles peuvent, par exemple, signer un contrat et disposer elles-mêmes de leur salaire (si elles en ont un). Malgré ce changement, plusieurs mesures discriminatoires demeurent dans le Code civil du Québec. 

Le clergé s'oppose fortement à ce que les femmes obtiennent le droit de vote. Plusieurs femmes s'y opposent également, puisqu’elles considèrent aussi que la place des femmes est à la maison et non dans la sphère politique. Les femmes canadiennes obtiennent le droit de voter aux élections fédérales en 1918. Au Québec, les femmes obtiennent le droit de voter aux élections provinciales en 1940. Elles sont les dernières à obtenir le droit de vote au provincial à travers le Canada. Les femmes autochtones obtiennent le droit de vote beaucoup plus tard.

De manière générale, l’accès au marché du travail est difficile pour les femmes. Elles ont un salaire plus bas que les hommes, même lorsqu’elles occupent le même emploi. Ce sont majoritairement des femmes célibataires ou œuvrant dans la vie religieuse qui sont sur le marché du travail. Les femmes revendiquent aussi l'accès aux professions libérales et le droit d'occuper un emploi, même si elles sont mariées. 

Le gouvernement désire remettre en place le ministère de l’Instruction publique pour remplacer le département de l’Instruction publique et régler les retards accumulés par le Québec en matière d’éducation. Le clergé catholique s’y oppose, puisqu’il désire garder un contrôle sur l’éducation. Ainsi, les clergés catholiques et protestants restent responsables de l’éducation.

Ce sont surtout les garçons de milieux aisés qui fréquentent le milieu scolaire. Il y a également plus d’élèves anglophones que d’élèves francophones. 

Au fil du temps, le gouvernement réussit à mettre en place des projets de loi améliorant la qualité de l’éducation et son accessibilité.

La Première Guerre mondiale se déroule de 1914 à 1918 et oppose les forces de la Triple-Entente (France, Royaume-Uni, Russie) aux forces de la Triple-Alliance (Allemagne, Autriche-Hongrie et Italie). 

Lorsque le Royaume-Uni déclare la guerre à l’Allemagne, le Canada entre automatiquement en guerre lui aussi, puisqu’il est un dominion de l’Empire britannique et qu’il ne contrôle pas sa politique extérieure.

Avec l’entrée en guerre du Canada, le premier ministre Robert Borden met en place la Loi sur les mesures de guerre. Cette loi permet de mieux concentrer l’effort de guerre du pays. 

L’effort de guerre regroupe les mesures sociales et économiques suivantes pour soutenir la participation du Canada à la guerre. 

• Les agriculteurs fournissent de la nourriture pour les soldats au front. 
• Les usines doivent se tourner vers une production utile pour l’effort de guerre. 
• Les femmes prennent la place des hommes dans les usines. 
• Près de 600 000 soldats s'enrôlent dans l’armée canadienne. 

En 1917, le nombre de soldats canadiens commence à diminuer, ce qui incite le premier ministre Borden à imposer la conscription.

La guerre se termine le 11 novembre 1918, avec la signature d’un armistice, ce qui suspend les combats. Le 28 juin 1919, les participants signent un traité de paix mettant officiellement fin à la guerre : le traité de Versailles. Une des clauses de ce traité est la création de la Société des Nations, qui est l’ancêtre de l’Organisation des Nations Unies (ONU).  

Comme le Canada a eu un rôle très actif dans la guerre, le gouvernement fédéral exige une plus grande autonomie face au Royaume-Uni. Cette autonomie est garantie avec le Statut de Westminster en 1931. Cette loi accorde une autonomie presque complète au Canada. Le pays peut alors prendre ses propres décisions concernant sa politique extérieure.

Les Années folles correspondent aux années 1920. Durant ces années, le Canada et le Québec, comme d’autres endroits dans le monde, connaissent une période de croissance économique et d’effervescence culturelle. 

La prospérité économique se présente des façons suivantes. 

• La production industrielle augmente rapidement.
• Les exportations sont en hausse.
• Le taux de chômage diminue.
• Le pouvoir d’achat des gens s'accroit.
• La consommation de biens augmente.

Voici les principales causes de l'effervescence culturelle : 

• l’augmentation de la popularité des journaux;
• l’apparition de la radio dans la vie quotidienne;
• la montée en popularité du cinéma;
• la présence des romans du terroir.

Ces éléments permettent une diffusion de la culture à plus grande échelle et permettent d'atteindre plus de personnes. C’est le début de la diffusion de la culture de masse.

Comme les gens ont de meilleures conditions de vie, travaillent moins d’heures et ont de meilleurs salaires, ils ont du temps et de l’argent pour profiter de loisirs.

La Grande Dépression débute avec le krach boursier de la Bourse de New York le jeudi 24 octobre 1929. 

Les causes

Les années 1920 avaient été marquées par les Années folles. La consommation avait beaucoup augmenté, puisque les gens dépensaient beaucoup plus. Le libéralisme économique est le système en place. Cela veut dire que les entreprises, les investisseurs, les banques et les Bourses mettent en place eux-mêmes les règles du capitalisme. Les gouvernements interviennent peu ou n’interviennent pas.

C’est durant ces mêmes années que l’achat et la vente d'actions est de plus en plus populaire. 

Deux phénomènes sont à l’origine du krach boursier.

1. La vente d'actions et la spéculation (les gens achètent beaucoup d’actions d’entreprises en espérant les revendre à profit).
2. La surproduction (les entreprises ne peuvent pas vendre toute leur production et leurs profits baissent). 

C’est à ce moment que commence la Grande Dépression. C’est une crise économique grave qui dure plusieurs années. 

Les conséquences

Au départ, ce sont des organismes de charité et les institutions religieuses qui donnent des services afin de diminuer la misère des gens. Les différentes organisations sont toutefois débordées en raison de l’ampleur de la crise. Les trois niveaux de gouvernement décident donc de mettre en place des mesures d’aide. 

La Grande Dépression a mené à la montée de nouvelles idéologies politiques comme le fascisme et le nazisme (une forme de fascisme en Allemagne).

La situation en Allemagne est très difficile à la suite de la Première Guerre mondiale. C’est dans ce contexte que le Parti national-socialiste (le parti nazi) et son chef, Adolf Hitler, propagent des idées militaristes, nationalistes et discriminatoires envers les minorités et en particulier envers les personnes de religion juive. 

La Deuxième Guerre mondiale est déclenchée à l’automne 1939 lorsque les forces allemandes commencent l’invasion de la Pologne. Cette invasion entraine la réaction de pays alliés de la Pologne comme le Royaume-Uni et la France. Ces derniers déclarent la guerre à l’Allemagne.

Au départ, les forces de l’Axe gagnent beaucoup de terrain, mais à partir de 1942 les forces alliées prennent peu à peu le dessus et remportent finalement la victoire, en 1945.

L’antisémitisme et l’Holocauste

L’antisémitisme est présent en Europe et ailleurs dans le monde bien avant la Deuxième Guerre mondiale. Il est très présent dans l’Allemagne nazie.

L’Holocauste désigne l’extermination de près de 6 millions de personnes juives en Europe par le régime nazi, notamment par les camps de travail et les camps de concentration. 

L’implication du Canada

Le Canada entre en guerre en 1939 aux côtés des forces alliées. Il s’implique autant du côté militaire que du côté économique. 

Comme durant la Première Guerre mondiale, le gouvernement fédéral met en place la Loi sur les mesures de guerre, toujours dans le but de concentrer l’effort de guerre du pays. Ces efforts se présentent sous les différents aspects suivants.  

• Le rationnement est mis en place avec des restrictions pour la consommation de certains produits utiles à l’effort de guerre (essence, certains aliments, etc.).
• La production des industries canadiennes se tourne vers la production d’armes, de munitions, de véhicules militaires, etc. 
• L’agriculture et l’industrie alimentaire aident à nourrir les pays alliés européens qui ont de la difficulté à subvenir aux besoins alimentaires de leur population.
• Les femmes sont très impliquées avec l’envoi d’infirmières au front et le travail dans les usines.
• Des soldats sont envoyés au front, ce qui mène à une deuxième crise de la conscription.

Elle est mise en place par le premier ministre William Lyon Mackenzie King en 1944. Un plébiscite (vote) avait montré que les Canadiens anglais sont majoritairement en faveur de la conscription, alors que les Canadiens français sont majoritairement contre. 

À la fin de la guerre, le gouvernement se lance dans une démobilisation massive des soldats enrôlés dans l’armée. Des mesures sont prises afin de les aider à trouver des emplois et ils reçoivent aussi des compensations. Les anciens combattants autochtones n’ont pas accès à ces mesures.