Le haïku traditionnel japonais a une forme fixe, c’est-à-dire qu’il respecte certaines règles. Voici ses principales caractéristiques.
Caractéristiques |
Exemples |
Il est habituellement formé d’une seule phrase séparée en trois vers. Parfois, on ne respecte pas la syntaxe dans la phrase. |
— Matsuo Bashô |
Le premier vers est composé de 5 syllabes, le deuxième, de 7 syllabes et le dernier, de 5 syllabes. |
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Il fait référence à une saison de façon explicite ou implicite. Ainsi, on doit y trouver un mot ou un groupe de mots associé à ce thème. |
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Il ne comporte pas de titre. |
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Il décrit un élément court et précis de la vie de tous les jours (moment, son, geste, objet, etc.). Il attire ainsi l’attention sur un détail. Remarque : On fait habituellement appel aux sens (l’ouïe, l’odorat, le toucher, la vue ou le gout) pour décrire cet élément. |
« avec un prénom Dans ce haïku, on décrit un encouragement pendant une partie de hockey. |
Il comporte toujours une coupure. Cette pause peut se trouver entre le premier et le deuxième vers ou entre le deuxième et le troisième vers. Cette coupure crée une pause, un effet de surprise ou un effet d’étonnement. Remarque : Parfois, on emploie un signe de ponctuation ou une onomatopée pour ralentir la lecture et marquer une coupure. |
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Aujourd’hui, plusieurs poètes qui écrivent des haïkus, aussi appelés des haïkistes, ne respectent pas toutes les caractéristiques des haïkus traditionnels. Par exemple, un haïku peut aborder des thèmes plus personnels ou compter plus ou moins de 17 syllabes.
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« seuls sur le quai
entre nos lèvres
la brise du large »
— La route des oiseaux de mer, p. 82, Hélène Leclerc[3]
Dans ce haïku, on compte seulement 12 syllabes. -
« Pluies d’étoiles filantes
Il y en a
Jusque dans nos yeux »
— Mon été haïku, p. 37, Jeanne Painchaud et Chloloula[4]
Dans ce haïku, on compte seulement 16 syllabes.
Pour créer un haïku, il faut d’abord se demander si on veut écrire un haïku traditionnel ou un haïku contemporain pour savoir quelles caractéristiques on doit respecter. Il faut ensuite déterminer quel détail de la vie de tous les jours on veut placer au cœur du poème.
Voici quelques astuces qui peuvent aider à écrire un haïku.
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Créer un champ lexical autour d’un terme qui fait référence au détail choisi.
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Ajouter des figures de style (personnification, métaphore, antithèse, etc.) pour imager notre propos.
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Pour s’aider à décrire, ajouter des mots ou des termes qui font appel aux cinq sens. Par exemple, on peut ajouter des onomatopées pour évoquer l’ouïe ou employer des noms ou des adjectifs de couleur pour évoquer la vue.
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Employer un signe de ponctuation (point d’interrogation, point d’exclamation, points de suspension, tiret, etc.) ou une onomatopée pour marquer une coupure.
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Utiliser une syntaxe simple.
On veut écrire un haïku qui respecte les caractéristiques d’un haïku traditionnel qui fait référence de manière implicite à la saison de l’été.
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On choisit le thème du vol d’un papillon et on crée un champ lexical sur ce thème (papillon, voler, aile, fleur, vent, feuille, chenille, etc.).
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On choisit la figure de style de la métaphore pour ajouter une image poétique au haïku. Le comparé sera le papillon et le comparant sera un arc-en-ciel.
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Le mot arc-en-ciel évoque un sens, soit la vue.
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On emploie un tiret pour créer une coupure.
Ex. :
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Duhaime, A. et Leclerc, H. (2009). Adrénaline. Éditions Vents d’Ouest.
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Brindeau, V. et Thommen S. (2022). J’écris des haïkus. Éditions Picquier.
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Leclerc, H. (2020). La route des oiseaux de mer. Les éditions David.
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Painchaud, J. et Choloula. (2021). Mon été haïku. Éditions Druide.