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Une figure d’atténuation est une figure de style qui consiste à atténuer certains termes dans un texte. Selon son type et l’intention dans laquelle elle est employée, elle peut rendre ces termes moins forts en adoucissant la réalité qu’ils représentent ou encore les rendre plus évocateurs.
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Une figure d’omission est une figure de style qui consiste à supprimer un ou plusieurs mots d’un énoncé sans que le sens en soit modifié. Elle peut servir à créer différents effets dans un texte.
Voici un tableau présentant les principales figures de style d’atténuation et d’omission.
Figure d'atténuation |
Exemple |
L’euphémisme |
« Cette nuit, la vie t’a repris |
La litote |
« Cette pensée qu’on a tous, dans le derrière de la tête : pauvre petite planète, si jamais elle pète, on ira voir ailleurs. L’univers est grand, on se trouvera bien un autre logement. Rien n’est moins certain. » |
Figure d'omission |
Exemple |
L’ellipse |
« Je n’arrive pas à respirer |
Pour créer une figure d’atténuation, il faut choisir un ou des éléments qu’on souhaite atténuer dans un texte afin d’adoucir une réalité difficile ou choquante, ou de donner plus d’impact aux propos. Tout dépend de son intention et de l’effet recherché.
Voici des questions à se poser qui peuvent aider à la création d’un euphémisme pertinent.
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Quelle réalité déplaisante ou choquante veut-on atténuer (mort, maladie, violence, vieillesse, pauvreté, sexualité, etc.)?
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Pour ce faire, quels mots, expressions, groupes de mots ou idées peut-on utiliser? La création d’un champ lexical peut être utile.
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Quel procédé souhaite-t-on utiliser pour remplacer le sujet sensible en question (négation, périphrase, expression métaphorique, etc.)? L’intention et l’effet recherché peuvent influencer ce choix.
On veut écrire une lettre ouverte pour convaincre le gouvernement de mettre en place des solutions pour contrer la pénurie de logements.
On répond alors aux questions précédentes pour s’aider à créer un euphémisme pertinent selon son intention.
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On veut éviter la mention de la pauvreté, qui est un sujet sensible.
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On crée un champ lexical de la pauvreté pour savoir quels mots, groupes de mots, expressions ou idées pourraient être utilisés pour remplacer cette réalité : argent, sous, économies, démunis, inégalité, revenu, précarité, richesse, faim, misère…
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On souhaite utiliser une expression métaphorique à partir du mot argent pour frapper davantage l’imaginaire des destinataires. Pour en savoir plus sur la façon de créer une métaphore, consulte la fiche suivante : Les figures d’analogie.
Voici un exemple d’euphémisme inséré dans une lettre ouverte.
Les plus riches trouveront probablement le moyen de se trouver un toit malgré la problématique actuelle. Toutefois, qu’en est-il de toutes ces familles pour qui l’argent ne tombe pas du ciel? Il est plus que nécessaire qu’elles puissent avoir accès à un logement abordable.
Voici des questions à se poser qui peuvent aider à la création d’une litote pertinente.
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Quelle idée veut-on renforcer (thème, émotion, description, etc.)?
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Pour ce faire, quels mots, expressions, groupes de mots ou idées peut-on atténuer? La création d’un champ lexical peut aider à s’inspirer. Trouver des antonymes aux termes de ce champ lexical peut aussi être utile si l’on souhaite employer le procédé de la négation.
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Quel procédé souhaite-t-on utiliser (négation ou utilisation d’un terme de sens négatif ou atténué)? L’intention et l’effet recherché peuvent influencer ce choix.
On veut écrire une lettre ouverte pour convaincre le gouvernement de mettre en place des solutions pour contrer la pénurie de logements.
On répond alors aux questions précédentes pour s’aider à créer une litote pertinente selon son intention.
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On veut renforcer l’idée de l’urgence d’agir pour contrer la situation.
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On crée un champ lexical de l’urgence pour savoir quels mots, groupes de mots, expressions ou idées pourraient être atténués pour mettre de l’avant cette idée. On y inclut aussi les antonymes des termes trouvés pour s’inspirer : urgence/patience, rapidité/lenteur, presser/calmer, gravité/futilité, accélération/décélération, extrême/faible, primordial/insignifiant, essentiel/mineur…
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On souhaite utiliser un terme de sens négatif ou atténué pour créer un effet ironique, dans le but de convaincre les destinataires d’adhérer à la thèse.
Voici un exemple de litote insérée dans une lettre ouverte.
Les promesses d’agir sont nombreuses. Toutefois, il faudrait peut-être accélérer un peu les choses! Bientôt, plusieurs familles devront se contenter d’un appartement trop petit, insalubre, beaucoup trop loin de leur localisation actuelle ou, pire encore, de la rue.
Pour créer une figure d’omission, il faut choisir un ou plusieurs mots à effacer d’une phrase ou d’un vers pour créer un certain effet. Tout dépend de son intention et de l’effet recherché.
Voici des questions à se poser qui peuvent aider à la création d’une figure d’omission pertinente.
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Quel effet souhaite-t-on créer dans le texte (effet poétique, effet dramatique, effet humoristique, accélération du rythme, accentuation des propos, etc.)? Pourquoi veut-on créer cet effet?
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Selon l’effet recherché, quels mots veut-on conserver dans la phrase ou dans le vers? Lesquels veut-on effacer?
Remarque : Le sens de la phrase doit tout de même pouvoir être compris malgré l’effacement. On efface donc généralement un élément ayant déjà été mentionné dans la phrase ou le vers précédent. -
Souhaite-t-on utiliser un signe de ponctuation particulier pour marquer l’ellipse (virgule, deux-points, point, etc.)? Ce choix peut être influencé par l’effet recherché ou par l’élément remplacé. Par exemple, le deux-points est souvent utilisé pour remplacer un marqueur de relation, alors que l’utilisation du point pour marquer l’ellipse permet surtout de créer des phrases plus courtes et d’ainsi accélérer le rythme du récit ou de renforcer une idée.
On veut écrire un conte merveilleux qui met en scène un roi qui rejette tous ses proches.
On répond alors aux questions précédentes pour s’aider à créer une ellipse pertinente selon son intention.
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On veut créer un effet dramatique pour accentuer la solitude du personnage.
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Pour ce faire, on souhaite conserver uniquement des termes qui représentent cette solitude et effacer les autres groupes de mots de la phrase.
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On utilise un point pour marquer l’ellipse afin de créer des phrases courtes, non verbales, qui mettent l’accent sur l’isolement que vit le roi.
Voici des exemples d’ellipses insérées dans un conte merveilleux.
Tous les soirs, dès le coucher du soleil, le roi chassait la population du château et fermait à clé toutes les entrées permettant d’y accéder. Il s’installait alors sur son trône, d’où il pouvait admirer l’étendue de sa richesse. Sa Majesté y restait, sans bouger, pendant des heures. Sans la moindre compagnie. Totalement seul.
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Villeneuve, A. (2005). Un ange qui passe. [Enregistrement sonore]. Quand je ferme les yeux, Musicor.
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Laporte, S. (2022, 5 novembre). T’es rien sans la Terre. La Presse. https://www.lapresse.ca/actualites/chroniques/2022-11-05/t-es-rien-sans…
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Laferrière, D. (2009). L’énigme du retour. Les Éditions du Boréal.